Forgiveness

Partie 25

Ce n'est pas moi qui ai parlé. 

Je ne respire plus, je ne bouge plus. La porte s'est ouverte, puis fermée une seconde fois. Je n'ose pas relever les yeux. 

- Merde Matt ! 

Un soupire m'échappe alors qu'une chaise vole en travers de la pièce. J'aimerai disparaître. Balancer à voix haute que je suis raide dingue de mon meilleur ami rend les choses encore plus compliquées. Et j'en prends conscience quand il me hurle de lui faire face. Mollement, je lève les yeux et croise son regard fou. 

- Tu es amoureux ? Mais tu te prends pour qui à me dire ça alors que t'as foutu ma vie en l'air !

- Laisse-moi t'expliquer Bryan...

- Non ! Va te faire foutre Matt ! Ca fait des années que j'attends d'entendre ça ! Et toi, au pire moment, tu balances à qui veut l'entendre que tu m'aimes ? T'es complètement malade ! 

- Arrête !, je hurle en me redressant. Tu me reproches ça alors que tu ne m'as jamais rien dit non plus !

- Sauf que moi, je te le montrais. 

Ses mots agissent comme une gifle et me coupe la voix. La sienne, tranchante, froide, reprend et m'écrase sous le poids de la rancœur. 

- Je vivais pour toi, avec toi. Je passais mon temps collé à toi, à chercher tes yeux, tes sourires, tes mains. J'étais jaloux, et tout le monde le voyait. Je te répétais sans cesse que je ne pouvais pas te perdre. Je t'ai donné cinquante milles raisons de comprendre ! Mais tu n'as pas été foutu d'ouvrir les yeux bordel !

A peine sa phrase finie qu'il se retrouve sur le ring et balance son pied dans ma direction. Je l'esquive, m'écarte, renvoie mon poing dans son épaule mais son corps a un mouvement de recul. Je ne le touche pas et au fond de moi, j'en suis soulagé. Je ne veux pas me battre contre lui, pas maintenant. Pas dans ces conditions. 

- On était des gamins, je réplique alors. Je te voyais comme un frère, tu le sais ! Pourquoi tu n'as pas parlé ? 

- Pour te dire quoi Matt ? Je suis amoureux de toi et vas-y, on se met ensemble ?!

- Oui, déjà, pour commencer !

Je crie en levant les yeux au ciel. Erreur. Son pied s'éclate dans ma cuisse et je me retrouve à tituber jusqu'aux cordes. L'ordure. Je gémis, frotte ma peau et me remets rapidement en position de défense. 

- Ca a l'air si facile, dit comme ça. Mais tu tournais trop autour des filles, je savais que je n'avais pas ma chance. C'était Emilie mon échappatoire et même ça, t'as réussi à me le bousiller !, crache-t-il furieusement en me cognant une énième fois. Je sais pas à quoi tu joues mais arrête ! T'es incapable de m'aimer, de ressentir la même chose que moi bordel ! Pas après autant d'années à me bousiller le cœur comme ça ! 

J'encaisse ses coups, je ne les pare même plus. Ca ne sert à rien, Bryan explose et c'est de ma faute. Pourtant, l'entendre dire que je ne pourrais jamais l'aimer, ça me ruine de l'intérieur. Et je ne peux pas le laisser croire ça. 

- Merde ! T'es qu'un connard à croire que tu peux te pointer et me balancer que tu m'aimes ! Tu attends que je revienne la bouche en cœur ? Que je te pardonne ? Tu délires ! 

- Laisse-moi parler. 

- Non ! Je ne veux plus t'entendre ! 

Je relève rapidement mes bras devant mon visage et serre les dents quand ses poings cognent ma peau de plus en plus violemment. Puis sa jambe tape mon torse et je valse sur le côté. J'ai mal partout. Il va finir par me péter un os.