- Marie, tu as une minute ?
- Pour quoi ?
- J'aimerais te montrer quelque chose.
La rouquine fronça les sourcils. Elle n'avait pas pour habitude d'être proche du chef de leur rébellion. Ils s'entendaient bien dans l'action, dans l'élaboration des plans, mais ça n'allait pas plus loin. Harold était un homme refermé sur lui-même et peu ouvert aux relations en dehors de ses centres d'intérêt du moment. Donc, cela fut normal pour Marie d'être surpris par sa proposition. Sans un mot, elle le suivit jusqu'à la porte d'un garage bien caché entre les murs de briques. L'ancien parisien se stoppa devant et se tourna vers la jeune femme, un sourire peu habituel sur les lèvres.
- Ferme les yeux !
- Pourquoi ?
- Parce que sinon, ce n'est plus une surprise.
Marie leva les yeux au ciel en soupirant. Elle effectua ce qu'il lui demande sans riposter. Harold se plaça derrière elle, après avoir ouvert la porte. Il se glissa derrière elle en posant ses mains sur ses bras afin de la guider à l'intérieur. Ils firent quelques pas en avant tout en détournant des objets que Marie ne put identifier. Elle se concentra sur les paumes de mains posées sur ses bras. Il faisait glisser ses doigts en douceur de façon inconsciente. Certains d'eux vinrent se placer dans le bas de son dos. Son geste était innocent, sans se douter des frissons qu'il provoquait à la jeune femme.
- Reste-là.
- Je peux ouvrir les yeux ?
- Oui, vas-y.
Le nouveau membre de la résistance s'exécuta, impatient de découvrir cette surprise. Ses prunelles s'écarquillèrent en découvrant ce qui est devant elle. Un engin de vol, complètement peint en noir, se dessinait sous ses yeux. Il n'avait rien en commun avec les avions des armées, prenant des pièces de chacun d'entre eux, lui donnant un genre unique. La queue était même instable. Cependant, Marie afficha un sourire bêta.
- Alors qu'en penses-tu ? questionna-t-il, nerveux.
- Ce que j'en pense ? C'est incroyable !
- Tu trouves ?
- Oui. On pourrait élargir nos champs d'action avec cela !
- Je l'ai baptisé Krokmou.
- J'adore !
Marie se tourna vers lui, le regard brillant par l'enthousiasme. Harold baissa les yeux, mal à l'aise face au poids de son regard sur lui. Touchée par sa timidité, la rouquine s'approcha de lui sur la pointe des pieds afin de déposer un baiser sur sa joue. Puis, un raclement de gorge interrompit ce moment. Sans griller garde, un petit homme sortit de sous l'engin, allongé sur une planche roulante. Ses cheveux noirs étaient en pétard et son visage était couvert de cambouis. Une blouse bleue recouvrait ses habits et une ceinture autour de la taille était remplie d'outil en tout genre. Il afficha un sourire enfantin.
VOUS LISEZ
La Force de t'aimer
Fanfiction1932, Paris. Dans une atmosphère d'euphorie, de plaisirs et d'inégalités sociales, les rues de Paris sont marquées par une aspiration nouvelle à la liberté et une crise économique qui entraîne la France dans l'instabilité. C'est à cette époque que...