Chapitre 8 : liberté enchaîner

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Le bruit des sabots résonnait, tapant sur le sol, remuant la terre

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Le bruit des sabots résonnait, tapant sur le sol, remuant la terre. Marie arborait un grand sourire. Elle appréciait la sensation de liberté qu'elle éprouvait une fois en selle. Augus était un cheval pur-sang couleur corbeau avec une marque blanche formant une ligne droite sur sa tête. Les poils autour de ses sabots étaient également blancs. Les cheveux indisciplinés de l'adolescente volaient derrière elle, quelques mèches retenues par sa bombe. Elle répétait les mêmes gestes, enchaînait les obstacles. Elle avait l'impression de voler. Marie était heureuse de pouvoir retrouver sa prestigieuse école d'équitation après des fêtes de fin d'année éprouvante. La rouquine devait se forcer à sourire, à paraître comme quelqu'un qu'elle n'était pas. Entamer l'année 1933 sur le dos de sa monture la rendait plus joyeuse.

Elle était douée dans ce domaine. Elle apprenait également, dans le plus grand secret, le tir à l'arc. Ce n'était pas une discipline commune, surtout auprès des femmes de sa génération. Mais Marie n'en avait rien à faire. Elle aimait l'aventure et le goût du risque. Elle préférait traquer son arc et ses flèches aux files et aux aiguilles de sa mère. Cette dernière était en perpétuelle opposition avec sa fille. Elinor voulait que son aînée ait la meilleure éducation possible et des manières convenables, non pas pour elle-même, mais pour plaire à quelqu'un d'assez fortuné. Cependant, face au comportement rebelle de Marie, la mère de famille devait, sans cesse, repousser ses plans de mariage.

Mais sa patience avait des limites. Les talons d'Elinor se créaient un chemin jusqu'aux barrières. Elle fronça les sourcils. Madame Dunbroch n'était pas contre ces leçons d'équitation. Bien au contraire. Cependant, elle souhaiterait la voir exercer cette discipline davantage comme une jeune fille convenable. Comme en la faisant monter en Amazone afin de montrer une certaine élégance. Mais sa fille ne semblait pas du même avis. Marie termina le parcours sans aucune faute, sous les applaudissements de petit groupe d'élève venu contempler ses prouesses. Elle franchit la barrière de sortie, puis délivra toute sa chevelure en la secouant légèrement. Quelques gouttes salées s'échappèrent de son front sous sa bombe. Elle descendit du dos de son cheval et ramena les rênes vers l'avant.

- Tu ne peux pas t'en empêcher ! Il faut que tu continues à monter comme un garçon ! Et en pantalon ! s'exclama la mère de famille en s'approchant de sa fille.

- Bien le bonjour à vous aussi, mère ! déclara-t-elle avec sarcasme.

- Tu sais que je suis contre cette pratique ! Combien de fois, il faut que je te le répète, tu dois...

- Monté en Amazone, je sais maman. La coupa-t-elle, elle poursuit en soupirant. Mais les sensations ne sont pas les mêmes ! Avec une jambe de chaque côté, je peux plus facilement ressentir les choses et le contact avec l'animal est meilleur.

- Et est-ce une raison suffisante pour me désobéir ? questionna-t-elle.

- Pour moi, oui.

La Force de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant