Chapitre 21 : Le déclin

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Fergus tournait en rond dans son bureau, faisant les cent pas sous les yeux de Léon Blum

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Fergus tournait en rond dans son bureau, faisant les cent pas sous les yeux de Léon Blum. Le père du foyer Dunbroch se remémorait ses dernières années telle une liste des points positifs et négatifs : les difficultés économiques persistent, le chômage ne s'atténuait pas. Le bénéfice, tiré des hausses de salaire, se trouvait annulé par la hausse des prix. Les grèves reprenaient tandis que les capitaux fuyaient à l'étranger. Enfin, le Front populaire se disloquait.

Un soupir de lassitude passa la barrière de ses lèvres en prenant une pause dans sa marche nerveuse. Il réalisait à quel point les événements avaient pu se dégrader. Il y avait tellement cru en ces réformes. Cependant, le patronat avait mis de la mauvaise volonté à appliquer des mesures sociales du Front populaire comme la semaine de 40 heures. De plus, le pouvoir grandissant de l'Allemagne nazi n'arrangeait rien. La pression grandissait sur les épaules des politiques français. Fergus en avait conscience de tout cela. Mais ils ne s'attendaient pas à ce que son ami, Léon Blum, vienne lui annoncer cela en ce début d'année 1938. Il se tourna vers le chef de l'état.

- Vous êtes vraiment sûr de vouloir démissionner ?

- Certain. Mon discours est déjà préparé, ainsi que le gouvernement qui sera mis en place en attendant la prochaine élection. Ma décision est sans appel. Je voulais juste que vous soyez le premier de mes proches à être au courant.

- Merci de votre confiance. Mais, vous ne pouvez pas abandonner si facilement.

- Tout ce que j'ai voulu faire n'a pas fonctionné.

- Rien n'est moins sûr. Prenez par exemple, le réseau de chemin de fer unique sous la responsabilité de l'état que vous avez créé. C'était une excellente initiative pour développer l'économie du pays. C'est une sécurité d'emploi pour tous les employés à la SNCF.

- Tu as raison. Je te remercie pour ta loyauté mon ami, mais tu ne pourras pas me faire changer d'avis. Déclara-t-il en se levant du sofa, il poursuit en posant une main amicale sur l'épaule de Fergus. J'espère cependant que l'année 1939 annoncera des jours meilleurs.

- Que Dieu vous entende !

L'ancien chef de l'état français acquiesça en un léger sourire avant de quitter le bureau de Monsieur Dunbroch. Ce dernier le regarda s'en aller, une pointe de déception étreignant son cœur. Il rejoignit le salon familial en traînant les pieds. Sa femme était présente, entourée par leur fille aînée et son mari. Le jeune couple faisait bonne figure devant eux, mais Fergus avait conscience du manque de bonheur sur le visage de Marie.

Pourtant, Linguini essayait de lui laisser suffisamment de liberté de parole et d'action. Mais rien de tout cela ne l'aidait à éprouver de l'amour pour lui. Elinor leur servait une tasse de café, le service de porcelaine posé soigneusement sur la table basse. Elle ne semblait pas avoir remarqué le manque d'éclat dans les prunelles de sa descendante.

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