Chapitre 12 : toute vérité n'est pas bonne à savoir

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Un soupir s'échappa des lèvres de la rouquine

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Un soupir s'échappa des lèvres de la rouquine.

Que faisait-elle là ? Cette question tournait en boucle dans sa tête depuis le début de la soirée. 14 février. Elle redoutait cette date que sa mère avait spécialement choisie pour l'occasion. Maintenant, c'était le moment de faire bonne figure face à ses familles bien nées toutes plus fortuné les unes que les autres. Marie observa chacun des prétendants autour de la table. Elle avait même essayé de faire la conversation avec tous. Mais son soupçon de bonne volonté la conforta dans son idée. Aucun ne lui convenait. Ils étaient trop superficiels, à la recherche d'une femme docile et qui ne les contre dira jamais. Le fort caractère de Marie était en totale opposition avec cette vision de la jante féminine.

De plus, ils ne partageaient pas sa passion pour la nature, l'équitation, les voyages, l'aventure, la liberté tout simplement. Comment sa mère pouvait-elle espérer qu'elle puisse aimer l'un d'eux s'ils n'avaient aucun point commun ? Marie avait beau remuer cette question, aucune réponse ne lui parvint.

Elle avait même tenté de trouver du réconfort auprès de ses correspondances avec Alice. Hélas, la jolie blonde était le genre de fille docile qu'on oblige à être. En somme, tout son opposé. Pourquoi les femmes devraient-elles tout être ainsi ? Elles pouvaient à peine travailler, avoir des opinions, sans parler du droit de vote ! Une aberration selon elle. Les femmes dépendaient beaucoup trop des hommes qui en abusent à leur guise. Non, elles n'étaient pas que bonnes à faire des enfants et à s'occuper du foyer. Elles pourraient être tellement plus...

- Marie ?

La voix de sa mère la rappela à la réalité. Ses paupières s'agitèrent. L'espace d'un instant, elle était partie très loin, dans sa bulle. Le mobilier victorien s'était volatilisé, le chandelier n'éclairait plus la pièce et sa robe en soi ne lui pesait plus autant sur les épaules. Pourtant, les convives la regardaient, interloquer. Sa mère gardait un regard fier, la rappelant à l'ordre. Seuls ses trois petits frères dévoraient goulûment leur part de gâteau au chocolat, sans se soucier de leur présence.

- Oui, mère ?

- Et bien... C'est le moment de conclure ce repas.

- Enfin ! soupira-t-elle de soulagement, s'apprêtant à rejoindre sa chambre.

- En donnant le nom du prétendant que tu as choisi.

Marie resta sur place, sans oser quitter la table. Debout face aux invités, ses joues se mirent à rougir et ses doigts à trembler. Que devait-elle dire ? Que devait-elle faire ? Renoncer à ses convictions ? Où poursuivre les volontés de son cœur ? La pression l'étouffait. Elle croisa les silhouettes de chacun des prétendants. L'un se regardait dans le reflet de l'argenterie. Un autre se curait le nez sans vergogne et le dernier baillait. Un releva un sourcil et un nouveau soupir franchit ses lèvres, faisant relever une mèche rebelle qui se balancer sur son front, ayant échappé à son chignon bien fait. Elle croisa le regard assassin de sa mère. Marie tenta de se redresser pour paraître plus assurer.

La Force de t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant