Chapitre 24 : Mon cœur n'a pas cessé de crier ton nom

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Anne courrait dans tous les sens pour réaliser le plus de soin possible

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Anne courrait dans tous les sens pour réaliser le plus de soin possible. Elle avait appris les premiers gestes de soin en « faisant sa Croix-Rouge ». Elizabeth l'avait encourageant dans cette voie et cela avait payé. À cette époque, « faire sa Croix-Rouge » était un gage de la meilleure éducation. La cadette Darendelle avait pu revêtir la blouse, le tablier et le chapeau blanc, agrémenté d'une croix rouge.

La guerre donnait du fil à retordre aux équipes infirmières qui se trouvaient tout autant menacées que les soldats par les bombardements. Toutefois, cette situation avait pu établir un équilibre hommes-femmes. La Croix-Rouge créait des équipes d'urgence pour secourir les populations composées de ses nouveaux secouristes et infirmières, dont Anne faisait désormais partie. La jeune fille ne voulait pas avoir à s'éloigner de sa sœur et ses neveux, mais les événements l'en avaient contrainte. Bien qu'elle tentait d'avoir le plus de permission possible pour soutenir son aînée.

L'odeur du sang titilla les narines d'Anne. Elle leva la tête du blessé qu'elle était en train de soigner pour voir arriver plusieurs dizaines de brancards. Ils transportaient des malades et des blessés. Elle comprit qu'il devait s'agir d'un nouvel arrivage. Rapidement, la jeune Darendelle termina le pansement du blessé avant de rejoindre l'infirmière en chef. Cette dernière était une petite femme avec un fort caractère.

Ses bouclettes couleur corbeau tombaient sur ses épaules. Sa peau aussi blanche comme la neige et ses lèvres rouges comme un bouton de rose pouvaient lui attirer quelques jalousies de l'agente féminine. Toutefois, elle avait pour habitude d'en rire. C'était ce qui la rende plus forte. Ses prunelles brunes scrutaient l'arrivée des blessés, donnant les directives aux brancardiers. Anne se posa habilement à ses côtés.

- Madame Blanche.

- Oui mademoiselle Darendelle ?! Se tourna-t-elle vers elle.

- Je suis libre pour prendre en charge un nouveau patient.

- Nous devons dans un premier temps leur ouvrir un dossier et les répertorier. Prends un dossier vide et inscris le numéro d'immatriculation du patient de ton choix.

- Très bien madame. Acquiesça la jeune infirmière.

Anne se détourna de sa supérieure afin d'exécuter sa tâche. Ne sachant pas vers quel patient se tourner, elle s'approcha du premier soldat à avoir fait son entrée. Il était déjà allongé sur un lit dans un côté du hangar. Le nez perdu dans la lecture des fiches du dossier, elle ne vit pas les pieds du lit. Son genou percutait les barres en fer, la faisant grimacer. Elle jura entre ses dents. Par chance, elle ne l'avait pas réveillé. Il était probablement inconscient. D'ordinaire, les soldats avaient été trop traumatisés par les combats pour avoir un sommeil profond. Anne posa le dossier sous son bras afin d'observer librement son patient.

Le cœur de la jeune fille fit un bon incontrôlable dans sa poitrine. Ses prunelles émeraude fixaient le corps de ce jeune soldat avec espoir. Anne voulait croire que sa première impression était la bonne. Malgré le temps qui s'était écoulé, elle avait cette étrange impression de déjà vu que c'était lui. Son pou prit un rythme irrégulier. Elle devait en être sûre. La cadette Darendelle contourna le lit avec appréhension. Et si elle s'était fait des idées ? Son inconscient lui jouait-il des tours ? Elle se pencha vers sa plaque d'identité militaire autour de son cou afin d'y lire les inscriptions : « BJORGMAN CHRISTOPHE. K O+ N° 5783 ». Anne déglutit en écarquillant les yeux. Elle ne connaissait pas son nom de famille d'adoption, mais ce soldat portait le même nom et première lettre de son deuxième prénom. La coïncidence était trop grande pour que la jeune infirmière arrête d'y croire. Après 8 ans de séparation, la vie leur avait-elle offert une nouvelle chance ? Les larmes au bord des yeux, elle ne vit pas les doigts du blessé se placer autour de son poignet.

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