Des scènes s'embrouillaient et se mélangeaient, tels des flashes. Des mots, les derniers mots de ses proches résonnèrent dans son esprit. Puis, la panique. Marie se réveilla en sursaut, craignant de revivre ces douloureux souvenirs. Son visage dégoulinant de sueur fit face à une chambre qui lui est inconnue. Des motifs fleuris ornaient les murs et les meubles étaient faits dans un bois foncé. La porte était située sur sa gauche alors qu'une double fenêtre ornait celui à sa droite. En face, elle pouvait distinguer une bibliothèque et un bureau de travail.
La commode était adossée contre le mur sous la fenêtre. Marie fit glisser son regard sur le lit double où elle repose. Son corps était recouvert par une parure de lit de motifs floraux aux couleurs automnales. Une table de nuit était située de chaque côté où était déposée une lampe avec un globe en verre légèrement jaunâtre. Quelqu'un pénétra dans la pièce et s'approcha d'elle, l'air inquiet. La jeune femme eut un mouvement de recul, s'adossant à la tête de lit faite du même bois que les autres meubles de la pièce.
- Calmez-vous ! Tout va bien ! Vous êtes en sécurité ici. Tout va bien. Personne ne vous veut du mal !
L'intonation calme de l'inconnue apaisa Marie petit à petit. Elle posa une main à l'endroit de son cœur qui reprit un rythme plus régulier. L'ancienne Parisienne retrouva ses esprits et profita de ce moment pour dévisager son hôte. C'était une jeune femme à la peau plutôt foncée. Ses cheveux couleur corbeau étaient coiffés court. Ses bouclettes retombaient sur sa nuque et encadraient son visage rond.
Des sourcils fins et bien dessinés courbaient aux dessus de ses grands yeux chocolat. Un petit nez retroussé lui donnait une allure enfantine. Sa bouche pulpeuse lui souriait avec douceur. Elle était habillée d'une robe jaune à manche courte qui lui tombe jusqu'aux genoux. Un tablier blanc la recouvrer en partie. Marie fronça les sourcils, des questions plein la tête.
- Qu'est-ce que je fais ici ?
- Je ne le sais pas exactement. Je pensais que vous auriez pu me le dire.
- Comment ça ?
- Je vous ai retrouvée inconsciente dans mon vignoble. Un cheval broutait à vos côtés. Vous sembliez épuiser tous les deux. Mon mari et moi vous avions amené chez nous pour que vous puissiez reprendre des forces. Avoua-t-elle.
- Oh... Je vous remercie pour votre aide.
- Il n'y a pas de quoi. Il faut se serrer les coudes en ces temps troublés.
Les propos de la jeune femme percutèrent Marie. La scène de l'arrestation de sa famille repassa en boucle dans sa tête. Des larmes perlèrent à la barrière de ses yeux. Elle ne put les retenir de s'écouler silencieusement sur ses joues. L'ancienne Parisienne se mordit la lèvre inférieure afin de retenir un sanglot. Face au désarroi de son invité, Tiana lui tendit un mouchoir tout en déposant une main sur son épaule en guise de soutien.
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La Force de t'aimer
Fanfic1932, Paris. Dans une atmosphère d'euphorie, de plaisirs et d'inégalités sociales, les rues de Paris sont marquées par une aspiration nouvelle à la liberté et une crise économique qui entraîne la France dans l'instabilité. C'est à cette époque que...