Chapitre 44: le vrai amour n'a pas de limites, pas de mort

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Harold tournait en rond, ruminant entre ses dents serrées

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Harold tournait en rond, ruminant entre ses dents serrées. Il l'avait cherché durant des mois sans pouvoir la retrouver. Et voilà qu'il avait reçu un appel de l'armée américaine pour lui dire qu'une certaine « Marie » était hospitalisée et demander à le voir. Son sang n'avait fait qu'un tour. Accompagné de Jim, Tiana, Navine et Hiro, il avait fait le trajet jusqu'au village de Port-en-Bessin. Cela faisait quelques jours qu'il côtoyait les anciens locaux de l'armée allemande qui ont été réaménagés en infirmerie. La rouquine n'a pas été la seule à subir la défense de l'ennemi de plein fouet.

Marie était étalée sous les draps de son lit d'appoint, séparé des autres entre deux paravents. Son visage endormi semblait paisible. Pourtant, Harold n'avait aucune certitude quant à son réveil. Elle avait perdu beaucoup de sang, deux de ses côtes ont été brisées. Un bandage taché de rouge enroulait son torse. Une perfusion l'alimentait en attendant qu'elle puisse se nourrir d'elle-même. Il s'assit brutalement à son chevet. Le chef de la résistance toulousaine se rongeait les oncles, faisant bouger ses jambes au rythme de son stress. Alors que les choses commençaient à s'arranger avec l'arrivée des alliés sur le territoire, il fallait que quelque chose comme cela se produise.

Une part de lui était en colère. Il aurait voulu hurler sa rage envers cette femme au fort tempérament. Pourquoi avait-elle eu besoin d'agir ainsi ? Rester en groupe ne lui convenait pas ? C'était du suicide d'agir ainsi, seule contre des hommes armés et endoctriner. Il n'arrivait pas à comprendre. Ne lui faisait-elle pas confiance ? Ils auraient pu établir un plan tous ensemble. Mais malgré toute sa rancune, une autre part de lui était inquiète. La perdre lui était impensable.

Elle était arrivée dans sa vie pour ne pas en sortir aussi rapidement. Il en était hors de question, pas maintenant, pas dans ces conditions. L'angoisse le rongeait de l'intérieur. Harold se leva du siège où il s'était posé quelques secondes. Il marcha juste en face, plongé dans ses pensées. Il scrutait l'horizon à travers la petite fenêtre où un bataillon américain et canadien tâchait de redonner une vie normale aux habitants du village. Ils avaient subi pendant trop longtemps la présence indésirable des Allemands.

Puis des bruits émanant du lit l'interpellèrent. Il tourna rapidement la tête vers la jeune femme blessée. Cette dernière avait les paupières froncées, tout en grognant dans son sommeil. Le cœur rempli d'espoir, il se rapprocha de la belle endormie. Il sentit les battements de son organe vital prêt à s'échapper de sa poitrine. Harold cria afin d'appeler une infirmière. Il commença à distinguer la couleur des prunelles de la jolie rousse. Ses yeux lui piquèrent sous l'émotion alors qu'un sourire nié prit place sur son visage. Marie fronça les sourcils face à l'expression inhabituelle qu'afficha l'ancien parisien.

- Harold ? questionna-t-elle, la voix enrouée.

- Tout va bien. Sourit-il, il poursuit en s'adressant à l'infirmière. Pouvez-vous la prendre en charge s'il vous plaît ?

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