✯ Chapitre 6 ✯

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A force d'y être confronté, je commence à connaître ce sentiment de légèreté. Mes pas, aussi léger qu'une plume, me conduisent jusqu'à une énorme porte aux ornements doré. Je l'ouvre, et ne reconnais pas la pièce. Des étendards sanguinolents recouvrent tous les murs. Et en y franchissant le seuil, je ressens une certaine oppression.

Un détail en son centre accroche mon regard. Un cercueil de verre, semblable à celui de Blanche neige, occupe à lui seul l'espace. Plus je m'en approche, plus les poils de mes bras s'hérissent. Contrairement au célèbre conte, c'est un jeune homme brun, qui y est endormi. 

Ses traits, ne sont pas aussi angéliques que la jeune princesse, mais il dégage de lui une certaine attraction. Je pose ma main sur le couvercle de verre, et la retire immédiatement. Bien que rien ne le laisse paraitre, ce foutu truc est brulant.

Je n'ai pas le temps de pester, que l'intérieur se remplit de sang. Ne sachant par quoi se meuvent mes bras, je frappe aussi fort que je le peux sur la paroi de verre. Mais rien à faire, la surface reste aussi lisse que si je l'avais polit. Le sang progresse vite, et bientôt tout l'habitacle en est rempli.

Je recule lorsque qu'une flaque rougeâtre se forme sous le cercueil. J'ai juste le temps de me protéger le visage, lorsque le couvercle vole en éclat. Une main s'accroche au bord suivit d'un corps ensanglanté.

Mes pieds refusent de bouger, comme si quelqu'un entravait mes mouvements. Jamais je ne me suis senti aussi vulnérable. De son regard sombre, le corps nu, s'approche dans une démarche semblable à un prédateur devant sa proie.

Juste au moment où il s'apprête à bondir sur moi, une lumière fugace éclaire la pièce devenue sombre et froide. Un picotement dans mes orteils m'informe que je suis libre de mouvement. Je fais quelque pas en arrière, mais en jetant un regard panoramique, je me rends compte que la porte par laquelle je suis entré a disparu.

L'homme qui se tient devant moi n'a rien de celui que j'ai rencontré précédemment. Il a tout d'une bête sanguinaire. La lumière illumine de nouveau la pièce et saisie par un élan de je ne sais quoi, je ferme les yeux et imagine le panneau lumineux « sortie de secours ». Quand j'ouvre les yeux, je suis  éblouie par l'éclairage de la chambre d'hôpital.

- Monsieur Mahonne, vous voilà enfin de retour parmi nous, m'accueille le docteur qui me suit depuis notre arrivé.

Je grogne en essayant de bouger, et que ce seul mouvement me donne l'impression que mon cerveau se sent à l'étroit dans ma boîte crânienne. L'écouter me mettre en garde contre le mélange de l'alcool et les médicaments est le pire des supplices. Il prend bien le temps d'allonger ses phrases, juste pour me rendre plus minable que je ne le suis déjà.

- Ce n'est pas pour rien que l'on vous met en garde. Me gronde le docteur en notant quelque chose sur mon dossier. Dites-vous bien que vous faites partie du petit pourcentage de gens qui ont évité le coma ou dommages cérébraux. Pour l'heure, tacher de vous reposer, votre douleur va perdurer durant un moment, mais si elle devient trop forte, vous avez à votre droite une petite manette avec un bouton. Appuyer dessus et vous vous sentirez soulager.

Ce n'est que lorsqu'il quitte la pièce que je m'autorise à souffler. Chercher Corey du regard se trouve être l'effort de trop. J'appuie fermement sur le bouton qui m'injecte cette solution magique qui fait disparaitre ma douleur.

***

Au final j'ai passé la nuit à l'hôpital. Corey a passé une bonne partie de la sienne avec le comité d'incendie, avant de me rejoindre. Alors que je signe une décharge pour enfin rentré à la maison. Il me raconte comment il a évité le pire lorsque le système anti-incendie c'est déclenché.

Bloody Love [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant