Bloody Love [FR]

✯ Chapitre 14 ✯

Dès que je rentre à l'appart je réunis mes parents au salon. Nous nous attablons autour de la table du salon, devant moi, une bouteille d'alcool que Corey a ramené du bar. Maman plisse le nez, puisqu'elle trouve que l'alcool ne devrait être bu uniquement lors d'occasion spéciale.

- Dites-moi tout, dis-je en me versant un verre bien remplis.

- Tout ?! M'interroge mon père.

- Commençons par la maladie de maman pour finir par la menace qui vous a poussés à interrompre votre cavale.

Je grimace en avalant une grosse gorgée. Pour une raison qui m'échappe, je recherche cette sensation de brûlure lorsque le liquide coule dans ma gorge. Tout s'enchaîne beaucoup trop vite pour moi. J'ai l'impression d'être enlisé dans des sables mouvant. Plus je m'agite, plus je m'enfonce. Mais qu'elle autre choix me reste-t-il ?!

Mon sort a été scellé au moment même où Shalia a prononcé cette satanée formule. Rien que me dire cela finit de m'achever. Je n'ai jamais vraiment eu le contrôle sur ma vie. Tout ce qui s'est passé m'a mené à ce moment précis. Au bord du gouffre, une décision aux conséquences bien trop lourde à porter.

- Tout a commencé par une toux. Commence mon père en prenant la main de maman. Nous pensions que ce n'étais qu'une bonne vielle quinte de toux qui passerait avec de la tisane et du miel. Mais cela a duré plusieurs semaines, jusqu'à ce que ta mère se mette à cracher du sang. C'était déjà trop tard à ce moment-là.

- Nous avons vu plusieurs spécialistes, et tous avaient le même discours « à ce stade, seuls des soins palliatif sont envisageable ». Ajoute maman les yeux humide.

- Je ne l'ai jamais remarqué. Je souffle en fouillant dans mes souvenirs de l'époque.

- Nous faisions bien attention pour ne pas vous alarmer. Me dit maman d'une petite voix.

- Vous auriez dû nous en parler !

- Le rôle d'un parent n'est pas d'inquiété ses enfants, ajoute-t-elle.

- Si vous n'aviez pas eu cette solution de recours, vous nous aurez pris au dépourvu et jamais nous n'aurions pu rattraper ce temps perdu !

Penser qu'elle ait été dans un état critique lorsque je profitais allègrement des joies des frivolités de la jeunesse m'enrage. Quel fils ne remarque pas que sa mère est malade ?! Étais-je si profondément centré sur moi-même ?! Je me prends la tête entre les mains et tire fortement sur mes cheveux.

- Je suis désolé...j'aurais dû m'en rendre compte.

Pour la première fois depuis leur réapparition, je laisse ma mère entrer dans mon espace. Bien que sa condition ait changé, son contact lui, reste le même. D'un geste lent et maternelle elle me caresse les cheveux.

- Ne te culpabilise pas...tu n'aurais rien pu faire.

Je le sais, mais cela n'empêche pas une petite voix dans ma tête me hurler « fils indigne ». J'ai maudit leur départ « en voyage ». Assuré qu'ils ne tenaient pas suffisamment à moi pour m'avoir lâché sans un regard en arrière. Mais je me suis trompé sur toute la ligne.

Lorsque la bouteille arrive à moitié, j'en sais un peu plus sur le monde clandestin au sein de la communauté vampirique. C'est à l'hôpital même qu'ils ont été approchés. Il n'était pas question d'argent, juste d'un vampire ayant déjà vécus plus de vie qu'il ne pouvait en compter, et qui n'avait dorénavant plus rien à perdre. Selon eux, il considérait qu'accorder l'immortalité aux plus démunies était une façon pour lui d'expié un premier siècle d'existence sous une brutalité sanglante. Lorsque vint le moment d'entamer le passage « menace », mes parents échangèrent un long regard.