Chapitre 20:

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La douleur m'avait presque manqué, celà faisait longtemps que je ne l'avais pas ressenti aussi profondément. Elle est comme une vieille amie. Elle a toujours été présente dans ma vie, même quand ça allait. Je me rends compte qu'elle n'est jamais vraiment partie. Arthur m'a juste aidé à m'en apercevoir. Finalement j'ai ouvert la portière et suis entré dans la grande maison à Luck, Damien était toujours dans le canapé et me sourit, je ne lui rendis pas son sourire et monte l'escalier.
- Il va pas bien? Ça c'est pas bien passé?

Je n'entend pas la réponse de Luck puisque je claque la porte, de toute façon je ne désirais pas entendre à quel point ma vie est une poubelle.
Je tourne en rond dans ma chambre, encore et encore, le problème c'est ça quand on a une mémoire photographique, tu te souviens de tout. Même si tu ne veux pas forcément te le rappeler. Tandis que je continue de tourner et tourner, je commence à suffoquer, j'ouvre la fenêtre. De l'air entre dans mes poumons et ressort, la douleur est toujours présente à l'intérieur. C'est dingue, j'ai un QI de 123 et je n'arrive pas à comprendre pourquoi je suis dans un tel état! Rectification, je sais pourquoi, je suis un être humain qui respire, mange, dors et donc ressens la douleur. Mais mon cerveau le sait, mais je ne sais pas en quoi j'ai besoin de cette affliction, j'ai besoin de dormir pour régénérer mes cellules, mais je n'ai pas besoin d'avoir cette peine qui m'accable!  Personne ne c'est gêné pour me faire du mal à moi! C'est très paradoxal, étant petit j'avais un grand cœur et aidait toute les personnes qui avaient besoin de moi, ça m'a porté préjudice... mais aujourd'hui mon cœur a en quelque sorte cessé de battre. Pour être plus précis, je n'ai plus de cœur, seulement un organe permettant de faire circuler le sang dans mes veines.
Je m'éloigne de la fenêtre pour m'allonger sur le lit. Les souvenirs remontent sans que je ne puisse mettre la moindre barrière à mon cerveau.

Séquence souvenir :

Je jouais toujours tout seul quand j'étais petit, mes frères me trouvaient trop bizarre pour rester avec moi, malgré ce que leur disait notre mère. C'est avec les poules, les porcs et les bœufs que j'ai passé les 10 premières années de ma vie. J'ai, depuis tout jeune aimé les lapins, alors quand j'en voyait près de la maison je ne pouvais m'empêcher de courir les rejoindre. Bien évidemment je ne les rattrapai jamais, cependant je m'en rapprochait toujours un peu plus à chaque fois, c'était incontrôlable, comme si ils avaient une sorte de pouvoir mystique sur moi, trop mignons pour être honnête... C'est comme ça que j'ai rencontré David. Je pourchassai les lapins quand une ombre est arrivée droit sur moi.
On est tombé lourdement au sol et on c'est regardé.
- Mais t'as pas froid pieds nus?! m'a-t-il hurlé
- Non.

Et c'est là que ça a commencé, une étrange et belle amitié. On ne se quittait plus. Quand c'était l'été et que je pouvais aller dans la vallée pour étudier, ou durant l'hiver et qu'il venait en cachette me voir.
Sa mère est morte quand il était plus jeune et son père devenait violent, il était fils unique. Il disait tout le temps que j'étais sa famille, moi et ma mère. Mais elle aussi est morte d'une tumeur cérébrale très agressive. C'est alors que mon père nous força à déménager en France, j'ai eu le cœur brisé la première fois à la mort de ma mère et la deuxième fut quand j'ai dû quitter David, je n'avais que douze ans. Ce n'est que trois mois plus tard, en sortant du collège, que mon cœur a commencé à se reconstruire. Je l'ai vu et immédiatement je lui ai sauté dessus et évidemment c'était reparti. Mais ça n'était pas fait pour durer...

Fin des souvenirs:

Sans que je me rende compte, je m'enfermai déjà dans la salle de bain. J'ouvre une petite étagère et en sors un cutter. Les paroles se percutent dans ma tête.
"- Tu ne mérite pas de vivre!
- Crèves!
- Il a tué son meilleur ami.
- Quelqu'un comme toi devrait pas exister."

Je dépose la lame sur mon poignet et m'apprête à l'y enfoncer jusqu'au sang, quand le souvenir d'un papier et d'une parole me reviens en mémoire.
"

- La vie vaut la peine d'être vécue Robin Anderson. Je suis désolé. Vie pour moi."
Ce fut se qui était écrit.

Mais David eut ses mots que je n'oublierai jamais:
"- Que les gens m'apprécient ou pas, j'les emmerde."

Je repose le cutter et décide simplement de prendre une douche.

Enlevé Par Un Chef De GangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant