Partie 35

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  Je m'éveille dans une cour.

  Une grande cour pavée de pierres blanches. Elle se trouve devant une petite porte qui semble ridicule comparée au bâtiment. Ce dernier ressemble à un énorme château futuriste, composé d'un assemblage de tours tels les cristaux de pierres précieuses. Après la cour, il y a un gigantesque jardin dont la première moitié est des petits arbustes fleuris formant un labyrinthe dans lequel on peut trouver des bancs, de grands arbres, de petits bassins et des parterres de fleurs. C'est absolument magnifique.

Derrière le joli jardin, la végétation est verte et désordonnée. Personne ne doit plus s'aventurer dans ces herbes de plusieurs dizaines de centimètres. La forêt qui le borde doit recevoir encore moins de visite que ce jardin abandonné. Seulement des chasseurs ou cavaliers. Et encore.

Sur les dalles blanches, une petite fille qui n'a guère plus de sept ans, joue avec une poupée. Une femme vient s'agenouiller devant la petite. Elle lui parle mais l'enfant ne réponds pas. Je m'approche à mon tour, personne ne semble m'avoir remarqué. Étrange.

J'arrive a un mètre d'elles ; elles ne me voient pas.

-  Princesse, que vous êtes vous fais à la figure ? Lui demande la jeune femme en saisissant le visage de l'enfant entre ses doigts.

-  Rien, nurse. J'ai chuté, rien de plus. Dit-elle en continuant de jouer comme si de rien n'était.

-  Petit menteuse. Affirme la femme dont les vêtements modestes semblent être médiévaux, une servante je suppose.

-  Pourquoi vous mentirais-je ? nurse. C'est mal le mensonge.

-  C'est vrai qu'il n'est point bien de mentir. Venez avec moi Princesse, nous allons soigner vos blessures.

-  Oui, nurse.

  Le bambin se lève. Elle allait saisir sa poupée quand la nurse la prends par la main et la tire à l'intérieur. Elle se met à gesticuler, mais arrête dès que la femme la sermonne de bien se tenir. Une larme coule le long de sa joue, comme si elle ne reverrait jamais plus sa poupée.

Je m'approche après quelques instants, je m'apprêtais a me pencher lorsque je commence à me sentir étrange. Comme si on m'attrapait les organes et qu'on les secouait comme de vulgaires torchons. Je me plie en deux, je ne sais pas pourquoi mais je me recroqueville comme un escargot. Je sais pourtant pertinemment que ça ne changera rien à cette sensation désagréable.

Je redresse la tête et regarde la poupée allongée sur le sol, ses cheveux forment une couronne autour de sa tête en tissu. Soudain la sensation change, maintenant, c'est tout mon être qui me fait souffrance ; comme si quelqu'un tentait de m'arracher les organes. Mais cette personne n'y parvient pas, alors elle se met tirer par à-coup. C'est terrible. Je me relève et me tiens le ventre, peut-être que cela changera quelque chose ? En espérant que ce ne soit pas pire.

  Je suis debout depuis a peine quelques minutes que je sens mon cœur s'arrêter et reprendre, il tente de s'extraire de ma poitrine. J'en ai le souffle coupé et des douleurs dans le ventre. Puis, pareil à une âme arrachée, une personne me traverse. Une fois passé, je retrouve mes sensations normales. Un point au cœur persiste, mais il ne reste pas longtemps.

  C'est un jeune homme. Il a certainement une dizaine d'année de plus que la petite fille. D'ailleurs, il la regarde entrer dans le château.

Il est de dos, je ne vois pas ses expression, mais je sais qu'il est heureux du sort de l'enfant ; ses doigts bougent d'excitation et un petit rire cynique sort de sa gorge.

Mes poings se serrent. Je ne comprends pas comment on peut se réjouir du sort de cette petite. D'autant plus que ses vêtements riches me font fort penser qu'il pourrait être son frère.

Le Croissant de Lune - Livre 1 La Nouvelle Constellation [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant