Le Croissant de Lune - Livre 1 La Nouvelle Constellation [Terminé]

Partie 9

  Perchées sur leurs talons, elles s'avancent, une bouteille d'eau à la main.Laure et Till se regardent avant de les suivre d'un pas pressé. Les deux groupes se font discrets. Avalon est le seul à pouvoir me prévenir de leur présence. Je n'ai pas le temps de me retourner que je sens l'eau couleur dans mes cheveux et le long de mon visage. Je n'en plus, j'explose. Je me retourne, le mine extrêmement grave, l'iris noircie. En flou j'aperçois mes amis accourir. Des flammes lèchent mes pupilles qui ont avalé mon iris.De l'eau goutte de mes cheveux et mon chemisier blanc devient transparent.

  Desnuages noirs, chargés d'électricité, recouvrent le ciel.

Les trois pestes rient si fort, mes oreilles sifflent. Une décharge électrique sort d'un nuage et pique la main de la rousse. Elles'arrête instantanément de rire pour se frotte la peau.

-  Tu vas me le payer la nouvelle, je te le promets, grinça la rouquine.

  Undeuxième petit éclair se jette à ses pieds. Son talon craque etelle s'écroule en se rattrapant à ses deux amies apeurées. Arrivéà temps avant qu'un troisième éclair n'explose sur Nora, Timotéme prend la main. Il grimace en prenant un coup électrique dans lamain, mais ne me lâche pas malgré la douleur.

-  Aller ! calme toi, tu vas aller trop loin, murmure-t-il.

  Lacour est déserte, les lycéens se sont réfugiés à l'intérieur.Sauf un petit groupe de cinq jeunes qui me regarde, les bras croisés.Le ciel menaçant gronde au-dessus de nos tête. Une pluie diluvienneva s'abattre sur la ville si calme est idyllique.

  Mes amis s'agrippent à mes bras. Laure ne comprend pas ce qui se passe mais me supplie tout de même de me calmer et de rentrer avec elle. Timoté, voit bien que cela commence à dégénérer. Il m'est impossible de faire marche arrière. Alors, il décide d'agir ;il se place devant moi le visage tendu, stressé et en colère. Les yeux dans les yeux, mon regard gris est fort menaçant. Un frisson parcourt l'échine du garçon qui ne plie pourtant pas. Je dégage une puissance électrique aussi intense que mon énervement. Till se tient toujours face à moi, d'un geste doux il pose sa main sur ma nuque. Un éclair, plus violent que les autres, explose sur ses doigts qui se sont glissés sur ma dernière cervicale. Sa mâchoire se crispe de douleur.

  Vidée de toute énergie, les nuages se dissipent et le ciel redevient bleu.Je m'effondre à genoux dans les bras de Till et de Laure qui est entrain de pleurer de peur.

  Je retrouve rapidement mes esprits. Debout avant Nora j'affronte son regard aussi méprisant qu'apeuré. Sans dire un mot elle enlève ses chaussures, et, escortée par ses sangsues, elle se dirige à l'intérieur pour se changer et se plaindre.

  Till me regarde dans les yeux pudiquement et glisse sur mes épaules son large blazer.

-  Faut vraiment qu'on parle, là. On doit faire quelque chose avant que tu ne tues quelqu'un. Son visage ferme me met très mal à l'aise ; mais il à raison.

-  Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Lune, ça va ? Tu m'as fait trop peur. Pourquoi tu es restée là, au milieu de la cour ? Laure me prend dans ses bras, elle tremble comme une feuille.

-  Ne t'en fait pas, ce n'est rien. La rassurais-je sous le regard désapprobateur de Timoté. Viens on rentre on reprend les cours dans quelques minutes.

  Le groupe étrange n'a pas bougé et les personnes qui le compose me regardent fixement. Leurs regards me mettent mal à l'aise. Que cachent-ils ?

  Nora m'ignore, ce qui me convient parfaitement contrairement à Timoté qui, lui, ne me quitte plus une seconde. Ma réaction nous inquiète beaucoup.