Le Croissant de Lune - Livre 1 La Nouvelle Constellation [Terminé]

Partie 41

  Je commence alors la préparation de l'élixir Hullocinitimor.

D'abord,je me fait de la place sur la table et sort de mon folliculus des verreries de chimique et place tout ce qu'avait apporté Ben. Il n'y a quelques flacons et bocaux dont je n'ai pas besoin, je ne leur prête pas d'attention particulière.

  Je suis les instructions à la lettre ; j'introduis en premier les racines écrasée avec huit gouttes de sèves dans un ballon que j'installe au-dessus d'une flamme bleue. Elle n'effleure qu'à peine le verre. Le temps que la sève caramélise avec la racine, je sors trois pastilles de sucre et de bicarbonate que je met de côté pour la dernière étape. Je baisse le feu et glisse délicatement les six grammes de granulés de zinc dans le ballon que je ne laisse qu'une minute sur la flamme. Je saisie la fiole avec une pince de bois puis la pose sur un support qui ne crains pas la chaleur. J'ajoute les feuilles broyées et agite délicatement la fiole grâce à la magie.Il faut bien que je m'entraîne voyons ! J'agite durant cinq bonnes minutes et quand je repose la fiole, je renverse du revers de la main une fiole ouverte. Le contenu liquide de cette dernières'évade sur la table et sur les feuilles d'instruction. Je panique et attrape les feuilles de papier pour les sauver, mais trop tard, le papier est mouillé d'un liquide citronné.

Seule solution qui me vient en tête est la chaleur.

  Je créé une boule de feu. En m'approchant, je constate que les flammes ont en faite eu une réaction chimique avec le papier ; le citron et la chaleur ont permis à une nouvelle étape d'apparaître.Les pastilles doivent être réduites en poussière avant d'être introduites avec de l'essence de rose dans le ballon. De plus, la réaction chimique qui va être provoquée doit être contenue dans la verrerie à l'aide d'un bouchon.
J'exécute la nouvelle instruction. Dans la fiole, de la mousse se forme avant de redescendre pour se transformer une fumée noire arrêtée par le bouchon.

  Ben entre au même moment où le bouchon explose. Je n'ai le temps que de lui jeter un regard aussi désolé qu'apeuré. Dans ses yeux, une seule expression fait rage : la peur. Pas cette peur innocente d'un « Bouh » provoqué par un ami, non, cette peur viscérale qui se rapproche de la phobie.

Une fumée noire s'écoule à une vitesse folle de la fiole et remplie presque aussitôt la pièce. Nous aspirons a fond et retenons notre respiration le plus longtemps possible. Mais au bout de quelques secondes, Ben ne tient plus et aspire cette fumée non identifiée.

En fond, je l'entends se mettre à rire seul et à parler de n'importe quoi. Je rassemble ma magie avant de ne plus avoir d'oxygène pour canaliser la fumée dans un bocal fermé.

Sous mes yeux ébahis, Benjamin réapparaît. Il est à quatre pattes et parle avec mon sac en chuchotant des phrases incompréhensibles.

  Je m'approche alors près de lui, à pas de loup.

-  Ben ? Dis-je doucement. Tout va bien ?

-  Tu comprends... il relève la tête interrompu dans sa conversation.

-  Ben ? Insistais-je.

  A presque deux mètres trente de lui, il se met à hurler d'effroi. Un frisson me parcours le dos et je me retourne, il à dû voir quelque chose derrière moi. Mais non. Rien. Enfin, juste la table avec la fiole bouchée.

  En me retournant, Ben s'est recroquevillé et bascule d'avant en arrière. Ses yeux brillent identiques à ceux des chats mais les siens sont remplis par la terreur.

-  Mais qu'est-ce que tu as ? Demandais-je sans m'avancer.

-  Je ne voulais pas... Pardon, pardon, pardon... Se mit-il à répéter sans s'arrêter.