Partie 3

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  Les premiers rayons laiteux du soleil illuminent timidement la pièce. Il est sept heure et je devine au calme de la maison que les parents sont partis il y a peu de temps. Laure dort toujours

Je me dirige à pas feutrés dans la cuisine qui est désormais aménagée. Il ne manque plus que quelques cadres à accrocher. Je saisie une pomme dans la corbeille de fruits et retourne dans ma chambre, attrape un calepin puis me glisse par la fenêtre pour profiter de la température des fraîches matinées d'août.

J'ai besoin de mettre sur papier mes idées et gribouiller mon humeur.


  J'attends huit heures pour retourner à la cuisine. Assise sur un tabouret, je lis la note que mon père m'a laissée.

Huit heures trois, Laure arrive, surprise elle a un mouvement d'arrêt.

-  Ah ! salut. Ça va ? Demande-t-elle timidement.

-  Bien et toi ?

-  Bien, merci. Elle ouvre le réfrigérateur et sort une bouteille de jus d'orange. Tu en veux ?

-  Non merci, c'est gentil. Refusais-je avec un sourire.

  Avec un mouvement gracieux elle s'assoit devant moi.

-  Tu sais pour hier, je tenais à m'excuser pour la façon dont je me suis comportée avec toi.

-  Ne t'en fais pas pour ça, ce n'est rien. M'assure-t-elle d'un sourire encore endormi.

-  Et je voulais aussi te demander si tu voulais venir avec moi en ville cette après-midi.

-  Pardon ? Elle se redresse brusquement.

-  On m'a dit qu'il y avait des boutiques sympas en ville. Fis-je avec un sourire en coin.

-  Je ne veux pas t'imposer quoi que ce soit.

-  Je ne te le proposerais pas si je n'en n'avais pas envie.

-  J'ai entendu ton père hier. Il t'a demandé d'y aller ; de m'accompagner.

-  Ce n'est pas parce que mon père me demande quelque chose que je vais forcément le faire. C'est mal me connaître !

  Assise, les jambes croisées, elle croque dans une pomme puis regarde la chaire du fruit. Elle redirige son regard vers moi en avalant presque en entier le morceau.

-  Par contre, je te préviens, je suis de médiocre compagnie. Fis-je.

-  Toujours à te sous-estimer, je vois.

-  Non, réaliste. Je lui souris gentiment. Nous partirons vers quatorze heure si tu veux bien.

-  Pas de soucis. Son visage retrouve son éclat joyeux.


  Il est treize heure cinquante, j'attends Laure dans le hall d'entrée depuis déjà quelques minutes. Les minutes passent, je suis sur le point de l'appeler quand elle arrive en trottinant.

-  On ratera le bus la prochaine fois ! Dis-je râleuse.

-  Mais non !

    Elle enfile ses chaussures et nous sortons.


  Pavées de pierres claires les rues sont idéales pour des balades à pied ou à vélo. Les façades des maisons sont harmonieusement peintes en gris, blanc ou beige et les rayons solaires submergent la ville d'une abondante lumière. Devant moi Laure est en beauté, sa jupe à fleurs virevolte avec les courants d'air chaud, son marcel est rentré dans sa ceinture, il affine davantage sa silhouette féminine et élancée de jeune fille de quatorze ans. Ses grandes jambes fines,un peu courbées et son déhanché gracieux la font paraître plus âgée qu'elle ne l'est. Ses tennis blanches se confondent parfois avec les plus claires des façades. Le vent joue avec ses boucles blond cendré et ses bracelets tintent au gré de ses mouvements légers.

Le Croissant de Lune - Livre 1 La Nouvelle Constellation [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant