Epilogue

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Plantée sur le perron, la jeune femme observait le paysage qui s'offrait à elle. Le ciel était composé de trois couleurs. D'abord il y avait le bleu foncé, la couleur majoritaire, ensuite il y avait de l'orange, un orange doux, sombre, presque réconfortant et puis il y avait le gris, comme s'il s'agissait des dernières prémices de la nuit. La brume ne semblait pas encore avoir pris possession des lieux. Et puis au fur et à mesure que le temps passait, l'orange se transformait peu à peu en couleur bien plus vive, bien plus brillante jusqu'à devenir jaune pâle. Le bleu aussi se transforma en véritable bleu ciel. Les couleurs semblaient peu à peu se mélanger entre elles et la démarcation entre chacune d'entre elles ne devint plus si marquante. Et puis ce fut le gris qui se dissipa, il se fit plus clair. Ce paysage se dissipa ensuite, comme absorbé par la brume qui semblait omniprésente, ici. Mais malgré cette brume, qui agissait comme un rideau semi-opaque, le ciel ne fit que s'éclaircir encore et encore.

Elle sentit un bras s'enrouler autour de sa taille, un torse se plaquer contre son dos et puis des lèvres, se poser sur son cou. Elle frissonna lorsque la chaleur de ce corps se heurta à la fraîcheur du sien et ce n'est probablement qu'à ce moment-là qu'elle se rendit compte qu'elle avait froid.

- Tu es glacée. Murmura-t-on à son oreille.

- Je me suis laissée emporter par le paysage.

- J'ai raté le lever du soleil.

- Tu dormais comme une masse. Je n'ai pas voulu te réveiller.

- Tu ne penses pas que j'ai assez dormi ces derniers mois ?

- Probablement. Mais cette infirmière qui te faisait de l'œil a longuement insisté sur le fait que tu devais te reposer.

Un rire rauque secoua la poitrine de son compagnon et ricocha contre son dos. Il déposa un nouveau baiser sur sa peau avant d'enrouler ses bras autour de son corps et de la faire pivoter dans ses bras, pour finalement se retrouver buste contre buste.

- Quelle infirmière qui me faisait de l'œil ? Interrogea-t-il.

- Tu sais, celle qui t'a longuement ausculté.

Elle étaya ses propos en laissant glisser ses doigts le long de son torse nu, se délectant de sentir ses muscles rouler sous sa peau.

- Je ne me souviens pas de ce moment-là. Mais tu devrais peut-être me rafraîchir la mémoire parce qu'il a l'air particulièrement plaisant.

Il lui lança l'un de ses sourires presque insouciants qui le faisait paraître tellement plus jeune. La brunette, elle, arqua un sourcil et sa caresse se transforma en une brève pincette qui lui arracha un gloussement.

- Maintenant que tu m'en parles. Reprit-il. C'est vraiment que je me souviens de quelque chose qui ressemble à ça. Dans mes souvenirs, tu te tenais à moins d'un mètre derrière elle et tu avais ce regard... Si un regard pouvait tuer, cette pauvre femme serait probablement morte à l'heure qu'il est.

- Cette pauvre femme se montrait affreusement tactile.

- Tout dépend du point de vue.

- Tu n'as pas envie de passer tes prochaines nuits sur le canapé n'est-ce pas ?

Cette question, qu'il savait purement rhétorique, lui arracha un nouveau sourire. Il resserra sa prise autour de sa taille, l'attirant encore un peu plus contre lui. Il déposa un baiser sur le bout de son nez tandis qu'elle continuait à caresser son torse nu, s'attardant sur ses cicatrices. Elle s'intéressa ensuite à son bras, fraîchement réparé.

- Tout va bien avec ce bras ? S'enquit-elle sérieusement.

- Tout va bien.

- Est-ce que tu ressens une différence ?

- Pas vraiment.

- Il fonctionne parfaitement alors ?

- Il fonctionne parfaitement. Confirma-t-il. Ton ami a fait du bon travail.

- Fitz n'est pas mon ami. C'est à peine une connaissance.

- Il travaille pour le SHIELD ?

- C'est leur petit génie. Confirma-t-elle. Apparemment, il a beaucoup travaillé pour être capable de réparer ton bras. Stark avait fait beaucoup de dégâts.

- Qu'est-ce que tu leur as promis en échange ?

- Un coup de main en cas de besoin. Je sais que ça ne t'enchante pas mais j'ai fait ce que j'avais à faire pour t'aider.

- Tu t'es montrée tétue.

- Déterminée. Nuança-t-elle. Il était hors de question que je te laisse là-dedans.

- Je ne pourrais jamais assez te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi.

- Je l'ai aussi fait pour moi. Mais si tu as vraiment envie de faire quelque chose pour moi, j'ai bien quelque chose qui me vient à l'esprit.

- Je t'écoute.

- Ne t'enfuis plus. Plus jamais. Même si tu penses prendre la bonne décision. T'enfuir ne sera jamais la bonne chose à faire.

- Ça doit être dans mes cordes.

- Bien. Parce que si tu me quittes encore une fois, je pense que je serais capable de te remettre moi-même dans ton cercueil de verre.

- Tu te montres tellement directive aujourd'hui.

Ils échangèrent un nouveau sourire et le regard de Bucky quitta le sien pour s'intéresser à ce qui les entourait. Ils écoutèrent longuement le chant des oiseaux et le bruit de la cascade qui coulait non loin de là.

- Tu crois qu'on va réussir à se reconstruire ici ? Interrogea-t-elle dans un murmure.

- Toutes les conditions sont réunies pour qu'on le puisse.

- Tu es inquiet pour le gouvernement ?

- Tu as parlé à T'Challa ?

- Il est confiant. Il pense que personne ne pourra jamais arriver jusqu'ici. Et puis, il a dit qu'il nous offrait l'asile. Mais est-ce que ça les empêcherait de nous arrêter ?

- Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu étais recherchée quand on s'est retrouvé à Berlin.

- J'ai refusé de signer les Accords, Ross sait que je te fréquente, j'ai été accusée de complicité. Et puis s'il fouillait un peu, il n'aurait pas de mal à trouver de quoi m'incriminer.

- Alors je fréquente une criminelle.

- La pire de toutes. Plaisanta-t-elle.

- Tu ne devrais pas t'inquiéter pour le gouvernement. Pas maintenant. Personne ne sait où je suis, ils ne savent même pas où chercher. Ni si je suis toujours vivant. Moi je ne suis pas inquiet.

Sa déclaration sembla la soulager, il sentit son corps se détendre sous ses doigts. Elle passa ses bras autour de lui, posa la tête contre son torse et reprit ses caresses le long de son corps. Elle ferma les yeux et écouta longuement les battements de son cœur, forts et réguliers. Ce son était étrangement réconfortant, il lui rappelait qu'elle avait enfin réussi à le ramener, qu'elle pouvait enfin arrêter de courir, qu'il était là, avec qu'elle et qu'ils ne comptaient pas quitter l'autre.

- Par contre, on va peut-être d'avoir un problème. Reprit-il après de longues minutes de silence.

- Lequel ? Murmura-t-elle.

- Les voisins risquent d'être gênants.

Elle laissa échapper un rire amusé et se tourna à son tour vers la dense forêt qui les entourait de toute part et son sourire ne quitta pas ses lèvres lorsqu'elle se remémora tout le chemin qu'ils avaient parcouru avant d'en arriver là. Elle était enfin heureuse avec l'homme qu'elle s'était tellement évertuée à protéger et qu'elle aimait. Enfin, elle avait trouvé son bonheur, enfin elle l'avait ramené.

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Bring me backOù les histoires vivent. Découvrez maintenant