33 - I'm afraid to hurt

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Aucun d'eux ne reparla ni du projet TAHITI ni du cauchemar qui avait poussé Bucky à la rejoindre cette nuit-là. Aucun autre incident n'était arrivé depuis mais elle savait que le sommeil de Barnes était toujours tourmenté. Bien qu'il n'ait toujours pas décidé de lui parler de quoi que ce soit, elle le voyait passer de plus en plus de temps à écrire dans ses carnets et bien qu'elle regrettait qu'il ne s'ouvre pas plus à elle, elle ne pouvait s'empêcher d'apprécier que l'écriture soit devenue sa nouvelle thérapie.

Mais depuis cette fameuse nuit, Amélia avait été forcée de constater que quelque chose en Barnes avait changé. Dans ses bons jours, il était l'homme avec lequel elle avait pris l'habitude de passer tout son temps, doux, taquin, curieux, mais parfois, il était plus sombre, plus distant, plus renfermé. Ces jours-là, il pouvait passer des heures enfermé dans sa chambre ou sur le toit du bâtiment, ruminant ses idées noires.

Et aujourd'hui était un de ces jours-là. Alors Amélia s'était occupée comme elle pouvait, elle s'était mise à faire le ménage, pensant que lorsqu'elle aurait terminé, Bucky aurait fini de bouder et qu'il se déciderait enfin à quitter le toit, mais il n'en fut rien. Alors, contrairement à toutes les fois où elle avait décidé de le laisser tranquille, cette fois-ci, elle l'avait rejoint, une canette de soda en guise d'offrande, elle s'était prudemment assise à côté de lui et lui avait tendu sa boisson sans piper mot.

Ils étaient loin de l'agitation de la ville et la vue directe sur le Mississipi donnait un caractère relaxant à l'endroit. Elle comprenait sans mal pourquoi Bucky venait se réfugier ici. Elle délaissa le paysage des yeux pour tourner la tête vers Barnes, dont les iris étaient déjà vrillés sur elle. Contrairement à ce qu'elle aurait pu croire, il n'y avait aucune animosité dans son regard, il ne paraissait pas ennuyé par sa présence, comme toujours, il était neutre, impossible à décrypter. Ce fut elle qui brisa le contact visuel en tournant la tête.

- Ça ne te manque jamais ? S'enquit-il soudain.

- Quoi ?

- Ta vie d'avant.

- Au sein du SHIELD ?

Elle le vit, du coin de l'œil, hocher la tête et elle garda le silence durant de longues minutes avant de lui répondre.

- Oui et non. Je me sentais utile en travaillant pour le SHIELD, j'avais l'impression que je pouvais faire changer les choses, que j'aidais ceux qui n'avaient pas le pouvoir de se défendre. C'était valorisant. Mais il n'y avait pas que des bons côtés à faire partie du SHIELD et je dois t'avouer que je suis bien contente d'avoir laissé certains aspects de cette vie-là derrière moi.

- Tu es heureuse ?

Amélia tourna brusquement la tête vers lui et fronça les sourcils. Jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais eu droit à ce genre d'interrogation. Et elle comprit en le regardant dans les yeux qu'il s'agissait de bien plus que d'une banale question.

- Bien sûr que je suis heureuse. Sourit-elle.

- Tu ne regrettes pas d'être ici ?

- Pourquoi veux-tu que je regrette d'être ici ? C'est moi qui voulais venir. Si l'un de nous deux devait poser la question à l'autre, ce serait bien à moi de le faire.

Elle vit l'ombre d'un sourire naître sur son visage mais bien vite il se fit à nouveau sérieux. Et elle ne put s'empêcher de penser ô combien elle détestait le voir aussi tourmenté.

- Tu n'aimes pas être ici ? Tu préférais New York ? Interrogea-t-elle. Si tu veux on peut retourner vivre à la facilité ? Ou même à la tour Stark, je suis sûre que Tony ne dira rien.

Bring me backOù les histoires vivent. Découvrez maintenant