Adrian et Stanislas

4.8K 450 5
                                    


                            Je me retrouve donc de nouveau face à cette famille, seule debout au milieu de tous ces regards perçant. Pourtant la "gentille dame" m'invite à prendre place sur un petit fauteuil en face d'eux. 

- Bien, maintenant que tu es disposée ma petite, à la discussion qui va suivre, elle ne va point tarder.

Je remercie mes parents de m'avoir emmenée plusieurs fois en Angleterre, car avec ce niveau d'anglais, une personne pas forcément intéressée par cette langue, disposant d'un niveau banal, n'aurait pas pu comprendre ce langage soutenu.

- Madame, j'aimerais d'abord vous remercier de m'avoir sortie de ce sous sol infâme. Si j'étais restée une semaine de plus je serais devenue folle. Ou je serais peut être morte... Dans tous les cas je vous remercie infiniment.

- Mais de rien ma petite. Je suis rentrée il y a peu de voyage et lorsque Stanislas m'a dit dans quelles conditions tu étais retenue ici, j'ai pensé que ce n'étais pas la place d'une jeune fille, surtout si peu vêtue et entourée exclusivement d'hommes. Je suis désolée du temps que tu as passé dans la salle d'isolement. Ca ne se reproduira plus, excuses simplement mon fils, il était inquiet et en colère, il a agit sans réfléchir. 

Un homme beau comme un dieu me regarde avec de la culpabilité dans les yeux.

-Je suis désolé, mais je croyais que tu étais responsable de l'enlèvement de ma fille et j'ai cru devenir fou. 

Je vois juste en face de moi un homme, un père inquiet et terrifié pour sa fille. Je peux comprendre son emportement même si il ne justifie pas forcément la façon dont j'ai vécu pendant plus d'un mois. Je ne dis rien et me contente d'observer cet homme incroyablement beau se vouter et je crois même distinguer des larmes jaillirent de ses yeux. L'homme à côté de lui l'enlace fermement et pose un baiser sur le sommet de son crane. Lui aussi est très beau, mais pas la beauté délicate de ce Stanislas. C'est une beauté brute, sauvage. 

- Nous sommes désolés du mauvais traitement que tu as reçu... Je sais que tu dois être terrifiée et n'avoir aucune confiance en nous, qui sommes des inconnus et tes "kidnappeurs"... Mais je t'en prie... Tu es la dernière à avoir vu Inia alors je te demande ton aide... 

Cet homme m'émeut, bien plus que Nina n'aurait réussit à le faire. Je pousse un long soupire, expirant tout l'air que je retenais depuis que je m'étais assise.

- Ecoutez... Je ne sais pas si je vous serais d'une grande utilité mais je consens à vous aidez. 

Des sourires reconnaissants apparaissent tout autour de moi.

- Cependant, j'ai certaines conditions.

J'observe leurs réactions. Pour l'instant tout va bien...

- Je t'en prie, tout ce que tu voudras.

- Et bien, déjà, j'aimerais pouvoir dormir si possible ailleurs que par terre, sortir de cette fichue pièce, manger autre chose que du riz et du pain, avoir des vêtements propres, pouvoir me laver, enfin avoir une hygiène de vie convenable quoi. 

- Tout naturellement.

- Et ensuite, j'aimerais pouvoir contacter ma famille. Ils doivent être morts d'inquiétude et vu le mois horrible que j'ai passé dans cette pièce moisie, les entendre me fera le plus grand bien. Je ne leur dirais rien d'autre que ce que vous me direz de dire, je veux juste les prévenir que je vais bien, et que je risque de rester ici encore un moment. 

Je pense les avoir touché en parlant de ma famille parce que la "gentille dame" m'adresse un sourire doux. Elle prend la parole d'une voix douce.

- A partir de maintenant, tu seras ici en tant qu'invitée et non prisonnière. Je veillerai moi-même à ce que tu sois traitée comme un membre de la famille, car tu te bats à présent pour la même cause que nous. Le fait que tu veuilles nous aider à retrouver ma petite fille malgré ce que tu as vécu ici montre une gentillesse et un courage que j'estime fortement. Bienvenu chez les Novska, ma petite.

- Merci beaucoup madame.

Je baisse les yeux. Je ne suis pas très à l'aise sous le regard gris acier...

- Je crois qu'à part les jumeaux, tout le monde ne s'est pas présenté. Ils se lèvent  et je fais de même. Chaque personne s'approche de moi en souriant pour se présenter. Connaissant déjà Stanislas, Adrian, Evie et Eden, l'autre couple s'approche de moi. La jeune fille s'appelle Minha et le garçon, le petit frère de Stanislas si j'ai bien compris, s'appelle Sasha. Le dernier à s'approcher de moi est "Aleksey". Il avance comme un prédateur. Un aigle froid et calculateur. Il s'arrête pour me prendre la main et déposer un baiser dessus. Qui fait encore ça de nos jours? Les mecs canons aux yeux gris membres de la famille la plus puissante de la mafia russe?

- C'est un plaisir de faire ta connaissance... Selena. 

Mon prénom roule sur sa langue comme une caresse. Pourquoi ce mec me fait autant d'effet! Je pense que c'est l'accent russe quand il a parlé français... 

- Et bien, je crois que notre Aleck fait de l'effet à la française, rigole Eden.

Aleck?! C'est une blague? Ne me dites pas que...

- Je suis Aleck. Leck pour les intimes, donc appelles moi Leck. Il me fait un clin d'œil. 

Je suis très mal barrée... Mme Novska se rapproche avec son mari.

- Je te prie de nous appeler Aleksandra et Vladimir.

J'hoche la tête.

- Bien, Aleck, amènes cette charmante jeune fille jusqu'à sa nouvelle chambre s'il te plait.

Un sourire en coin apparaît. C'est pas possible...

- Avec plaisir mère...

Il me tend son bras, mais je le refuse poliment. Il fronce les sourcils un instant puis s'engage dans le couloir puis dans les escaliers.

****

Cette maison est immense, j'ai l'impression que ça fait des heures que l'on marche. Quand je me rend compte que c'est la troisième fois que l'on passe devant la même porte je m'arrête. Il n'aurait pas osé...

- Mmmh, dites-moi Aleck, ne seriez vous pas en train de nous faire tourner en rond?

Il se stoppe lui aussi et éclate d'un grand rire.

- Je ne pensais pas que tu t'en rendrais compte aussi vite... Tu es maligne j'aime bien.

- S'il vous plait, pouvez vous m'accompagner à cette sois disant chambre, je suis épuisée et mes jambes menacent de me lâcher.

Il se rapproche lentement, l'aigle attaque on dirait.

- Je me ferais un plaisir de te porter dans ce cas...

Je déglutis. Ca va être compliqué je le sens. 

Yeux Gris Et Roulette RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant