Gravité

QUATRE

Quelques jours plus tard les chuchotements me suivaient un peu partout.

Les filles chuchotaient avec un air à la limite de l'agacement et la colère.

L'attention que me portait supposément le prince devait les rendre jalouses.

Certains garçons semblaient à la limite de l'agacement et de la tristesse.

Ça, je ne comprenais pas.

Je demandais à Auguste pourquoi.

Ce à quoi il me répondit avec un haussement de sourcils narquois.

- Ils sont jaloux.

Eux aussi?

- De quoi?

- Ah... Tu sais, c'est une histoire de fille...

Je n'ai pas compris où il voulait en venir. Il regarda sa montre et lâcha une petite exclamation.

- Je suis en retard... Terriblement en retard.

- Pour quoi? On est dimanche.

- Peu importe.

Il sembla sur le point de partir, mais se ravisa et se rapprocha de mon oreille.

- Olivier m'a demandé de te dire que ton amie est réveillée.

Mes yeux s'agrandirent. Zara.

- ELLE A PARLÉ?

- Oui.

Cette fois c'est moi qui l'abandonnais.

Je passais en flèche à travers le Célestrium et rejoigni la petite chambre qu'elle occupait près de l'infirmerie.

Elle là, assise sur le lit, l'air perdu mais tout à fait réveillé. Elle me fixait avec curiosité, si bien que je me demandais si elle me reconnaissait encore.

- Astride, où on est?

Elle parlait. J'avais envie de pleurer tellement j'étais contente.

- On est au château.

- Edri...

- N'était pas ton père et j'espère qu'il pourrira en enfer.

- Je sais, je sais... Je me sens si stupide, mais l'instant d'une soirée j'ai eu une famille et une maison et un avenir. Maintenant, je ne suis qu'une voleuse sans attache et je finirai au trou quand ils l'apprendront.

Je l'obligeais à me regarder dans les yeux.

- Ça n'arrivera pas, tu m'entends. Je ne t'autorise même pas à y penser, la Zara que je connais n'y aurait pas pensé.

- Je ne sais même plus si je suis encore capable d'être elle. Tout courage, toute audace semble m'échapper.

- Je crois que tu as besoin qu'on te sorte d'ici. Viens, je vais te faire faire un tour.