HUIT

9 4 1
                                    

On peina longtemps à le croire.

Ça semblait presque trop beau pour être vrai, mais au bout de quelques semaines et l'étonnement passé, on s'est rendu compte que c'était plus que probable. Éventuellement, c'est devenu un fait accepté.

Cette nouvelle réalité fit d'énormes changements dans la vie de plusieurs, et dans tous les sens possibles. Pour Zara, qui avait enfin trouvé une famille, un chez-soi et un avenir. Pour M.DeFontaine, qui avait retrouvé un peu de sa fille dans sa petite-fille et du même coup, un héritière pour son savoir et sa librairie.  Il formerait Zara pour devenir le prochain professeur de Magie.

Cependant, l'arrivée de Zara DeFontaine ne fit pas que des heureux. Notamment, les neveux de M.DeFontaine, qui venaient de perdre leur héritage.

Ils menacèrent même de déserter la direction par intérim de la librairie. Tant et si bien que le vieil homme finit par léguer la petit commerce, moyennant la moitié des parts. Cela ne plût pas aux neveux, c'était cependant mieux que rien.

Avec toute cette distraction, c'est à peine si on vit passer le mois d'avril. Il va sans dire que je profitais des températures printanières pour m'éclipser dès que j'en avais l'occasion.

Une fois même, un jour où Brume m'avait emmenée au bords de la mer, Cælesti vint me rendre visite sous les traits d'une jeune bohémienne. Mais elle semblait préoccupée, elle avait la tête ailleurs. Ça devait être gros, puisque je ne l'avais jamais vue si agitée.

- Ça va mal, dit-elle quand je l'interrogeais. Je fais ce que je peux, mais je ne suis pas capable d'atteindre Gaëlle et elle continue à faire des dégâts, la guerre n'est pas loin... D'ailleurs, comment avancent les préparations de notre armée?

- À bon rythme, selon Olivier... Mais je n'ai rien vu de mes propres yeux.

Elle pinça les lèvres.

- Ça ne va pas assez vite... Que faire, que faire?

- Ça me tue de dire ça après tout ce qui s'est passé, mais tu avais des alliés à Sablentys, si on en croit la carte de la tour... Il s'appelait...

- Mora. J'y ai pensé, mais depuis Hayia, je n'ose plus... En plus, si on parle d'espionnage et de politique, les Hayia étaient bien plus qualifiés. Les Mora, sont bien plus fiables, cependant ils travaillent avec d'autres méthodes disons... Moins diplomatiques.

- Mais je crois que ça vaudrait la peine de voir s'ils sont toujours fiable, du moins, après on pourra discuter des termes d'une entente. S'il ne te reste plus rien à essayer, qu'est-ce que ça coûterait de leur demander?

Et elle était repartie immédiatement pour le sud de Sablentys, avec la ferme intention de trouver Mora.

Comme souvent lorsque je sortais des murs du palais, je revenais tard. Je devais attendre que plus aucun professeur ne circule à l'étage pour revenir, sinon, je risquais de me faire prendre la main dans le sac.

Alors, je partais au petites heures du matin et ne revenais que très tard la nuit.

Cette nuit là justement, je me faufilais à l'étage a des professeurs vers minuit.

Vigilante, je descendais les escaliers menant à mon étage à pas de souris quand je perçus un mouvement au dehors.

Deux silhouettes marchaient à travers les arbres dans les jardins.

Ma curiosité était piquée.

Pour éviter de passer devant le garde à la porte du rez-de-chaussée, je retournais tout de même à ma chambre. Une lettre était glissée sous ma porte, mais je n'y fis pas attention, j'avais d'autres chats à fouetter pour le moment.

GravitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant