SEPT

9 4 0
                                    

C'est avec l'excitation d'un enfant le jour de noël que je me réveillais à cinq heures du matin, pas une seconde de de plus.

Je vous assure que personne ce jour-là, ne m'aperçut dans les environs du château.

J'avais préparé le terrain dimanche en disant que je me sentais malade à Auguste. J'avais des cours aujourd'hui, mais je m'en fichais éperdument.

Je pouvais me passer d'un cours de magie, je n'aurai qu'à plus travailler demain.

Le Norvalléen n'avait plus aucun secret pour moi et les cours commençaient à être beaucoup trop faciles.

L'Histoire, le professeur devait être encore malade, c'était chronique chez lui.

Enfin, M.Pellerin et son cours de défense ne me manqueraient pas aujourd'hui.

Les professeurs tous à leurs cours et les filles assurées que j'étais bel et bien malade, je saisi ma clef et montais en catimini à l'étage des professeurs.

Comme promis, je trouvais bien l'escalier au bout du corridor et en tournant deux fois à droite une fois à gauche, je me retrouvais devant une tapisserie représentant une scène de chasse.

Je la soulevait et déverrouillais la porte juste derrière.

Quand je sortis au bout d'un long couloir, je vis la forêt avec la ville en contre-bas.

Je ne pouvais aller bien loin pour aujourd'hui, je devrais être revenue pour l'heure du dîner, Valérianne ne manquerait pas de venir me porter un bol de soupe.

Cependant, quelque chose me démangeait depuis belle lurette.

Je retournais à mon point de rencontre avec Brume, qui était du côté opposé d'où j'étais. Mais je n'avais pas oublié comment courir, même si nous ne faisions plus de course en cours de Défense. Et j'étais rapide comme le vent.

Je m'élançais jusque là, appréciant la brise dans mes cheveux, elle sentait la liberté.

Il n'était pas neuf heures et quart que j'étais au point de rendez-vous, où je lançais un appel qui ne resta pas sans réponse.

Le grand oiseau blanc fendit le ciel pour venir me rejoindre.

Brume s'était ennuyée. À la manière d'un chat, elle se frottait la tête sur moi et grondait. Moi aussi, j'étais heureuse de la voir. Je la serrais dans mes bras avant de l'éloigner un peu.

- Je sais, moi aussi, tu me manquais. Mais je suis pressée dans le temps, j'ai besoin d'aller quelque part, emmène-moi je t'en prie.

Je montais sur son dos et elle s'envola. Elle volait déjà vite, mais je lui donnais un coup de main en changeant la direction du vent pour nous propulser.

Quarante minutes, c'est ce qu'il fallut pour atteindre destination. Je mis pied à terre

- Reviens dans une heure.

Elle s'en alla et aussitôt, je m'élançais vers ma destination. Je devais être rapide et subtile. Bientôt, un manoir perça au travers des arbres. Ce manoir, c'était chez moi, le manoir Bellefeuille.

À cette heure ci, mes cousins étaient à l'école, certains des mes oncles et tantes étaient dans les champs, les autres travaillaient en ville. Il restait dons ma grand-mère, ma grand-tante et mon arrière-grand-mère.

Si mon arrière-grand-mère était aveugle comme une taupe, elle entendait chaque grincements de plancher et pouvait savoir qui les avait fait grincer, juste au son. Ma grand-tante, elle, était sourde comme un pot mais avait une vue bionique. À eux deux, rien ne leur échappait.

GravitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant