Olivier
Je devais prévenir Cælesti, elle devait m'aider. Je ne pouvais laisser mon père mettre ses menaces tordues à exécution. Non, non, non. C'était trop tordu.
- CÆLESTI! CÆLESTI! CÆLESTI!
J'avais beau m'époumoner, il n'y eu jamais de trace de l'Étoile ce jour-là. Je me précipitais dans les quartiers de ma sœur. Une femme de chambre hystérique faisait les cents pas dans la pièce, une autre essayait de la rassurer.
- Où est-elle?
- Elle à déjà été emmenée.
- Par qui?
- Nous ne l'avons pas vu...
Mon esprit se détraquait de plus en plus souvent, ces temps-ci. Depuis la mort d'Astride, j'étais plus impulsif et contournais plus souvent les règles de bonne conduite. Je crois que quelque chose s'était cassé ce jour-là. Si je m'étais retrouvé face à une telle situation il y a quelques mois, j'aurais pris un moment pour élaborer une stratégie. Probablement que j'aurais tenté de cacher ma rage derrière une épaisse couche de bonne manières et de diplomatie. Je n'avais plus ni la patience ni le temps.
À pas lourds, je fonçais vers la salle du trône. J'entrais sans m'annoncer et, pour faire bonne mesure, je claquais la porte derrière moi.
La salle était entièrement vide. Pas un chat. Ma rage s'en trouva accentuée. J'interpellais une pauvre scribe qui avait eu le malheur de passer près de là.
- Vous! Où est le roi?
- Je... heum...
- OÙ?
- Après le départ du roi Viihn de Traktérie, il est parti chasser.
- Depuis combien de temps est parti Viihn?
- À peine plus de dix minutes.
Je bondissais sur mes pieds et laissai la dame seule. Pas un merci, pas une salutation.
Moins d'un quart d'heure plus tard, je chevauchais déjà sur le chemin de la Traktérie, aux basques de Viihn. Je poussais ma monture jusqu'à ses retranchements afin de rattraper le carrosse royal. Vingt minutes de chevauchée et il était en vue. Je le dépassais et mis mon cheval en travers de sa route, le chauffeur dut s'arrêter en catastrophe.
Je mis pied à terre et allais sans vergogne ouvrir la porte du carrosse avant d'en extirper par le col le seul occupant.
Plaqué dans la boue, Viihn n'avait plus l'air si dangereux. Peut-être regrettait-il même d'avoir toujours refusé la protection de ses soldats en dehors de son palais, sous prétexte qu'il était un homme de guerre puissant et invulnérable.
Toujours est-il qu'avec une force que je n'avais jamais déployée au paravent, j'ajoutais cela aux changements qui s'opéraient en moi ces temps-ci, je l'avais mis à ma merci.
- Où est-elle?
Il se mit à rire et me cracha au visage. Je lui rendais sa monnaie en lui écrasant un coup de poing bien senti sur la mâchoire.
- OÙ?
- Vois ça avec ton père, sale gamin.
Je lui pris la mâchoire en étaux.
- Je ne tolèrerai aucune insolence. RÉPONDS!
Il rit de plus belle et je su que je ne pourrai rien tirer de plus de lui. Je lui lâchais un coup de pied dans les côtes et l'abandonnais. En partant, je promis une coquette somme au chauffeur pour qu'il reparte sans son passager.
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Fantasy- Tome deux de « Étoile ». Astride est de retour au château avec DeFontaine, Olivier, Zara et bien entendu, le fidèle Auguste. Plus que jamais, elle devra faire preuve d'ingéniosité, les intentions du roi n'étant pas claires et Gaëlle rôdant toujou...