Chapitre 24

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Gaëlle

—Debout ma belle, tu ne vas pas passer ton temps à dormir ! dit une infirmière en riant. Je reconnais sa voix, c'est Riley. J'ouvre mes paupières en souriant. Je l'aime vraiment bien parce que contrairement à beaucoup de gens, elle n'a pas pitié de moi. Elle enlève mon masque à oxygène en me disant que maintenant il faut que je respire toute seule, mais que si j'en ai vraiment besoin, je devrais appuyer sur le bouton rouge pour appeler une infirmière qui me remettra le masque. Je m'assieds dans le lit.
—J'ai finis mon service, mais je suis venue t'apporter ça, me dit-elle en me tendant un KIT KAT.
La bouffe de l'hôpital  est vraiment dégueulasse ! reprend-t-elle
—Merci, dis-je en souriant, quelle heure est-il ? (Elle regarde sa montre.)
—Quize heures cinquante. Tu sais que ton petit ami a cassé la gueule d'un vigile ? S'exclame-elle en riant. (Je souris.)
—Vraiment ?
—Oui ! Il n'avait pas le droit d'entrer avec toi alors il a fait un vrai scandale ! (Je me mets à rire bêtement.)
—Il a l'air de vraiment t'aimer, dit Riley sérieusement.
—Je crois oui. Je l'aime aussi. Mais il ne me reste plus beaucoup de temps.
—Alors profite de la vie jusqu'au bout ! Je sais que la vie est une vraie connasse mais c'est aussi la plus belle chose qui puisse nous arriver et nous devons pas la gâcher, peut importe le nombre de jour qu'il nous reste à vivre. Parfois il vaut mieux une vie plus courte dans laquelle on vit pleinement qu'une très longue vie dans laquelle nous n'avons jamais vécu, tu ne crois pas ? (J'aime énormément la façon dont Riley voit les choses.)
—C'est vrai oui, tu as raison.
—Tu dois profiter ma belle, tu as la chance d'avoir rencontré quelqu'un qui t'aime comme lui t'aime, et on ne va pas se mentir, il est incroyablement sexy, alors ne gâche pas cette chance.
Je souris, et au même moment, Mason entre dans la chambre. Riley se lève et s'écrit :
—Ba tient ! Quand on parle du loup... Et elle quitte la chambre en me faisant un clin d'œil.
—Vous parliez de moi ? Dit-il en souriant malicieusement.
—Prend pas la grosse tête non plus ! Elle me disait juste que tu avais fait un scandale pour rentrer avec moi. Dis-je en riant ce qui le fait sourire.
—J'ai eu vraiment peur Gaëlle.
—Moi aussi, Mason.
—J'ai réussi à contrôler ma colère pour une fois.
—Ouais mais t'as quand même cassé la gueule d'un vigile ! M'écrié je en rigolant.
—Il a juste le nez cassé, ça aurait pu être bien pire.
—Je t'aime, Mason.
Je t'aime aussi, Gaëlle.
—Ils m'ont dit que je pourrais sortir bientôt si j'arrivais à respirer seule. Je suis toujours sur liste d'attente pour une greffe de cœur mais même si je pourrais être greffer, je ne voudrais pas.
—Pourquoi ?
—Parce que je ne veux pas d'un autre cœur. (Il passe sa main derrière sa nuque en pinçant l'arrête de son nez et en fermant les yeux.)
—C'est ça ma vie Mason, l'hôpital, mon cœur qui n'est pas capable de fonctionner correctement, mes maladies, la mort. Si tu restes, je ne pourrai rien te promettre, je ne pourrais pas te donner d'enfant, ni une vie entière, seulement quelques mois, tu vivras dans la peur constante que je meurs, et quand je partirai tu souffriras. Es-tu prêt à rester ?
—Je suis prêt, Gaëlle.
—Alors bienvenue dans ma vie.
—Et la seule chose que je veux t'entendre me promettre, c'est de m'aimer jusqu'à ce que tu partes. C'est égoïste je sais, mais je n'ai besoin d'aucune autre promesse de ta part.
—Je promets de t'aimer jusqu'à ma fin et même après ma mort, car même la mort ne sera pas assez forte pour briser l'amour que je te porte.
—J'aime bien cette phrase, dit-il en souriant. Mais je ne devrais pas... je ne te mérite pas.
—Mason... je ne suis pas une bonne personne non plus. Aucun être humain ne l'est réellement. Nous avons tous de la noirceur en nous. Mais crois moi, de toutes les personnes que j'ai un jour rencontré, tu es celle que j'aime le plus, car tu es le seul à me faire sentir vivante et je ne te remercierai jamais assez pour ça.
—Ton amour est le plus beau remerciement que tu puisse me donner.
J'ouvre la bouche pour répondre mais Abby entre dans la chambre. Elle nous regarde tous les deux en souriant et vient vers moi, Mason ne lâche pas ma main.
—Ils ont dit que tu pourrais sortir bientôt ! S'exclame-t-elle comme si je venais de gagner une médaille d'or aux JO.
—Tu veux que je reste pour la nuit ? Me demande ma tante.
Avant que je n'ai le temps de répondre, Mason dit :
—Non, je resterai.
—Tu es sur ? Demande Abby hésitante.
—Il restera avec moi.
—Très bien. Appelle moi si tu as...
—C'est bon Abby ! Il sera avec moi ! Elle regarde Mason de haut en bas puis s'en va après m'avoir embrassé le front.
Gaëlle... tu es sur de vraiment vouloir de moi ?
—Oui Mason, je suis sûre, et c'est la première fois de ma vie que je suis aussi sûre d'un choix.
Il sourit. Je sais qu'elle sont ses plus grandes peurs, il a peur du rejet et de l'abandon. Sous sa couverture de «bad boy», il y a cet enfant innocent et traumatisé, toujours blessé, qui a peur et qui souffre surtout.

VIVRE-Tome1 [Terminé-En relecture et correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant