VIVRE-Tome1 [Terminé-En relecture et correction]

Chapitre 62

Mason

La sonnerie marque enfin ma dernière heure de cours, je suis impatient de retourner aux éditions Browns et de l'appeler. Logan se lève après avoir rangé toutes ses affaires dans son sac. Je balance mon sac sur mes épaules après y avoir fourré mes quelques affaires, je ne suis pas autant organisé que Logan, mais bon ,je m'y retrouve toujours mieux dans mon bordel. C'est ce que je disais souvent à Gaëlle, repensé-je. 

—La chance, t'as déjà fini ta journée toi, connard, me dit Logan, un sourire aux lèvres. 

—L'année est bientôt fini, tu vas survivre nan ?

—J'en sais rien, là tu vas pouvoir aller te branler tranquille chez toi ou dans ton bureau chez Browns devant un porno, pendant que moi je serai en cours avec la vielle Peters, en sachant EN PLUS que ma copine m'attend dans ma chambre. 

—Pff, t'es con, réponds-je en riant.

—Et d'ailleurs, ma copine, il faudra que je te la présente. De toute façon, t'es pas assez beau pour elle, même si t'as ta fan zone de groupies ici. On pourrait aller au Starbuck un soir, ou tu préfères peut-être attendre de rencontrer quelqu'un, histoire que tu tienne pas la chandelle pendant qu'elle sera en train de me rouler une pelle ! Je pense que c'est sérieux, elle et moi, dit-il plus sérieusement.

—C'est cool, vraiment, je suis content pour toi. 

—Ouais, moi aussi je suis content pour moi, bon allez, j'y vais, salut mec !

—Salut, et tu sais, y'a pas de honte à se branler sur madame Peters !

—Oh ta gueule, je vais vomir ! C'est pas parce que toi tu le fais que c'est pas une honte ! Hurle-t-il déjà à l'autre bout du couloir.

—Gros porc ! Crié-je en tendant mon majeur en l'air à son intention, ce qui le fait rire de plus bel évidement. 

J'arrive enfin à mon bureau chez Browns, le dossier de Leïla Gelbero coincé sous mon bras, et une canette de Coca achetée au distributeur dans une main. J'ai laissé le script à Vincent, il a directement commencé à le lire car je lui ai dit de le lire avant les autres que j'avais laissé. Je m'installe à mon bureau, ouvre la canette et bois plusieurs gorgée avant d'ouvrir le dossier sur la page où se trouve son numéro. 

J'attrape le téléphone fixe du bureau et compose son numéro. Elle ne répond pas, alors je décide de rappeler, cette fois elle répond au bout de la deuxième sonnerie.

—Allo ? Désolée, je suis au travail là, dit-elle un peu paniquée, ce qui me fait sourire. 

J'aime bien le son de sa voix, posée, douce, et calme, même lorsqu'elle paraît agitée. Et je reconnais immédiatement un accent anglais. 

—Oui, c'est les éditons Browns. C'est pour vous dire que votre script a été retenu, et...

—Quoi ? Oh mais c'est génial ! Vraiment génial, s'exclame t-elle. Heu. Excusez-moi, c'est juste que je suis heureuse, j'avais essayé plusieurs maison d'édition avec un premier script, il a toujours été rejeté, alors j'avais écrit autre chose, ce script, celui que vous avez du lire, il a déjà été rejeté dans les deux premières maisons d'éditions, Browns était mon dernier espoir pour être publiée ! C'est génial !

—Pourtant, votre script est très bon, vraiment, ça ne fais pas longtemps que je travaille ici, enfin, ça fait un mois à peu près, et de tout ceux que j'ai lu, c'est le vôtre que je préfère. Enfin bref, j'ai passé votre script à Vincent Browns pour qu'il le lise, mais je suis déjà sûr qu'il va adorer, et il me fait confiance, alors si vous pourriez passer à la maison d'édition pour parler de votre livre, choisir la couverture, et tout ça. Vous me rencontrerez avant, puis vous rencontrerez Vincent et l'équipe d'illustrateurs graphiques. 

—Je peux passer quand ? 

—Demain ? Pour laisser le temps à Vincent de finir de lire votre script. Je serai là à partir de seize heures. Cara, à l'accueil vous enverra directement dans mon bureau, puis vous serez transférer à celui de Vincent. Vous n'aurez qu'à lui dire votre nom, et dire que vous avez rendez-vous avec Mason Kane pour votre livre, mais ça elle le sait déjà, enfin bref. 

Je me trouve bien ridicule, je ne sais même pas pourquoi j'ai l'impression de perdre mes moyens.

—D'accord, Mason Kane, ok. Je passerai vers dix-sept heures, après le travail. 

J'ai bien aimé la façon dont mon nom a résonné lorsqu'elle la prononcé. Putain, il m'arrive quoi, je suis pathétique !

—Merci beaucoup, rajoute-t-elle. 

—Au revoir, à demain.

Puis je raccroche. Je sais qu'elle en anglaise, et qu'elle écrit. C'est tout ce que je sais d'elle. Je parcours les pages de son dossier et trouve son adresse. Elle habite à Sausalito, en appartement. C'est à onze kilomètres d'ici à peu près. J'y suis allé une fois avec Meghan, l'année où Gaëlle est morte. 

Je prends un nouveau script sur la pile et commence à lire. Quelques heures après, je suis dérangé par Vincent qui entre sans même frapper, j'aimerais l'engueuler, mais bon, je tiens à ce poste alors je me calme.

—J'ai fini de lire le script que tu m'as fait passer ! L'histoire est bouleversante, vraiment magnifique ! Ça ferai un carton si on l'édite, c'est exactement ce que les gens recherche, ce type d'histoire ! Tu as contacté l'auteure ?

—Oui, oui bien sûr, elle passe demain. 

—D'accord, parfait ! Tu fais du bon boulot, Mason ! 

—Merci.

Puis il s'en va pour me laisser tranquille, je suis heureux que ça lui plaise autant, j'aimerai rappeler Leïla, mais elle vient déjà demain, alors ça ne servirait à rien. Je reprends ma lecture en corrigeant le script. C'est de la science-fiction cette fois, et ça m'a l'air plutôt bien.