VIVRE-Tome1 [Terminé-En relecture et correction]

Chapitre 10

Gaëlle

Je jette un rapide coup d'œil à ma montre : neuf heures quarante. Mon prochain cours commence dans cinq minutes. Je me lève doucement et passe mon sac sur mon épaule.
Lorsque j'arrive dans la salle il est là, Mason est déjà assis sur le siège à côté du mien. Ses coudes sont posés sur la table, et d'une main il tient sa tête. Il porte, comme hier, un tee-shirt blanc qui laisse découvrir l'encre noir de ses tatouages. Il en a un seul sur le dos, sur les omoplates plus précisément, un seul, beaucoup plus petit que l'es autres qu'il a sur le torse, c'est un oiseau je crois. Je me tiens toujours dans l'embrasure de la porte, et comme s'il avait senti que j'étais là, il se retourne, je regarde ailleurs en m'avançant dans la salle, et sans lui prêter un regard, je vais retrouver ma place, à ses côtés.
Il lève les yeux vers moi, ses yeux verts, encore une fois, me transpercent et me font presque perdre l'équilibre, alors je m'assieds. Il se tourne vers moi pour me dire :
—Tu ne m'as même pas remercié.
—C'est vrai.
—Sérieusement ! J'aurai pu te laisser là bas, sans rien faire et me casser ! C'est peut-être ce que j'aurais du faire d'ailleurs !
—Tu aurais pu. Mais tu ne l'as pas fait.
—C'est quoi ton problème bordel ?
—Et le tien ?
—Tu es vraiment une...
—Une quoi ?
—Une petite insolente, pour rester polie évidemment.
—C'est vrai, mais je le suis autant que toi.
Il soupire en levant les yeux au ciel, vaincu, et la sonnerie retentit lorsque M.Smith entre.

Il ne m'adresse pas la parole durant tout le cour et lorsque la sonnerie qui marque la fin du cours retentit, il balance ses affaires dans son sac à dos noir et sort en trombe de la salle en me fusillant du regard, ce qui me fait glousser.

Et la journée passe sans que je le revois parce que nous n'avons pas d'autres cours en commun.

Je vais récupérer mes affaires dans mon casier, lorsque j'ouvre la porte, un bout de papier tombe sur le sol, je le ramasse et le lis « 06 32 45 76 88, appelle moi. -Mason». Je souris, il est plus romantique que je ne l'aurais cru.