Chapitre 32

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Gaëlle

Je suis blottie contre son corps chaud, sa tête est posée sur la mienne, et de ses bras il me tient fermement. Ma tante est partie il n'y a pas longtemps, elle m'a dit qu'elle travaillait de nuit.
—Il faut que je prenne ma douche, déclaré-je en me relevant.
—Je dois aussi prendre une douche. Quelle coïncidence ! (Je lève les yeux au ciel.)
—Je viens avec toi, rajoute Mason.
—Non.
—Oh c'est bon Gaëlle, je t'ai déjà vue à poil !
—Mais la douche c'est différent.
—Ba on serait juste à poil tous les deux, un jet d'eau sur la tête, après tu choisis si tu veux baiser ou pas, alors si, c'est pareil. Donc je viens avec toi, dit-il avec son plus beau sourire, je ne peux pas lui refuser.
—Ok, ok, soupiré-je vaincue.
—Je savais que tu ne pourrais pas me résister. L'idée de me voir nu te plaît bien trop, petite coquine.
—Tais-toi ou je t'enferme dans mon placard le temps que je prenne ma douche !
Il rit et mime qu'il se cout la bouche, je ne peux m'empêcher de rire devant ses gamineries. Il retire son t-shirt et hurle en partant dans un fou rire que je ne lui connaissais pas encore :
—Tous à poil et à la douche !
Je me retourne en riant avec lui. Je me rends compte que ça faisait longtemps que je n'avais pas ri comme ça, lui aussi sûrement car son rire paraît rauque, comme s'il ne s'en était pas servit depuis longtemps.

Nous entrons dans la salle de bain et je verrouille la porte, au cas où ma tante rentrerai ou je ne sais quoi. Mason baisse son pantalon, puis son boxer.
—T'es pas obligé de me fixer comme ça ! Dit-il en souriant.
Je détourne les yeux et défais mon pantalon, le baisse, le ramasse pour le plier et je le mets dans le panier à linge. Mason lève un sourcil.
—T'es sérieuse ? Pourquoi tu plies un truc sale qui sera froissé par la machine à laver ?
—Pour faire parler les abrutis, et ça marche !
—T'es vraiment trop bizarre.
—C'est ce que je me dis sur toi à chaque fois que tu es avec moi, t'es autant bizarre que moi.
J'attrape mon sweat pour le passer au dessus de ma tête, du moins j'essaie, le col est trop serré et je reste coincé, les bras en l'air, et la tête bloquée dans mon sweat. Je sens le rouge me monter aux joues quand Mason éclate de rire, de toute façon il ne peut pas voir mon visage dans l'état que je suis. La sensualité, c'est vraiment pas mon truc, vraiment pas.
Je sens les mains de Mason se poser contre moi ce qui me donne la chair de poule. Il attrape mon sweat et m'aide à le retirer et il rit de plus bel quand il voit ma tête. Je me regarde dans le miroir : mes cheveux sont devenus tellement électriques qu'ils semblent voler partout autour de ma tête et mes joues sont rouge vif. La honte.
—Vraiment sexy ! S'écrie Mason toujours en riant.
—Tais-toi, dis-je en le fusillant du regard mais je ne peux m'empêcher de glousser.
—Oh oui pardonne moi, je ne veux pas être enfermé dans ton placard !
Je secoue la tête en riant bêtement. Il passe ses mains derrière mon dos et détache les agrafes de mon soutien-gorge qui tombe à mes pieds. Puis j'enlève ma culotte. Je sens ses yeux se balader sur mon corps un instant, je ne lui en veux pas car je fais la même chose avec lui, puis il relève la tête et plonge son magnifique regard dans le mien.
—T'es vraiment magnifique, Gaëlle.
Je n'ai jamais su quoi dire lorsque je reçois des compliments, et je suis vraiment nul pour ce genre de chose alors je réponds un simple « merci » et ouvre la cabine de douche, il entre avec moi. La cabine est largement assez grande pour nous deux. Je tourne le robinet et l'eau tombe sur son corps nu, le faisant briller, scintiller, ses cheveux déjà mouillés retombent sur son front, il les repousse en arrière. Je n'ai jamais rien vu d'aussi beau. Il est magnifique. Même « magnifique » n'est pas assez fort pour le décrire.
Il s'approche de moi, mon coeur s'emballe et lorsque la paume de sa main touche le creux de ma taille, ma peau s'embrase et lui répond par des milliards de frissons qui se répandent sur mon corps entier.
—J'aime tellement ça, l'effet que je te produis, chuchote-t-il.
Je n'ai pas le temps de répondre, sa langue caresse la mienne dans ma bouche, ses lèvres sont écrasées contre les miennes et il m'attire avec lui sous le jet d'eau chaude de la douche.
Une de ses mains glisse le long de mon corps, caressant mes seins, mon ventre, mes hanches, le haut de mes cuisses, puis descend plus bas, se faufilant entre mes jambes, puis un de ses doigts me pénètre délicatement, je gémis dans sa bouche. Son doigt va et vient en moi, mes jambes tressaillent, m'obligeant à me retenir, à m'agripper à lui. Je me sens si vulnérable comme ça mais pourtant je me sens bien, vraiment bien, perdue même, dans un endroit plus qu'agréable.
—T'aimes ça, hein ?
—Oui... soupiré-je en gémissant.
Son va-et-vient devient plus violent, mes ongles se plantent encore plus dans sa peau, mes jambes tressaillent encore puis se raidissent.
—Mason... dis-je haletante en jouissant.
Puis je répète son prénom, encore et encore et en lui disant à quel point je l'aime, jusqu'à ce que je retrouve mes esprits.
Il sourit. Je me baisse, à genoux devant lui, je veux lui rendre le plaisir qu'il m'a donné, je veux le voir autant vulnérable que je le suis avec lui, je veux l'entendre gémir mon prénom comme je le fais avec le sien, je veux lui faire perdre le contrôle comme il me le fait perdre. Alors j'attrape son penis en érection et le prend dans ma bouche, le plus loin que je puisse. Je ne me souviens pas vraiment comment on fait mais ce n'est pas si difficile non plus. Je commence à faire des vas-et-vients, Mason ferme les yeux et s'appuie contre le mur. Je le sens qui tressaille alors je continue. Ses poings se crispent et ses yeux sont toujours clos. Il gémit et grogne en même temps. Et enfin, il dit mon prénom en haletant, il gémit mon prénom, encore et encore, il me dit qu'il m'aime, plus que tout, qu'il ne me mérite pas mais qu'il m'aime, qu'il ne me laissera pas, jamais, qu'il m'aimera toujours, toute sa vie; et même si j'aime l'entendre dire ces paroles, elles me font mal. Je ne doute pas qu'il m'aime toute sa vie, je sais qu'il m'aimera toujours; seulement, moi je ne pourrai pas, je ne peux pas le lui promettre, du moins, bien sur que je l'aimerai toute ma vie, mais ma vie à moi ne se résume qu'a quatre mois. Je ne pourrai pas l'aimer et le lui prouver autant de temps que lui m'aimera et ça me fait vraiment mal. Je ne veux pas qu'il souffre, il ne mérite pas de souffrir, lui aussi mérite mieux que moi, mieux qu'une cancéreuse récidiviste au coeur incompétent qui n'est pas capable de lui offrir la vie qu'il mérite, et pour ça je me déteste, je me haïs aussi fort que je l'aime.
—Putain... je vais jouir, je vais jouir Gaëlle... soupire-t-il en se retirant de ma bouche et il se répand sur ma poitrine.
Je me relève, il m'attire contre lui et me prend dans ses bras en murmurant encore qu'il m'aime.

Je me savonne les cheveux et Mason se moque encore de moi car il trouve ridicule de plisser autant les yeux pour se mettre du shampoing sur la tête.
—Au moins, j'évite les risques de brûlures de shampoing, rétorqué-je, ce qui le fait rire encore plus fort.

J'ouvre la cabine, j'attrape deux serviettes, lui en lance une et m'enroule dans l'autre.
Je branche le sèche-cheveux, Mason râle lorsque le souffle du sèche-cheveux lui arrive dans la figure, alors fidèle à la fille chiante que je suis, je fais exprès de lui envoyer le souffle dans le visage, et il jure en disant que cette abominable chose ne devrait pas exister, ce qui me fait rire de plus bel.

Je me faufile sous ma couette, Mason regarde mes livres dans ma bibliothèque, hésite, puis prend mon exemplaire de Persuasion de Jane Austen et il me rejoint.

Il me fait la lecture jusqu'à ce que je m'endorme.

VIVRE-Tome1 [Terminé-En relecture et correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant