Chapitre 47

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Gaëlle

Nous venons d'atterrir. Nous y sommes. Enfin. Dans la Ville Lumière. Paris. Cette ville dont ma mère m'a tant parlé, « la plus belle ville du monde » disait-elle. J'y suis. Mason me sourit, il me regarde comme si j'étais un objet précieux, comme si j'étais tout ce dont il avait besoin.
J'aperçois mon reflet dans une vitre et je vois que moi aussi, je sourie comme une idiote.

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Après avoir récupéré nos bagages, nous sortons enfin de l'aéroport Paris-Orly pour prendre le taxi qui nous emmènera à l'hôtel « Le Derby Alma », proche de la tour Eiffel.

Le ciel est bleu malgré quelques nuages et il fait bon, bien qu'il fasse bien plus frais qu'à San Francisco.

Le chauffeur du taxi dépose nos valises dans le coffre en nous souhaitant la bienvenu. Je le remercie, en français évidemment. C'est là que je réalise que j'y suis vraiment, à Paris, en France.
Nous nous installons et le chauffeur démarre. Le taxi est très propre et il y a même plusieurs chargeur branchés à des prises si nous avons besoin de charger nos téléphones.

Nous sommes pris quelques instants dans des bouchons sur l'autoroute, puis après une vingtaine de minutes, nous arrivons enfin dans l'Avenue Rapp. Le chauffeur s'arrête juste devant l'hôtel et sort nos valises. Je le remercie en souriant. Mason prend nos deux valises et entre dans le hall de l'hôtel, il se retourne pour me sourire. Je passe devant lui pour rejoindre le guichet.
—Bonjour, dit l'homme.
—Bonjour, nous avons réservé une chambre pour trois jours au nom de Kane, Mason Kane, dis-je en m'appliquant sur mon accent français.
L'homme sourit et regarde son ordinateur.
—Vous avez la chambre dix-huit au troisième étage. Vous bénéficierez du plusieurs services, comme le wifi, voici les codes, dit-il en me tendant une petite carte.
—Et voici la clef de votre chambre, vous n'aurez cas passer cette carte dans la poignée.
L'homme parle lentement, je comprends donc assez facilement.
—D'accord. Merci beaucoup.
—Vous venez d'où ? Demande-t-il, toujours souriant.
—Nous venons de San Francisco, reponds-je.
—Oh, le vol a du être long ! Et vous parlez très bien français !
—Effectivement oui, très long, et merci, dis-je en souriant.

Je passe la carte dans la poignée et la porte de notre chambre s'ouvre. Juste en face, à travers la porte vitrée conduisant sur un balcon, je vois la Tour Eiffel. Je me précipite sur le balcon. La vue est magnifique d'ici.
Mason me rejoint, il enroule ses bras autour de ma taille et pose sa tête sur la mienne. Je voudrais rester comme ça, avec lui, sous le regard protecteur de la Dame de fer, à attendre le jour où je ne pourrai plus rien ressentir de tel, où tout s'arrêtera lorsque mon cœur aura décidé de cesser de battre, lorsque mes poumons me priveront de tout oxygène, lorsque je ne serai plus assez forte pour me battre, pour vivre encore quelques jours.


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Ma tête commence à tourner, et j'ai chaud, vraiment trop chaud. Pourtant la température est de vingt degrés Celsius. Je ne devrais pas avoir si chaud. Je vais me servir un grand verre d'eau et le bois rapidement, je prends des antidouleurs en même temps. Mason est en train de défaire les valises.
—Je vais prendre une douche, dis-je.
—J'arrive, répond-t-il sur un ton enjoué.
—Non, non, je n'en ai pas pour longtemps. On ira se promener après.
Il me rejoint, je sourie pour lui donner l'impression que je vais bien. Il sourit aussi.
—Ok. Il n'est que quinze heures, on pourrait déjà aller visiter la Tour Eiffel.
—Ce serait génial ! M'exclamé-je.
—Je ne peux vraiment pas prendre de douche avec toi ? Penses aux économies d'eau qu'on pourrait faire !
—Nan, on va y rester une éternité sinon, dis-je en rigolant.
—Ok. Ok, je t'attends alors, j'irai après toi.
J'embrasse délicatement ces lèvres et je vais dans la salle de bain, comme tout l'hôtel, elle est magnifique. J'enlève les fils à oxygène de mon nez et me déshabille. Je respire difficilement. Comme si quelque chose m'en empêchait, comme si l'oxygène était trop rare pour que je puisse avoir le droit de m'en servir. J'ouvre le robinet et fais couler l'eau pour qu'elle se réchauffe.

L'eau chaude qui ruisselle sur ma peau me détend, je savonne mon corps et lave mes cheveux. Mes poumons brûlent depuis plusieurs minutes.  Je commence à tousser, alors j'augmente la pression de l'eau pour éviter que Mason entende. Ma toux est de plus en plus vive, ça brûle ma gorge. La pomme de douche glisse de ma main, je m'appuie contre le mur pour ne pas tomber. L'oxygène autour de moi se fait de plus en plus rare, comme si je me noyais. Je vais étouffer. Je me mets à cracher du sang et ma cage thoracique se comprime, réduisant encore ma faible capa respiratoire. Je glisse, ma tête cogne contre le mur, ma vue est brouillée quelques instant, puis je vois l'eau teintée de rouge qui s'écoule, j'essaie de me relever mais je n'y arrive pas. Je ferme alors les yeux et attends que ma toux s'arrête.

Je parviens à ramper jusqu'à ma bonbonne à oxygène et place difficilement les fils dans mon nez, je tourne ensuite le bouton afin de recevoir une quantité d'oxygène plus importante. Puis je ferme les yeux en me concentrant sur ma respiration, jusqu'à ce qu'elle retrouve un rythme à peu près normal.

Je me relève et vais nettoyer les traces de sang sur le mur avant de couper l'eau. J'essuie mon visage puis attrape une serviette pour m'enrouler dedans. J'en prends une autre pour sécher mes cheveux et je sort de la salle de bain en faisant rouler mon inconditionnelle bonbonne à oxygène. Mason se lève et dépose un baiser sur mon front, il tire sur ma serviette et me donne une tape sur les fesses avant d'aller dans la salle de bain.

Je me rends dans notre chambre, j'ouvre le placard, Mason y a déjà rangé tout nos vêtements. J'enfile une robe rose poudre à bretelles. Elle est serrée jusqu'à la taille, le bas est fluide et le décolleté est en V. J'enfile une veste en jean courte puis je mets des tennis basse blanche et prends mon sac à main en cuir noir. Je retourne dans la salle de bain pour me sécher les cheveux, Mason n'a pas fermé à clef.
—T'as changé d'avis pour la douche ? Demande-t-il un grand sourire aux lèvres.
—Je viens juste sécher mes cheveux, dis-je en riant.

Mason sort de la douche, il m'embrasse dans le creux du cou, je tressaille, et la goutte d'eau qui tombe de ses cheveux pour venir s'écraser dans mon dos me fait sursauter, ce qui le fait rire.
Après avoir séché mes cheveux, je recourbe mes cils et mets du mascara, puis je brosse mes dents. Je laisse mes cheveux comme ils sont, de toute façon ils sont trop difficiles à coiffer et j'aime trop mes ondulations naturelles pour les lisser.

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Nous sortons de l'hôtel après avoir demandé des renseignements sur le métro pour se rendre sur le Champs de Mars. Mason marche à côté de moi, il me prend la main et je fais rouler ma bonbonne à oxygène de l'autre main.
Mason tourne la tête pour me regarder plusieurs instant, il sourit puis dit :
—T'es vraiment magnifique Gaëlle.
—Tu l'es aussi, bébé.
—Bébé ? Demande-t-il en souriant.
—Ouais !
Il m'approche de lui pour embrasser le dessus de ma tête.
Nous rejoignons la station de métro après avoir marché quelques minutes. Nous avons seulement un quart d'heure de métro et nous serons bientôt aux pieds de la Dame de Fer.

VIVRE-Tome1 [Terminé-En relecture et correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant