Chapitre 18

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Pitoyable. C'est le seul mot qui semble convenir pour me décrire en cet instant, assise sur le couvercle des toilettes depuis une bonne demi-heure, incapable d'arrêter mes larmes. Je ne sais pas si c'est le ras le bol, la fatigue ou bien autre chose, mais m'effondrer en larme devant mon frère était vraiment la connerie du siècle. Maintenant il va se penser réellement supérieur, et ça ne m'étonnerais pas qu'il m'ennuie avec cette histoire pendant encore longtemps. Je prie pour qu'il n'est pas entendu ma dernière phrase, on peut dire que c'était la cerise sur le gâteau, mais un gâteau de ridicule.

Je ne peux pas retourner en cours avec cette tête. De toute façon je n'ai plus la force de faire face à tous ces regards, et quand bien même ma disparition se ferait remarquer j'assumerai demain.

Je me dirige donc les cheveux rabattus sur le visage comme un voile protecteur, vers l'infirmerie. Je l'atteint rapidement et me retrouve face à l'infirmière, une femme d'une quarantaine d'années peut-être, habillée d'une blouse blanche, un stéthoscope autour du coup: le parfait cliché de l'infirmière. Elle me fait asseoir à son bureau et me pose une multitude de question sur mes habitudes alimentaires, mon cycle de sommeil et autres choses du genre. Elle finit par déduire un gros coup de fatigue, d'après mes « symptômes », du moins ceux que j'ai inventé : maux de têtes, tournis, nausées... Elle me signe une autorisation de sortie et me recommande de bien me reposer cet après-midi, et de ne pas venir en cours demain si je ne me sens toujours pas bien. Et bien je ne vais pas me faire prier!

Je n'ai pas la force de retraverser tous les couloirs jusqu'à mon casier, tant pis pour mon skate.

***

Arrivée chez moi, je balance nonchalamment mon sac dans l'entrée, attrape glace, chocolat et autres friandises, puis m'étale lourdement sur le canapé, devant la télé.

Je reste comme lobotomisée par l'écran, mes seuls actions étant de porter de la nourriture à ma bouche et de changer de chaînes. Je pourrais prendre sur moi mais c'est tellement plus facile de se laisser aller quand tout va mal. Je suis interrompue dans ma lamentation par un coup de téléphone venant de Nash. Il prend de mes nouvelles et promet de passer me voir mercredi après-midi.

Aux alentours d 17h00, je décide que cela fait assez longtemps que je me laisse aller, je range le bazar d'emballage et de nourriture que j'ai mis sur le canapé, puis je monte m'enfermer dans ma chambre. Si il y a bien une chose pire que mon frère m'ai vu pleurer, c'est qu'il me voie de cet état.

Ma soirée se passe lentement, comme si on voulait m'obliger à me rendre compte à chaque seconde que je suis vraiment lamentable. J'essaie ensuite de joindre sans grand succès Camille. Je ne peux pas lui en vouloir, mais lui parler m'aurait vraiment fait du bien. Cet échec, si insignifiant soit il me fait pleurer. Cette nouvelle crise de larmes, me fait me rendre comte qu'au delà des problèmes que j'ai accumulé et qui joue pour beaucoup sur mon humeur, la fatigue aussi semble tenir son rôle.

A vingt heure, je descends dîner. Je cherche des yeux un quelconque signe de la présence de mon frère, mais n'en trouve aucun. Ses chaussures ne sont pas dans l'entré, son sac de cours non plus et sa voiture elle aussi est absente. Je me surprend à m'inquiéter pour lui, mais me reprend bien vite, hors de question de se faire un sang d'encre pour cet abrutit. Si c'était moi qui avait disparue, il ne s'en serait pas soucié une seconde.

Mon père n'aurait pas apprécié que je penses d'une telle manière, il me disait toujours de ne pas m'abaisser à faire comme l'autre mais de réagir plus intelligement. Mais il n'aurait pas aimé la manière dont Aaron se comporte avec moi non plus, alors peut-être que ce principe ne s'applique pas dans cette situation?

Oh et puis tant pis! Il faut que j'arrête de me poser autant de question, cet abrutit ne mérite pas toutes ces minutes de réflexion, ni même que je m'inquiète pour lui.

Finalement épuisé par toutes ces réflexions inutiles, et ces crises de larmes à répétition, je monte me coucher, après avoir vérifié avec soin qu'il ne reste plus aucunes traces de mon laissé allé.


***

Hey,

Voilà tout pour ce chapitre placé sous le signe du "ras le bol", peut-être y aura-t-il un peu de changement de le prochain? ;) Je n'en dis pas plus!

Presque 500 lu, c'est génial! Merci de vous intéressé à ce que je fais, et encore une fois n'hésitez pas à vous exprimer, à me donner des conseils ou tout simplement à commenter et voter! :)

Bye

California RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant