California Romance

Chapitre 42

Jason se gare enfin sur le parking d'un fast-food. Nous ne parlons plus depuis plus de dix minutes maintenant, alors je me contente de le suivre à l'intérieur. Il choisit une table circulaire dans le fond du restaurant isolé du reste de la salle. Nous nous asseyons chacun à un bout de la banquette en demi cercle et saisissons un des menus disposés sur la table. Une serveuse arrive rapidement et prend nos commandes, puis nous laisse dans le même silence gênant qui nous suit depuis que nous avons quitté l'autoroute. Nos regards se croisent augmentant la gêne déjà bien présente. Jason passe une main sur son visage et se décide finalement à parler:

- Bon! Je ne sais pas vraiment par ou commencer...

Je hausse les épaules, je ne peux pas l'aider je ne sais pas ce qu'il veut me dire. Je lui suggérerai bien de s'excuser mais je n'ai pas envi d'enflammer la situation.

- Je pense que tu as compris que je ne t'appréciais pas beaucoup, commence-t-il.

Mon expression parle à ma place et Jason continu:

-  Mais j'ai parfois l'impression de... que je me trompe sur toi, alors je me suis dit que le mieux c'est qu'on en parle.

Jason s'arrête il n'a pas l'air de trop savoir quoi dire. Je suis plutôt convaincue par son idée, c'est le moment ou jamais de lui prouver que je ne suis pas la fille stupide et superficielle qu'il pense que je suis.

- Tu pourrais peut-être commencé par m'expliquer pourquoi tu me détestes?

Il hoche la tête, acceptant ma proposition et se met à réfléchir.

- Encore une fois je ne sais pas par où commencer...

- Tu as tant de raisons que ça de me haïr? Je lui demande avec une pointe d'ironie dans la voix.

Ma question nous fait sourire mais nous reprenons rapidement une mine sérieuse nous concentrons à nouveau sur nos problèmes.

- Je vais commencer par la première raison pour laquelle je ne t'ai pas apprécié: c'est la manière dont tu m'as parlé dans cette salle de classe lorsque tu t'es énervée contre ton frère. Je faisais sans cesse des efforts pour convaincre Aaron de te laisser une chance et ce malgré tous les aprioris que j'avais sur toi. Je crois que tu ne te rends pas compte à quel point ça a été difficile pour moi de mettre de côté tous ce que je pouvais penser de toi afin d'aider Aaron.

- Pourquoi tu l'as fait dans ce cas?

- Parce que je me suis dit que c'est ce qu'il y avait de mieux pour Aaron.

- Et quels aprioris tu avais?

- J'étais comme Aaron, je pensais la même chose que lui, sans osé lui dire parce que je savais que ça n'aurait fait qu'empirer les choses.

- Mais qu'est-ce que tu pensais? C'est ça que je veux savoir!

- Je ne pense pas être le mieux placé pour t'en parler, je pense que c'est à ton frère de le faire.

- Peut-être mais il ne l'a pas fait et il n'a jamais rien évoqué de tel, alors explique moi s'il te plait.

- Écoute Anastasia, je ne pense vraiment pas qu'Aaron appréciera d'apprendre que je t'en ai parlé et s'il ne l'a pas fait c'est qu'il a certainement une bonne raison.

- Très bien si tu ne veux pas m'expliquer je pars, je ne vais pas rester ici à t'écouter essayer de t'expliquer en utilisant des énigmes!

Je me lève bien décidée à partir de cette endroit mais Jason me retient pour la deuxième fois de la soirée.

- Reste s'il te plaît, y a encore pleins d'autres choses dont je dois te parler.

- Je reste seulement si tu m'expliques pourquoi toi et mon frère vous me détestiez sans même me connaître.

Jason semble peser le pour et le contre, puis il finit par me lâcher. Je m'apprête à partir mais il me coupe:

- J'accepte de t'en parler mais je ne pourrais pas tout te dire, je ne ferais que t'expliquer les faits.

J'hoche la tête satisfaite d'avoir remporté les négociations et me rassoie face à Jason en attendant qu'il commence.

- On s'est rencontré alors qu'Aaron venait d'emménager ici, on s'est tout de suite très bien entendu et il m'a directement fait confiance et raconté ce qu'il s'était passé en France.

- Il t'a aussi parlé de moi?

- Oui, surtout de toi en fait, tu lui manquais beaucoup, à certain moment ça en devenait limite flippant il tournait en boucle sur le fait qu'il voulait te revoir. Dès qu'on a appris à écrire, il a commencé à t'envoyer des lettres mais tu n'as jamais répondu. La première claque qu'il s'est pris c'est quand sa mère... fin votre mère lui a appris que tu ne voulais plus recevoir ses lettres, ni même y répondre.

- Quoi?! Mais je n'ai jamais reçu aucune de ces lettres, je ne savais même pas qu'il avait essayé de m'en envoyer!

Jason parait un instant surpris puis se reprend :

- J'avais pensé à cette hypothèse mais je ne vois pas à qui profiterais ce mensonge

- Je me chargerais de trouver, continu s'il te plait.

- Je dirais que la deuxième grosse claque qu'il s'est prise c'est lorsque vous vous êtes vu, il avait 7 ou 8 ans je crois et donc toi un an de moins. Vous vous êtes croisé chez vos grands-parents paternels/

- Attends je croyais que ma mère s'était disputé avec eux et donc qu'ils ne voyaient jamais Aaron.

- Je crois que leur dispute à eu lieu après. Donc vous étiez tous les deux de passage chez eux au même moment, lorsqu'il t'a vu Aaron a compris qui tu étais mais toi tu ne l'as pas reconnu. Tu l'as même engueulé parce qu'il avait osé te dire que c'était ton frère, tu lui avais dit que sa blague n'était pas drôle et que tu refusais de parler avec les gens méchants puis tu étais partie.

- Tu es sûr de ce que tu dis, je veux dire j'ai croisé une tonne d'enfant chez ma grand-mère, elle était nourrisse alors elle en gardait beaucoup mais je pense que je m'en souviendrais si l'un deux m'avait dit être mon frère.

- Oui je suis certain de mon information. Je crois qu'il a eu une discussion avec votre mère et c'est après qu'il a commencé à raconter à tout le monde que sa soeur était morte. C'était assez dramatique pour que personne lui pose jamais de question sur le comment, et même si c'est arrivé une ou deux fois il a suffit qu'Aaron leur dise qu'il ne souhaitait pas en parler pour qu'on arrête de lui poser des question.

- Je comprends maintenant pourquoi lui il me détestait mais je ne vois pas en quoi tout ça te concerne.

- Vraiment? Si tu avais vu ta meilleure amie dans l'était dans lequel Aaron l'était chacune de ces fois là je peux te dire que tu aurais détesté tout comme moi la personne qui causait tout ces mots. D'autant plus quand j'ai appris que tu arrivais ici pour profiter d'une pension complète.

- Ce n'est pas du tout comme ça que je voyais les choses, je le contredit. J'étais super contente de pouvoir enfin rencontrer mon grand-frère, c'est ce que j'ai toujours voulu et ça arrivait enfin.

- Peut-être mais comprends mon point de vue ainsi que celui de ton frère. Tu ne souhaitais pas le rencontrer ni même lui répondre et du jour au lendemain tu viens profiter d'une année sous le soleil de Los Angeles, ça parait assez hypocrite comme comportement de notre point de vue.

- C'est vrai que dit comme ça... mais ce n'est absolument pas le cas!

- Oui je vois ça.

La serveuse arrive alors avec nos burgers, les poses devant nous et s'en va rapidement. Nous nous jetons tous les deux dessus affamés par nos activités sportives respectives, et nous profitons quelque peu du silence présent pour penser à ce qui vient d'être dit mais aussi à la suite de cette soirée.

***

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