Chapitre 43

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Je reprends une bouchée de mon burgers et remarque que Jason ayant déjà terminé le sien me fixe à présent.

-Oui?

- Je peux continuer ou tu préfères terminer de manger?

-Non non vas y je t'écoutes.

- Bon! C'est la partie la plus... nulle de l'histoire je dirais. Bref pars du principe que je te détestais déjà à cause de l'enfance d'Aaron et de la manière dont tu m'as parlé. En plus de ça à chaque fois que je me suis énervé tu m'as répondu j'avais juste envie de...

- De?

- De t'étrangler. En plus de ça tu te comportes comme une vrai allumeuse et je trouve ça franchement nul, ajoute-t-il en accélérant son flot de paroles.

Un silence suit ses paroles.

- Pardon? Est-ce que tu es sérieusement en train de me traiter d'allumeuse Jason? je lui demande en élevant la voix.

- Wow wow calme-toi, je retire ce que je viens de dire...Je pensais que tu te comportais comme une allumeuse entre ton maillot de bain l'autre jour sur la plage et ta manière de me parler...en même temps y avait de quoi...je veux dire on peut se poser des questions quoi...tu vois?

- Non. Je ne crois pas t'avoir jamais dragué ou chauffer ou quoi que ce soit d'autre qui te permette de dire ça, je m'énerve encore plus.  Et puis les femmes s'habillent comme elles veulent aujourd'hui, t'es qui pour décider que mes fringues font de moi une allumeuse, on est au XXIème siècle allo!

Jason passe sa main sur son visage gêné puis relève la tête vers moi:

- Bon désolé, maintenant je me sens con d'avoir pensé ça mais j'étais en colère et... je pense que j'avais vraiment envie de te détester...

Je souffle, c'est ça ses excuses, il avait envie de me détester? Je me met à rire doucement puis un peu plus fort mes nerfs lâchant complètement. 

- Tu es sûre que ça va? Me questionne Jason.

- C'est juste.. toute cette situation de merde... pour rien... juste parce que mes parents ont pas été capable de parler!

Le fait de penser à mon père me noue immédiatement l'estomac. Lorsque je me rends compte que mon rire se rapproche un peu trop vite des larmes je décide de partir:

- Jason tu es tout pardonné, et je m'excuse aussi pour toutes les insultes que je t'ai lancé, maintenant il faut que je parte.

Je me précipite hors du restaurant, et me rends compte que je ne sais pas comment rentrer chez moi ce qui ne fait qu'accentuer ma détresse. Souhaitant m'éloigner des endroits mouvementés je decide de contourner le restaurant pour me réfugier près de l'entrée de service. Je m'assois contre le mur et les larmes que je retenais s'écoulent enfin le long de mes joues. Tout semble s'être mélangé dans ma tête, entre tous mes problèmes depuis la rentrée, mon père absent et ma rancœur envers mes parents qui commence à se révéler je ne sais plus ou donner de la tête.

- Tu es là! S'écrie une voix plusieurs minutes après. Ça ne va pas?

Chuchote Jason en s'accroupissant à côté de moi. J'essuie rapidement mes larmes et relève la tête. J'affiche le sourire le plus convaincant possible et lui répond:

- Oui! J'avais juste besoin de...respirer!

Il me regarde absolument pas convaincu:

- Tu mens très mal, regarde tu as encore une larme ici, dit-il en essuyant ladite larme du bout de son doigt.

Ne sachant pas quoi lui dire je décide de me taire et m'adosse contre le mur levant la tête pour observer le ciel. Jason ne bouge pas et continue de me fixer:

- Raconte-moi ce qu'il se passe.

- Euh... non merci. Désolé Jason mais t'es pas la première personne à qui j'ai envie de parler, je lui réponds baissant la tête pour le regarder.

Il fait mine de regarder autour de lui et renchérit:

- Peut être mais je suis le seul ici donc je crois que tu n'as pas trop le choix.

- Si en fait!

- Hum...non

- Bien sûr que si, je ne suis pas obligé de t'en parler!

- Donc il y a bien quelque chose!

Je grogne il m'a eu. Il lâche un petit rire, puis reprend un air sérieux:

- Allez raconte-moi! Je crois avoir vu dans une caption Instagram une citation qui disait un truc du style "toute personne se soulage en parlant de ses maux" en gros ça voulait dire/

- Je sais ce que ça veut dire Jason merci, mais je n'ai pas envie d'évoquer mes problèmes avec le mec qui me traitait d'allumeuse il y a quelques minutes encore.

Ma reflexion semble avoir fait mouche durant quelques secondes je pense avoir réussi à le faire taire. Pourtant tout en s'asseyant à côté de moi contre le mur Jason m'annonce:

- Tu vas bien être obligé de parler de toute façon car je ne bougerai pas d'ici avant que tu m'aies raconté.

- M'en fiche je peux rentrer chez moi toute seule!

- Ah oui? Et c'est de quel côté chez toi?

Je réfléchis me remémorant la direction que nous avions pris à l'aller:

- Par là, dis-je d'une voix assuré en montrant un point imprécis sur ma gauche.

Jason rigole puis pousse mon bras jusqu'à ce qu'à désigner un point sur ma droite.

- Toi tu habites là. Donc tu n'as aucune idée de comment rentrer chez moi et tu as besoin de moi. Sauf que moi je ne te ramènerai pas tant tu ne m'auras pas tout raconté, m'explique-t-il d'une voix calme.

Je souffle et lui demande:

- Pourquoi tu tiens tant à savoir?

- Je n'ai pas l'habitude de faire pleurer les filles j'aimerai savoir ou j'ai merdé.

- Sur toute la longueur, tu as merdé sur toute la longueur Jason... mais j'imagine que j'ai ma part de faute dans cette histoire. Puis arrêtes de t'inquiéter je pleure pas pour toi.. du moins pas uniquement.

Il ne répond rien fixant simplement la végétation devant lui. Je souffle un bon coup après tout je ne suis pas obligé de tout lui raconter en détail, et puis comme ça il me laissera tranquille:

- C'est juste que je ne m'imaginais pas du tout mon année à Los Angeles comme ça. J'avais quelques appréhensions bien sur mais je me voyais surtout avec de nouveaux amis, du soleil, la mer et un frère. Alors imagine la désillusion quand Aaron m'a prise à part le premier jour pour me dire qu'il ne voulait pas entendre parler de moi.  Puis il y a eu cette histoire avec toi... En fait je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est la faute de mes parents... que si ils avaient su régler cette histoire comme des adultes responsables on en serait pas là et moi j'aurais pu grandir avec un frère et même une mère. Non mais sérieusement qui prend des décisions aussi radicales que de séparer des enfants de leur parents et de leur frère?

Jason ne répond rien et j'enchaîne:

- Le pire c'est que même si j'ai envie de les détester mon père me manque...

Les larmes se remettent à couler d'elles-mêmes et je ne tente rien pour les dissimuler. Jason me jette un regard mais contrairement à d'habitude il est empreint de gentillesse. Il passe un bras autour de mes épaules et me tire vers lui de sorte que ma tête repose sur son épaule. Je ne le repousse pas et ne dis rien, il m'apporte du réconfort et j'en ai vraiment besoin.

California RomanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant