Daress Tome 2

Chapitre 4

Chapitre 4

Village

Au fur et à mesure, ils commençaient à se perdre dans le fil des jours. Tous les matins, ils partaient tôt et Agathe vérifiait leur trajectoire. Ils parvenaient de mieux en mieux à avaler les distances, leurs muscles ne les tiraient presque plus. Ils finissaient même à s'habituer au sol dur et au froid durant la nuit. Cependant, ils ne savaient pas comment ils avaient pu s'en sortir, mais ils n'étaient pas parvenus à ne trouver aucune boutique dans tous les villages qu'ils avaient traversé. Et, ce soir là, ils n'avaient plus qu'une bouteille d'eau et deux barres chocolatées dans le sac de Talya. Ils se trouvaient tous en rond, le sac de la réunionnaise éventré devant eux, sur la plage d'un village de montagne. Agathe renifla en frictionnant son bras pour en chasser la chaire de poule :

- Bon... On fait quoi maintenant ? On va voler à manger ? Demanda-t-elle

- M'enfin ! On peut pas faire ça ! On est pas les seuls à avoir besoin de manger ! Se révolta Talya

- Excuses-moi, mais si cela continue comme ça, avec ce climat infernal en plus, on va mourir de soif et de faim avant même d'avoir commencé à chercher des infos sur les Coeurs d'Elements !

- Peut-être que l'on devrait juste continuer à avancer... On croisera sûrement un autre village avec un magasin à l'intérieur. Tenta Faust pour calmer le jeu

- C'est ça ! Et qui nous dit que l'on va tomber sur un autre village ? Même toi tu doutes ! Fit Seamon avec un mouvement excédé de la main

- Et puis, on est dans le monde des Humains ici. Je sais bien qu'il y a des endroits qui restent très défavorisés, mais, même si ces villages me semblent très éloignés et pas vraiment aisés, il ne me semble pas non plus qu'ils soient en pleine famine ! On peut bien leur emprunter un peu à chacun, comme ça ils ne s'accusent pas entre eux en plus, juste histoire de tenir quelques jours ! Se justifia Agathe

Talya fit la moue : le problème était qu'ils n'avaient pas vraiment d'autres solutions... Mais cela la répugnait tout de même d'aller piocher dans les propriétés des autres, qui savait avec quelles difficultés ils étaient parvenus à se les procurer... Maxime donna un léger coup de pied dans le sac presque vide posé au sol, les mains dans les poches :

- Il me semble que l'on a pas le choix, personnellement. Sur Daress, j'aurais peut-être pu aller nous chasser quelque chose, mais ici... De un j'ai pas d'arme et de deux y a rien de vivant à part des Humains dans les parages. A part si vous voulez opter pour le cannibalisme. Fit-il

Talya leva les mains en l'air pour signifier sa défaite :

- Très bien ! Vous avez gagné ! Mais ce ne sera pas de ma faute si un enfant meurt de faim ou si on se fait attraper ! Et maintenant ? On va s'attaquer à quelle maison ?

Agathe ne fit pas attention à son amie et tourna un peu sur elle même pour pouvoir observer les maisons aux alentours. Elles étaient toutes pareilles, des murs blancs et granuleux, les volets fermés pour que la chaleur accumulée la journée reste à l'intérieur. Pour eux, cela ne serait pas bien compliqué d'entrer par effraction dans un de ces bâtiments, ce qui le serait plus dur c'était de trouver quelque chose qu'ils pourraient emporter avec eux. Pas question de choses liquides sauf des bouteilles d'eau et non plus de choses trop volumineuses qui ne feraient que les encombrer. Ils n'avaient pas besoin de manger beaucoup, mais surtout d'avoir de quoi se nourrir à chaque repas. La fille de l'Ouest se tourna vers ses compagnons qui la regardaient tous : elle haussa les épaules.

- Allons-y à l'instinct ! Conclut-elle

***

Talya souffla profondément, elle devait se faire la plus silencieuse possible. Ils n'avaient pas d'armes avec eux, seulement leur magie, mais cela suffirait amplement pour se battre contre des Humains. La réunionnaise était quand même tendue, Faust étant accroupit juste derrière elle, attendant le signal des autres. Ils s'étaient séparés en trois groupes : Talya et Faust, Agathe seule et Maxime et Seamon. La réunionnaise ne savait pas pourquoi c'était à elle d'être avec Faust, c'était presque devenu une corvée, elle ne le connaissait pas... C'était peut-être pour cela, en y réfléchissant un peu mieux. Talya s'empêcha de soupirer.