Chapitre 20

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Chapitre 20

Centre commercial


La première chose que fit Lowa en entrant dans sa nouvelle demeure, ce fut de brancher ses ordinateurs. Un nordiste, sous les ordres de Roye, leur avait créé un portail pour qu'ils puissent retourner sur Terre. Ils avaient alors déménagés toutes leurs affaires dans la maison que Néréo leur avait acheté avec son compte bancaire Humain. Lowa n'aurait jamais pu s'offrir un endroit aussi luxueux : c'était un maison construite à flanc de montagne, un peu éloignée de tout, avec très peu de voisins. S'ils sortaient sur la terrasse, délimitée par des rambardes en rondins de bois, ils avaient vu sur la chaîne de montagne des Alpes.

Cette maison était presque trop grande pour Tess et Lowa et de nombreuses pièces ne leur servait à rien. Cependant, elle était nettement plus agréable à vivre que leur appartement de Téhéran... Alors que Tess profitait de la vue et Lowa s'était déjà enfermé dans ce qu'il avait adopté comme son bureau, Eko déposa le dernier carton dans le salon. Il se redressa, le dos en compote. En plus de leur avoir acheté une maison dans les montagnes, Néréo avait offert tout le mobilier et accessoires nécessaires pour la nouvelle vie de son ambassadeur... Et qui est ce qui devait jouer le déménageur ? Eko, bien entendu !

Évidemment, le jeune Elfe n'avait pas été le seul à transporter les meubles, il avait été aidé par Léonn qui avait encore besoin d'argent : ses affaires de guide ne marchaient toujours pas. Eko ne perdit pas de temps à dire au revoir aux Humains : il s'était déjà assez cassé en deux pour eux. Il traversa le portail, que Léonn avait déjà prit et atterrit dans un des salons du Palais de Néréo. Il se dépoussiéra les épaules en faisant un signe de tête au nordiste pour qu'il ferme son portail.

Dans son bureau, Lowa était déjà occupé à trouver la position du Cœur de la Terre : il ne fallait pas qu'il fasse attendre encore plus longtemps les Daressiens. Ses recherches avançaient plus rapidement : la connexion internet était bien meilleure. Ses doigts frappaient en un rythme soutenu et saccadé les touches de son clavier. Ses pupilles survolaient frénétiquement les écrans de ses ordinateurs. Jamais il n'avait travaillé aussi vite.

***

Faust s'amusait à triturer les angles de des prothèses de fer. Malgré le fait qu'elles lui permettent de bouger librement et qu'il les maîtrise parfaitement grâce à sa magie, elles le gênaient. Il faudrait qu'il les remplace par des membres plus légers et moins raides, ceux-ci commençaient à être usés et ralentissait tout de même des mouvements. Et, en réfléchissant à son combat avec l'homme aux cheveux roux de Téhéran, il fallait qu'il soit plus fort.

Le jeune homme cligna des yeux : sa vision était aussi un grand handicap. Parce qu'elle était si particulière, il lui était difficile de remarquer les détails et il n'aurait jamais imaginé que ne pas voir correctement les couleurs lui complique autant la vie. En soupirant, il arrêta d'examiner son bras de métal et le laissa retomber le long de son corps. Son regard accrocha le sac à dos de Talya : il se souvenait qu'elle y conservait des carnets qui lui étaient très chers. Il jeta un regard à la jeune fille qui était prostrée dans son lit, engourdie dans un sommeil profond. Cédant à la curiosité, il se saisit du sac et en sortit les deux carnets de cuir marron. Il le feuilleta délicatement, tâchant de ne pas en déchirer les pages noircies par l'encre.

A l'intérieur, la réunionnaise avait transcrit tout son voyage sur Daress. Faust s'arrêta de faire défiler les pages en tombant sur un croquis raté de ce que la jeune fille avait appelé la citée sous-marine des Selkies. Au fur et à mesure, le jeune homme se mit à lire avec de plus en plus d'attention les écrits de Talya. A travers eux, il découvrait toute l'aventure qu'elle avait vécue avec Maxime et Agathe. Il voyait un florilège de noms défiler : Néréo, Roye, Katinka, Naail... Certains lui étaient inconnus, mais elle en faisait une description complète. Faust s'étonna de tout ce que ses amis avaient vécus pendant ces années, mais son humeur s'assombrit lorsqu'il tomba sur le passage où Talya narrait leur rencontre avec Seamon et Saya... Qui lui rappela douloureusement que toutes les épreuves qu'ils avaient traversées n'étaient pas pour le plaisir : mais pour le vaincre lui. Il pinça ses lèvres, sentant le remord remonter dans sa gorge. Il ferma les carnets de Talya : il regrettait de les avoir ouvert, cela ne le regardait pas.

Daress Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant