Chapitre 25

23 6 8
                                    

Chapitre 25

Jungle

Ils avaient abandonné leur camionnette sur le bord de la route, avec la clé coincée entre les essuies-glaces. Que les Humains se servent, ils n'en avaient plus besoin. Cela faisait déjà un moment qu'ils s'enfonçaient dans la végétation épaisse et étouffante de la forêt Amazonienne. Même pour Faust, la température devenait difficile à cause du fort taux d'humidité. Même s'ils avaient remplis leurs sacs de bouteilles d'eau, ils se doutaient bien qu'elles ne dureraient pas bien longtemps... Ils comptaient donc sur Talya pour leur procurer de l'eau quand ils n'en auraient plus. Seamon avait été obligé de mémoriser par coeur la carte de Lowa, car ils devaient absolument économiser leurs batteries de téléphone. Cela n'avait pas été compliqué pour le jeune Elfe, ce qui l'était en revanche, c'était de se repérer dans ce labyrinthe de plantes.

La cime des arbres montait haut au dessus de leurs têtes, ne laissant passer que de très fins filets de lumière. Il pouvait entendre les insectes et les animaux bouger et vivre tout autour d'eux, sans pour autant les voir. Ce qui avait tout de même un côté assez inquiétant. Maxime avait ramené tous ses cheveux en une épaisse queue de cheval pour mieux se rafraîchir la nuque et le front : il n'avait jamais eût aussi chaud de sa vie, malgré la légère couche de glace qu'il avait créée autour de son corps. Cela le fatiguait de devoir utiliser sa magie ainsi, mais bien moins que s'il devait supporter la chaleur sans aucune aide.

En plus de ce climat impossible, ils n'avaient pas les meilleurs habits pour se déplacer avec aisance : leurs pantalons étaient beaucoup trop serrés et leurs t-shirts s'accrochaient partout. Cela ne les arrangeait pas pour enjamber les troncs d'arbres recouverts d'une végétation luxuriante ou sauter au dessus des légers cours d'eau. Les poids lourds de leurs sacs à dos leur lacéraient les épaules et mettaient leurs dos en bouillie. Cela faisait une journée qu'ils marchaient mais ils n'avaient pas beaucoup avancé, la progression était affreusement longue et difficile. Maxime se rappelait avec nostalgie l'avancée du désert au début de leur voyage, cela lui semblait presque être un souvenir agréable...

S'ils étaient habitués aux grandes distances et n'avaient pas mal aux pieds, ce n'était pas le cas de leurs genoux et cuisses qu'ils devaient lever sans-cesse pour parvenir à avancer. Leurs mains étaient égratignées de partout à force de devoir s'en servir comme appuis. Agathe devait faire attention à chaque plante ou animal dont elle sentait la présence autour d'eux, pour ne pas qu'ils se blessent trop gravement. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dû forcer ses amis à s'arrêter et les tirer en arrière pour éviter qu'ils ne posent les doigts sur une grenouille vénéneuse ou sur des épines dangereuses. Malgré ça, la jeune fille se sentait bien dans cette forêt : c'était la première fois qu'elle voyait autant la nature sur Terre et cela lui avait grandement manqué.

Avec la nuit qui arrivait, la température se faisait de plus en plus supportable. Les oiseaux se taisaient petit à petit, mais le silence ne se faisait pas pour autant : les animaux nocturnes commençaient à se réveiller. On pouvait en entendre certains se déplacer, mais il était encore plus difficile de les voir. Talya sentait son pouls s'accélérer au fur et à mesure que le soleil descendait. Elle n'était pas du tout rassurée. Elle savait très bien à quel point cette jungle pouvait être dangereuse, même pour eux avec leur magie. La réunionnaise s'était arrangée pour ne pas se retrouver au début ou en bout de file, elle se trouvait donc entre Seamon et Maxime qui ne cessaient de se plaindre, comme à leur habitude.

Agathe leva la tête : le soleil avait totalement disparu, laissant sa place aux étoiles, dont on pouvait difficilement deviner le scintillement à travers les arbres :

- Il serait peut-être temps pour nous d'aller dormir. Si on continue de marcher comme ça, bientôt on aura plus d'énergie. Dit-elle

Les Daressiens ne se firent pas prier : ils avaient grands besoin de repos. Cela faisait longtemps que leurs jambes ne leurs avaient pas fait autant souffrir. Aussitôt, il laissèrent glisser leurs sacs au sol, mais ne s'asseyerent pas, de peur de se faire piquer par un insecte étrange. Faust rassembla de ses mains gantées, dans lesquels il mourrait de chaud, des feuilles auxquelles il mit le feu. Ce n'était pas pour se réchauffer - ils n'en avaient pas besoin -, mais pour faire fuir les animaux qui seraient tenter de les approcher.

Daress Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant