Chapitre 8

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Chapitre 8
Rêves

Talya jeta les téléphones sur un des lits de la chambre. Ils étaient répartis en deux chambres : une pour les filles et une pour les garçons. Pour l'instant, tous étaient réunis dans celle des filles, où il y avait seulement deux lits. C'étaient de petites pièces : ils voulaient économiser l'argent, le voyage venait à peine de commencer après tout... Cela arrangeait bien Maxime. Le jeune homme se pencha vers les appareils, curieux.

- Il faut absolument que vous sachiez vous en servir, sinon on est mal barrés. fit Taya

La réunionnaise saisit un téléphone et appuya sur un bouton, sur le côté, l'écran s'alluma.

- Ce bouton là, c'est pour allumer, l'autre qui est plus grand et de l'autre côté, c'est pour augmenter le son. Vous avez tous le même code pin : 0000, pas la peine de le changer, ça ne fera que compliquer les choses.

Talya leur montra alors comment entrer le code.

- J'ai mit nos numéros et celui de Lowa sur chacun des téléphones, vous n'avez qu'à appuyer sur la touche qui porte le nom de la personne que vous voulez appeler.

La réunionnaise lança un téléphone à Maxime, qui faillit le laisser glisser de ses mains :

- Essaye d'appeler l'un d'entre-nous. Ordonna-t-elle

- Bien madame ! Obéit Maxime avec un sourire en coin

Répétant les manoeuvres de Talya, il parvint avec tant de bien que de mal à allumer son téléphone, entrer le code, puis appeler Agathe. Un des autres téléphones toujours sur le lit, se mit à vibrer. Agathe le prit dans ses mains, un peu hésitante :

- Je suppose que c'est le mien... Dit-elle avec une légère grimace

- Pour décrocher, tu fais glisser l'icône qui représente le téléphone vert.

Agathe s'appliqua à faire ce que Talya lui expliquait. Maxime hurla dans son appareil :

- Wouaw ! Ça marche vraiment ! C'est fou !

Agathe éloigna immédiatement le téléphone de son oreille avec un grognement.

- Pas la peine de hurler ! Tu es dans la même pièce ! S'écria-t-elle

- Oh excuse-moi d'être enthousiaste ! Grommela Maxime

Seamon prit lui aussi un téléphone, il croyait avoir bien saisi la chose, mais il avait peur de l'oublier... Enfin, ces choses leur seraient très pratiques lorsqu'ils seraient en danger et auraient besoin de renfort. Sur ce point là, les Humains avaient bien progressé.

***

Il avait beaucoup trop chaud dans ses draps, il avait l'impression que tout son corps était recouvert d'une sueur étouffante. Des images lui venaient à l'esprit, il ne savait même pas d'où elles pouvaient bien provenir. Faust voyait, à travers ses paupières fermées, le visage d'Agathe plein de cicatrices, de bleus et amincie. Il voyait aussi Maxime, debout devant lui, blessé et en pleurs. Cela lui donnait envie de vomir.

Il ne parvenait pas à savoir si c'était la réalité. Ce devait être qui lui qui se faisait des visions. Il devait inventer tout cela, c'était son imagination qui lui jouait des tours. Mais pourquoi imaginait il cela ? Pourquoi cela lui faisait tellement mal d'y penser ? Il ouvrit les yeux pour échapper à ces images : il n'arriverait sûrement pas à dormir cette nuit. Est-ce que c'était des effets secondaires du coma ?

Faust sentait que d'autres images voulaient forcer son esprit. Il avait l'impression qu'elles voulaient lui envahir le cerveau. Il ne put s'empêcher de fermer les yeux : il voulait échapper à ces pensées en s'endormant mais n'y parvenait pas. L'image de Maxime Agathe et Talya en armures, couverts de sang, surgit dans ses paupières, le faisant presque sursauter. Ils le fixaient avec une haine dont il sut immédiatement qu'il en était la cible. Ils levèrent vers lui des objets qu'il ne pouvait pas distinguer, à cause de la lumière qu'ils produisaient. Il sentit le souvenir d'une douleur intense lui secouer les os, il se redressa immédiatement dans son lit, le souffle court. Cette douleur, il savait qu'elle avait été réelle, il en était persuadé. Cette douleur, c'était un souvenir.

Daress Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant