Chapitre 9 - Le week-end d'initiation

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Les minutes passèrent et je restais là, blottie contre Matthieu, à profiter du moment présent. Il caressait mes cheveux tout en douceur et m'embrassait tendrement. J'avais presque l'impression d'être un couple classique, pourtant je ne le connaissais pas. Je ne savais rien de lui ni de sa vie mais cela ne me gênait pas. Cet instant était parfait alors pourquoi le gâcher avec ces pensées parasites.

- Emma, ça va ? je n'y suis pas allé trop fort ou trop rapidement ? Tu ne dis rien alors je m'inquiète un peu, me dit-il d'une voix douce où on pouvait cependant déceler une pointe d'anxiété.

- Non tout va très bien. C'était parfait ! je savoure juste ce moment après le sexe, c'est un instant que j'adore tout particulièrement.

- Je suis d'accord avec toi. Cet instant de réconfort et de tendresse après l'amour est très agréable.

Je rigolai, surprise de ses mots. Lui, un homme qui devait avoir couché avec la moitié de Paris, appréciait les câlins et la tendresse post sexe. J'étais abasourdie par cette révélation. Je me redressais sur mes coudes pour le regarder dans les yeux. J'essayais d'y décerner la trace d'un mensonge mais je n'en voyais pas.

- Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu rigoles, tu te moques de moi ?

- Non c'est juste que je ne pensais pas que toi, l'homme qui a couché avec mille femmes, puisse apprécier à sa juste valeur le câlin post sexe.

- J'apprécie toutes les phases tu sais. J'aime les préliminaires parce qu'il y a toute cette partie de jeu entre deux personnes. Ce moment où tu vois le désir et l'envie de la personne montée en elle, je trouve ça très excitant. C'est un instant plein de promesses et presque de poésie j'ai envie de dire. Ensuite, tu as l'acte en lui-même où tu as le plaisir purement physique de le faire mais aussi d'en procurer à l'autre personne. Puis, vient les câlins et la tendresse post sexe où tu atteins le summum de la plénitude psychologique. C'est ce moment où tu as l'impression de ne plus être connecté à ton corps, où tu t'es envolé si haut qu'il te faut du temps pour redescendre sur terre. Je n'aime pas gâcher cet instant là car il est, selon moi, vital pour une expérience sexuelle optimale.

- Tu l'as très bien résumé, lui répondis-je, surprise qu'il ait réussi à trouver de mot si juste. C'est tout à fait ce que je pense.

Je l'embrassai tendrement sur la bouche avant de me blottir de nouveau contre lui. Nous restâmes encore quelques instants dans cette position puis il me guida dans une des salles de bain. Elle devait faire la taille de mon appartement parisienne. Les meubles étaient composés de marbre et respiraient le luxe et l'argent. Cependant, il n'y avait là non plus aucune âme, aucune personnalité. Tout cet appartement donnait l'impression d'être inhabité. Je me demandais pourquoi il n'avait pas insufflé un peu de lui dans la décoration. Trop fatiguée pour y réfléchir plus en détails, je me lavais rapidement et enfilais une nuisette en soie, que j'avais acheté il y a des années, mais jamais porté. Le contact doux et soyeux du tissus sur mon corps endorli et quelque peu endormi, était tout ce dont j'avais besoin à cet instant précis.

Je retournai à grandes enjambées vers la chambre, impatiente de dormir. Arrivée sur le pas de la porte, je vis Matthieu en train de changer les draps du lit. Penché en avant, il me tournait le dos me laissant la possibilité de l'examiner plus en détail. Ses fesses étaient musclées et arrondies. Son dos, très bien taillé, me donnait l'envie de laisser ma bouche parcourir la moindre parcelle de peau. C'était un très bel homme et j'appréciais de le regarder ainsi, en cachette. Quand il se retourna, soudainement, je ne pus m'empêcher de rougir tel un enfant pris la main dans le sac.

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