Chapitre 7 - Négociation

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Le rachat du bar la Gargote au plein milieu du XVIème arrondissement était enfin effectif. Les négociations avec sa dirigeante furent plus coriaces que ce que j'avais imaginé. Mais il n'y a rien que l'argent ne puisse acheter. Cette Madame Saint-Clair avait d'abord refusé purement et simplement l'achat. Pourtant, maintenir à flot un bar avec un esprit populaire au milieu du quartier le plus riche de Paris était tout simplement impossible. Son affaire s'annonçait comme un échec. Son seul moyen de sortir la tête haute de son passage de business woman était de se faire racheter par un vilain magnat de l'immobilier. J'avais toujours aimé le rôle du méchant. Mon offre battait largement mes autres concurrents. Son prix était le mien. Je ne voulais pas léser un futur partenaire. Cela pouvait engendrer des tensions et surtout des suspicions. Vu la nature de mon activité, je devais absolument m'en passer.

Une fois l'affaire signée, j'organisais ma traditionnelle réunion et fête d'achat. Il ne fallait pas que mes futurs employés aient une mauvaise image de moi. Je profitais de ce moment-là pour mettre sur la table la clause de confidentialité et leurs nouveaux contrats.

- Voici vos contrats vous n'avez plus qu'à les signer. Comme vous pouvez le constater, ce sont uniquement des CDD d'un an. Considérez cela comme une période d'essai. Si tout se passe bien, vous serez embauché à la fin en CDI. J'ai profité du rachat pour vous augmenter significativement. C'est la rémunération standard dans mon entreprise. Vous représentez Emerson & Cie, je juge donc qu'il est primordial de bien vous payer. Et voici la clause de confidentialité que vous devez absolument signer sinon je ne pourrais pas vous embaucher.

Cette partie était devenue une routine pour moi et mentir ne me posait plus de problème. Aucune chance pour eux de décrocher un CDI, à part s'ils se montraient extrêmement intéressés par mon projet. J'en doutais fort. La majeure partie de mes nouveaux employés étaient choqués de mes activités quelques peu clandestines, mais la clause de confidentialité, très stricte, les empêchait d'en parler à qui que ce soit. Pour moi, tous les nouveaux salariés étaient simplement des meubles, compris dans le prix du bien immobilier. Je les achetais avec et me séparais d'eux lors de la revente. Rien de plus.

- Je vais réaliser de nombreux travaux d'aménagements dans les locaux. Ils devraient durer deux mois. Bien évidemment vous ne travaillerez pas durant cette période mais vous serez payé quand même, déclarai-je. Ce cadeau de ma part était simplement destiné à faire passer la pilule et les conditions précédentes.

Ma stratégie fonctionnait à merveille malgré quelques réserves de cette Madame Saint-Clair. Cette femme avait beaucoup de répondant. J'adorais ça. J'avais envie de la prendre sauvagement sur le sol de cette salle de réunion. Elle serait à quatre patte, offerte à moi. Je la ferais attendre, je le frustrerais. Elle comprendrait ainsi qui avait le pouvoir. Enfin, quand je me glisserai enfin en elle, je tirerais sur ses magnifiques cheveux blonds bouclés. Ensuite je la pilonnerais brutalement, de manière presque animale. Et elle aimerait ça. Dommage qu'elle soit mon employée maintenant.

Je laissais mon cerveau divaguer vers ses pensées perverses lorsque je remarquais la bague à sa main gauche. Pour une pure question de principe, je ne touchais pas aux femmes mariées. A moins qu'elle me le demande. Ce qui arrivait très souvent.

Combien de temps devais-je rester à cette fête de rachat qui s'annonçait extrêmement ennuyeuse ? Je n'avais aucune envie d'y aller et réfléchissais déjà à une excuse pour partir le plus vite possible. J'enfilais rapidement mon smoking trois pièces noir de chez Armani. Le tissu était souple et léger. Je nouais avec soin mon nœud papillon. Un petit coup de brosse dans les cheveux pour soigner mon image et j'étais enfin prêt. C'est parti pour une soirée d'enfer.

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