FENRIR TOME I

CHAPITRE 1

          Il est 6h du matin et je suis déjà réveillée, prête pour la rentrée des classes. Je ne suis pas vraiment pressée d'y retourner, mais je le dois. Puisqu'il est encore tôt, je vais vous raconter une petite histoire. Comme vous l'avez compris, les Fenrir se cachent, depuis la mort de deux d'entre eux. Ces deux personnes, sont mes parents. Il y a longtemps, mes parents et ma sœur, ainsi qu'une bonne partie des Fenrir vivaient tous au même endroit. C'est seulement cinq ans après ma naissance qu'ils furent attaqués. Je ne me souviens pratiquement de rien d'avant cette tragédie. Comme si ma mémoire avait tout effacer. J'essaie parfois de me rappeler certaine chose, mais c'est compliqué. Et ma sœur ne veut absolument rien me dire. Elle évite le sujet autant qu'elle peut.

          J'ai des douleurs insupportables depuis quelques jours. Je ne sais pas pourquoi, mais je dois vraiment aller en cours aujourd'hui. Ce ne serait pas malin de ma part de rater la première journée. Il est d'ailleurs l'heure pour moi d'y aller. Sur le chemin, je croise d'anciens camarades de classe. Ils ne me prêtent aucune attention. Mais bon, sincèrement je m'en moque. Ils font ce qu'ils veulent après tout.

          J'arrive enfin à l'école. Je cherche la classe où je dois me rendre et je m'y rends sans plus attendre. Je m'assois au fond lorsque le prof commence à faire l'appel.
Je n'arrête pas de frotter le haut de ma tête. Je ressens comme tous pleins de picotements ! Et mes dents ce n'est pas mieux. Quand j'en aurai le temps, j'irai à l'infirmerie. Mais j'hésite. Je soupire et regarde le professeur. Il est nouveau. Mais c'est étrange. Il s'arrête brusquement de parler. Les élèves chuchotent, cherchant à savoir ce qu'il se passe. Je pense en connaître la raison.

          — Hum... Fen-Fenrir ? dit-il avec un ton de peur dans la voix.

          — Présente. répondis-je en levant le bras, et en faisant face à tous ces regards braqués sur moi.

          Mais ça va. J'ai l'habitude. Toute la classe se met à parler. J'entends des : « elle s'appelle vraiment comme ça ? », ou « s'en est pas une j'espère » ou encore « il est hors de question que je l'approche ». Enfin bref. Les tracas habituels. Le prof est vraiment devenu vert de peur, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Mais il se décide enfin à commencer le cours !

          J'entends des rires derrière mon dos. J'espère que cette journée passera en un éclair, malgré ma migraine.

***

          Je dois me dépêcher pour rentrer. J'ai un petit job après les cours dans une petite épicerie. Mais des personnes m'attrapent par derrière et m'empêchent de crier. Ils m'emmènent derrière le bâtiment. La première chose à laquelle je pense, c'est que je vais être en retard. Ce genre de choses arrivent assez souvent. Les professeurs n'osent jamais me défendre. Mon prénom ne m'a pas souvent rendu service.

          — Tu t'appelles vraiment Fenrir ? dit-il en me regardant de haut.

          — Ne répond pas, c'est ça. Tes parents sont vraiment cons de t'avoir appeler comme ça. tout en rigolant.

          Ils se mettent tous à rire comme des idiots. J'ai tellement l'habitude que je ne réponds plus à aucune provocation de la part de ce genre de personne. Leurs commentaires me passent au-dessus de la tête.

          — Bon, puisque tu n'as rien à nous dire. Les gars vous pouvez y aller ! dit-elle en claquant des doigts.

***

          Je suis sur la route pour rentrer. Si Astrid me voit comme ça, elle voudra retrouver ceux qui m'ont mis dans cet état. Et je n'ose même pas imaginer ce qu'elle fera ensuite. Je n'aimerais vraiment pas être à leur place.

          — Astrid ! Je suis rentrée, mais je repars je vais travailler. Je suis en retard, bisous. dis-je en parlant très vite.

          — Non ! Attend, tu peux ramener des fruits en... revenant ? Sinon, c'est trop te demander de me regarder quand je te parle ? me dit-elle en haussant le ton.

          — Désolé, mais je suis en... je sursaute l'a voyant déjà arrivée devant la porte.

          Elle me regarde puis prend mon visage dans ses mains. Son regard change. J'ai quelques bleus, et un œil au bord noir. Elle me prend alors dans ses bras.

          — Je suis désolée.

***

          Je suis arrivée en retard, comme prévu. Heureusement que mon patron, est vraiment très gentil ! Il est au courant pour ma sœur, et ce qui est arrivée à ma famille. Il sait tout ! C'est un vieux monsieur du nom de Kenshin. Aujourd'hui je l'aide en caisse. Mais je crois bien que je rentrerai plus tôt. J'ai toujours mal à la tête, dans le bas du dos aussi et même aux dents. C'est insupportable et désagréable.

          Il n'y a que moi qui travaille. Astrid ne peut pas vraiment comme vous vous en doutez. Heureusement pour nous que Kenshin connaît la propriétaire de notre appartement.

          Journée enfin terminée. J'ouvre la porte d'entrée, retire mes chaussures et monte les escaliers. La douleur est de plus en plus aiguë. En rentrant je dépose les fruits que m'avait demandé Astrid, et pars directement prendre une bonne douche froide. Après avoir mis mon petit pyjama, je me glisse sous ma couette. Ça fait du bien, mais la douleur ne se fait pas oublier.

          — Je peux entrer ? me demande ma sœur en toquant à la porte. Tout va bien ?

          — J'ai mal partout, mais à part ça, ça va. dis-je en lui souriant.

          — J'ai quelque chose à te raconter. De l'époque où on était enfant toi et moi.

          Elle a l'air sérieuse. Elle s'assoit près de moi, et je l'écoute attentivement.

          — Je sais que tu penses être la seule à être née Fenrir, sans en avoir ni les capacités, ni l'apparence. Mais en réalité, ce n'est pas le cas.