CHAPITRE 11

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Nous marchons depuis presque deux heures. La nuit ne devrait pas tarder à tomber. C'est Chris, Irene et Astrid qui montre le chemin, mais on dirait qu'ils marchent à l'aveuglette. Ils n'arrêtent pas de dire qu'ils savent où aller.

— J'en peux plus... Cette forêt... On en voit pas le bout !

— T'as fini de te plaindre oui ? souffle Irene. On est tous épuisés ok ? Tu n'es pas le seul !

— Vous n'allez tout de même pas vous disputé ? dit Astrid.

— Toi ne t'en mêle pas !

Quelle harmonie. Je soupire et continue d'avancer, les laissant se disputer. On a vraiment besoin de se reposer. J'entends un bruit au loin. Un bruit que n'importe qui reconnaîtrait. Un train ! Il y a sans doute une gare pas loin. Je crie pour qu'ils me rejoignent.

— Si vous avez fini de vous disputez, on pourrait peut-être continuer ? dis-je épuisée. Il y a une gare pas loin. Allons-y.

— Enfin ! dit Chris. À vrai dire, je ne pensais pas qu'on l'a trouverait.

— Je dois avouer que moi non plus en fait. finit Irene.

Je ne pose aucune question, pour l'instant. Nous y arrivons assez vite. C'est tout de même étrange de trouver une gare comme ça. Au milieu de la forêt, dans une clairière. Puis les rails d'un train c'est assez voyant. Et pourtant, nous n'avons rien vu. Nous nous cachons derrière des arbres. Il y a du monde qui attend le prochain train. Je ne sais pas encore comment contrôler ma transformation, alors Chris et Irene tente de me trouver de quoi cacher mes pattes.

***

J'espère que je ne me ferai pas trop remarquer... Ils m'ont ramené une énorme cape, de couleur noir. Elle est assez longue pour les cacher. Car bien évidemment, porter des chaussures, je peux oublier. Ils en ont aussi pris une pour Astrid. Elle n'est pas de notre génération, alors elle ne peut pas se transformer.

— Où les avez-vous trouvé ?

— Dans une valise. me dit Irene. Une personne a sans doute dû l'oublier.

Nous nous dirigeons vers la gare et attendons le prochain train. J'ai le cœur qui bat à toute allure. Il y a quelque chose qui cloche. Pourquoi il n'y a plus personne ? Et mon intuition se confirme en entendant Chris et Astrid grogner discrètement.

Après plusieurs longues minutes, un train approche. Il est petit et est de couleur rouge. Il y a seulement deux wagons. Les portes s'ouvrent mais personne ne descend. Et d'ailleurs, d'où est-il arrivé ? Les rails commencent ici. Une vieille femme nous invite à monter. Elle n'a pas le sourire et a une voix basse et rauque. Elle doit sans doute fumer. Elle est plutôt grande et à le dos voûté. Sa robe noire délavée, tire sur le gris foncé à quelques endroits, et elle porte une cape noire. Un peu comme la mienne mais plus courte. Elle porte un chapeau, qui ressemble étrangement à ceux des Sorcières dans les livres. Je grimace voyant une araignée pendre de son chapeau. Elle a de longs cheveux gris et des yeux verts. Il y a une cicatrice sur son œil droit, ce qui fait que son œil paraît complètement blanc. Ses mains sont toutes ridées et ses ongles sont longs et mal entretenus. Et un vieux chat noir se tient à ses côtés.

— Veuillez prendre place, là où vous le désirer. dit-elle en nous montrant l'entrée de droite, de sa main tremblante.

— Merci bien Madame. lui répond Astrid.

Nous nous installons. La porte du wagon de gauche était fermée, et celui de droite est complètement vide. Je commence à me demander si ce train n'a pas quelque chose de magique. Il y avait une grande étendue d'eau, de la vue que j'avais de la colline un peu plus tôt. Et c'est dans cette direction que nous nous sommes dirigés. Je me demande où il compte roulé. Avec les arbres qui sont en face, le train ne pourra jamais passer. Je crois bien être la seule à être surprise qu'il y est un train en plein milieu de la forêt. Chris, qui est à côté de moi, s'apprête à dormir. Irene et Astrid, qui sont en face, discutent de tout et de rien. Et moi je regarde par la vitre. Le train se met en marche. Personne d'autre n'est monter avec nous.

— Hé Chris ! dis-je en lui donnant un petit coup sur le bras. Avant de dormir, il faut qu'on sache où on va non ?

— Ne t'en fais pas. On sait où on va nous. me répond-il.

— Et à aucun moment vous vous êtes dit que l'info m'intéresserait ? soupire ai-je.

Le train accélère un bon coup. Je regarde à nouveau à travers la vitre. Ça y est, la nuit noire règne dans la forêt. Je cligne plusieurs fois des yeux, avant de me rendre compte que le ciel change petit à petit de couleur. J'ouvre la fenêtre et regarde dans la direction où nous nous dirigeons. Un grand flash de lumière m'aveugle durant quelques secondes. Je me frotte les yeux puis regarde à nouveau. Je suis émerveillée ! Le ciel. C'est l'aube. Je regarde dans la direction opposée et la forêt a disparu. Il y a aussi des lampadaires sur l'eau. C'est fascinant.

— Ce train existe grâce à la contribution de deux familles. Une famille de Sorciers et une de Magiciens. me dit Astrid en souriant. Et tu n'as encore rien vu à son sujet.

— Il peut se métamorphoser, en fonction de l'endroit où il se dirige. Il devient de plus en plus grand, pour accueillir de plus en plus de monde. rajoute Irene. Et il peut même changer de couleur !

Je leur réponds avec un grand sourire, et regarde à nouveau ce magnifique paysage. C'est incroyable. Il roule sur l'eau.

— Vous devriez faire comme moi et vous reposer. nous dit Chris. Le chemin jusqu'au prochain arrêt est plutôt long. Alors reposons-nous.

— Il est vrai qu'après nous n'aurons peut-être plus autant de temps pour. dit Irene après réflexion.

Il a raison. On ne sait pas ce qu'il pourrait arrivé ensuite. Nous décidons tous de dormir, ne serait-ce qu'un peu.

FENRIR TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant