CHAPITRE 19

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Je finis par me lever à l'aurore. Je n'ai pas réussi à dormir de toute la nuit ! J'ai l'impression que tout le monde compte sur moi pour éviter que cette Guerre éclate. C'est une pression énorme. Ils sont encore entrain de dormir, alors je décide de sortir discrètement pour aller courir un peu. J'essaie de voir jusqu'où je peux tenir que ce soit en course. En terme d'endurance. Et aussi voir à quel point je suis devenue agile.

J'avance sur le long parcours qui se trouve entre la forêt où Eros nous a emmenés et la résidence de leur Chef. Je regarde des deux côtés, voire si personne ne me dérangera. Je m'accroupis et me concentre. Je saute. Je ne sais pas trop pour qu'elle raison j'ai fermé les yeux, mais je décide de les ouvrir. Je suis en suspension un temps dans les airs. Je suis si haut que je peux voir le tourbillon d'où nous sommes arrivés avec Eros.

***

— Depuis combien de temps tu cours ?

— Chris ? dis-je en m'arrêtant. Tu es déjà réveillé ?

— Comment ça déjà ? Il est midi et demi là.

— Hein ?

Il est déjà midi. Cela fait aussi longtemps que je cours ? Je ne suis même pas épuisée ! C'est génial ! Je ne peux pas me retenir de rire. Chris sourit discrètement. Il se cache avec sa main, et se racle la gorge. Dommage pour lui. J'ai eu le temps de le voir.

— Est-ce que tu... Tu voudrais bien... commence t-il.

— Oui ?

— Qu'on aille faire un tour ? Toi et moi ? demande t-il. En ville, je veux dire.

Je rougis et hoche la tête. Je pourrai enfin m'excuser auprès de lui. J'ai enfin du temps pour le faire. Nous nous dirigeons vers la ville et commençons à visiter les alentours. Nous rencontrons des Géants sur le chemin, qui nous offrent à manger. Des fruits, de la viande, des boissons locales... Et tous ça à notre taille ! Ils font énormément d'efforts pour que nous nous sentions bien accueillis. Aucun d'entre nous n'ose dire un mot. Après avoir fait le tour de la ville, nous allons vers les montagnes. Nous montons sur l'une d'entre elles pour manger tranquillement, devant ce magnifique paysage.

— Alors ? Tu aimes ? me demande t-il.

— Oui, c'est délicieux même ! répondis-je.

Nous avons beaucoup de mal à discuter. Depuis le début d'ailleurs, je trouve. Je me sens un peu fautive à vrai dire.

— Dis Chris... Je voulais m'excuser pour...

— Laisse tomber. dit-il en m'interrompant.

— Non ! Je ne laisse pas tomber ! Ce n'est pas sympa de ma part, alors que tu ne fais que t'inquiéter pour moi. J'ai vraiment été affreuse... Alors je voulais... te faire mes excuses.

Il rit aux éclats. Ce qui me fait devenir toute rouge ! Alors je réfléchis à ce que je viens de dire. J'ai dû dire quelque chose qui l'a fait rire. Mais quoi ?

— T'es pas croyable sérieux ! Quand on était petit j'essayais toujours de t'en vouloir, et je n'ai jamais réussi. On dirait bien que ça n'a pas changé. dit-il.

Je ne sais pas vraiment quoi lui répondre. Moi je ne me souviens pas très bien de cette époque. Alors je détourne le regard et sens que, sur ma tête, mes oreilles se baissent. Je le sens se rapprocher de moi et les relevés. Il me sourit.

***

Nous avons passé une bonne partie de l'après-midi à discuter. Nous repartons en direction de la forêt.

FENRIR TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant