CHAPITRE 41

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Noan m'accompagne jusque devant la maison du Chef des Géants. Je tiens cette énorme feuille enrouler sous mon bras. Ici la nuit, le ciel est assez étrange. Il est coloré. C'est sublime et agréable à regarder.

— Je t'attends ici. Tu peux y aller.

— Quoi ? dis-je en m'arrêtant. Mais non, pourquoi ?

— J'n'ai pas de raison particulière, alors conti...

Je le tire par le bras et ne répond pas à ce qu'il essaie de dire. Je crois qu'il tente de résister, mais c'est peine perdue. Je suis bien plus forte ! Nous arrivons sur le pas de cette gigantesque porte. La sonnette est en hauteur. Je la voie d'où je suis.

— Tiens moi ça. dis-je en lui donnant la feuille sans attendre de réponse.

— Attend tu vas où ?

Je saute et tape en plein sur la sonnette. Je m'accroche un peu plus bas, au cas où ils n'ont pas entendue la première fois. Personne ne vient, alors je sonne à nouveau.

— Voilà voilà ! J'arrive !

Je reconnais la voix d'Arès, qui ne tarde pas à nous ouvrir la porte. Il jette un œil autour, et baisse le regard. Il regarde à l'endroit opposé d'où je me trouve.

— Arès ! Je suis ici !

— Oh, bonsoir Fenrir. Tu t'es enfin réveillée ! Ne restez pas là, entrez, et installez-vous. Je reviens.

Je saute et me rattrape sur mes pattes. Je récupère la feuille et fixe Noan qui n'a pas l'air décider à avancer. Il secoue sa tête de gauche à droite pour me dire « non ». Alors je lui prends à nouveau le bras, et l'emmène avec moi. Arès nous emmènent jusqu'au salon. Nous nous installons sur l'énorme fauteuil. Il y a une table basse devant et un autre fauteuil en face.

— Pourquoi tu m'as traîner ici avec toi ?!

— Pourquoi tu ne voulais pas m'accompagner ?

— Joker. Répond à ma question.

— Tu veux jouer à ça ? Joker aussi dans ce cas. répondis-je en croisant les bras.

— T'es vraiment qu'une gamine.

— C'est toi qui as commencé ! Et je te rappelle que t'es plus vieux que moi.

J'ai réussi à le faire devenir mon ami, mais son comportement va être dur à changer. Je soupire un bon coup, et prends la feuille avec moi. Je vais tout au fond du fauteuil, m'adosse et me laisse glisser contre lui. Je mets ma tête sur mes genoux. La douleur est revenue, et je l'a ressens bien moins en me tenant comme ça. Je crois bien que j'ai un peu trop forcé.

— Fenrir, je suppose que tu me...

— Non ! Ce n'est pas le cas. dis-je en devinant ce qu'il comptait dire.

— Si ce n'est pas pour ça, alors pourquoi tu t'es éloigné d'un coup ? demande t-il.

Il n'a pas encore confiance en moi, je devrais lui dire la vérité. Il s'ouvrirait peut-être plus à moi, et me ferai plus confiance.

— Tu... n'es pas obligé de répondre. finit-il par dire.

— J'ai mal. avoue ai-je.

— Si tu étais resté à l'hôpital, tu n'aurais pas eu de soucis... Idiote.

— C'est mon nouveau surnom... C'est ça ? dis-je en resserrant mes mains contre mes côtes.

— Désolé. Est-ce que ça va ?

— T'inquiètes pas... ça va.

— Arrête de mentir.

Des énormes bruits de pas se font entendre. Ces pas sont différents de ceux d'Arès, alors c'est sans doute le Chef qui approche.

— Bonsoir à vous chers invités. Que me vaut votre visite ? demande t-il.

— Bonsoir !

Je me redresse avec difficultés, et lui tend l'énorme bout de papier. Je m'assois aussitôt après, avec l'aide de Noan. Il regarde la feuille, la détail... Son visage est très expressif. Il se racle la gorge à plusieurs reprises.

— Où avez-vous trouver cela ? demande t-il.

— C'était coincé sous un énorme bloc de glace. Fenrir l'a détruit et l'a récupérer. répond Noan.

Il s'assoit en face de nous et regarde à nouveau la feuille. Il écarquille les yeux et marmonne. Je crois bien l'avoir entendu dire : « Je croyais qu'ils avaient tous été détruits. » Ou un truc du genre.

— Ce sont des cartes. commence t-il.

— Des cartes ? répète Noan.

— Oui. Toutes ces cartes ont été détruites. Toutes les tribus en possédaient une. Mais apparemment les Géants des Glaces, ont conservé la leur.

— Ces cartes... Où sont-elles censée mener ? demande ai-je.

— Pour la deuxième partie je n'en ai aucune idée. La partie à droite de la carte. Mais celle de gauche, mène vers les Titans.

— Les... Titans ?! crie ai-je en gémissant ensuite de douleur.

— Ça ne va pas ? On dirait que vous ne vous êtes pas totalement remise.

— Non ça ira. Continuez s'il vous plaît je vous écoute.

— Quelle est votre nom, jeune garçon ?

— Je... Noan.

— Bien. Alors Noan, j'aimerais que vous rameniez Fenrir à l'hôpital. Et cette fois-ci Fenrir, je vous ordonne de vous reposer ! C'est pour votre bien !

— Oui mais... commence ai-je.

— Il n'y a pas de mais qui tienne ! Maintenant allez vous reposez, je vous prie.

Noan me prend à nouveau sur son dos. Je ne mets pas mes mains autour de son cou pour m'accrocher. La douleur s'intensifie a nouveau, alors je garde mes mains sur mes côtes.

— Tu as fini de faire ta tête de mule ? Même le Chef t'a ordonné de te reposer.

— Je sais, mais je voulais vraiment...

— Stop. Tu as trop forcer, alors arrête toi un moment. Laisse toi le temps de guérir.

— ...

— Et puis, je suis le plus âgé ici ! Alors tu n'as pas le choix, t'es obligé de m'écouter.

— Là, ça t'arrange bien d'être le plus âgé. Alors que tu fais le gamin plus que moi.

— Tu peux dire ce que tu veux, mais on y retourne.

Nous arrivons plutôt rapidement à l'hôpital. Noan me fait descendre de son dos, et m'aide à marcher. En arrivant dans la chambre, je vois que les enfants ne sont plus là. Ils ont dû rentrer chez eux. Par contre, les autres me fixe du regard. Je me cache derrière le dos de Noan. J'ai vu le regard d'Astrid et Irene. Mais surtout celui de Chris... J'ai vraiment pas besoin de ça maintenant.
Je me dirige faiblement, à nouveau, vers l'armoire, pour retirer mes chaussures. Je prends les vêtements que l'hôpital m'a fourni et part me changer dans la salle de bain. Un pantacourt blanc avec une chemise blanche. Je dépose mes vêtements dans l'armoire et monte sur mon lit. Je me glisse complètement sous la couverture. Je sens tout de même leurs regards sur moi. Quelqu'un se penche sur mon lit.

— Ne crois pas que tu es tirée d'affaire. dit Astrid.

— Toi et moi, il faut qu'on parle ! chuchote Chris avec un ton colérique.

Je vais m'en prendre plein la tête demain. Je me recroqueville sur moi-même, et m'endors tout en tenant mes côtes. J'espère que ça ira mieux demain.

FENRIR TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant