CHAPITRE 35

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Je me suis finalement endormi. Je me réveille dans ses bras, et toujours sur ses genoux.

— Coucou toi.

— Coucou. répondis-je en me frottant les yeux. J'ai dormi longtemps ?

— Ouais. Et tu disais que tu n'étais pas fatiguée. rit-il.

— Je ne l'étais pas. Mais je meurs de faim !

— Allons rejoindre les autres, ils sont dans le wagon restaurant. propose t-il.

Nous avançons petit à petit vers le wagon. Je n'arrive pas à débuter une conversation à propos de ce qu'il s'est passé hier soir.

— C'était... comment ? Pour toi je veux dire.

— De quoi tu parles ?

— De notre PREMIER baiser. dit-il avec les joues rouges.

— C'était génial. répondis-je en détournant le regard.

— Tu rougis pas vrai ? en essayant de me regarder.

— Pas du tout ! Arrête, ne me regarde pas !

— Et les amoureux, on est là ! crie Astrid.

Tout le monde nous observe dans le wagon par sa faute. Aucune discrétion ! Nous les rejoignons. Tous ces regards, c'est vraiment gênant.

— Bon écoutez moi, je ne pourrai pas vous accompagner jusqu'à... commence Lanae

— La montagne qui brille. finit Irene.

— L'Arche ! Elle s'appelle l'Arche de Lumière.

— Pourquoi tu ne peux pas nous montrer l'endroit où il se trouve ? demande Astrid.

— Je dois rejoindre mon groupe pour un combat contre le Kujo-Sha. Nous ne sommes pas très nombreux pour l'instant, alors ils auront besoin de tout le monde.

— Le Kujo-Sha ?! crie Chris un peu trop fort.

Nous regardons autour de nous par réflexe. Certaines personnes se sont retournées en entendant ce nom, d'autres se sont mis à regarder par la fenêtre. Certains nous ont carrément fixé droit dans les yeux !

— Retenez bien ce que je vais vous dire ! Vous allez devoir descendre à la troisième station de la sphère Sangaku. La troisième.

— Tu descendras avant nous c'est ça ? demande Irene.

— Oui. La vieille dame m'a dit ce matin, que mon groupe est dans un petit village qui se trouve à la dernière station, avant la sphère Sangaku.

— La vieille dame ? Elle est dans le train aussi ? dit Chris étonné.

— Oui je l'ai vu hier soir avec Lanae. répondis-je.

— Avec Lanae ? Hier soir ? répète Chris en me regardant et en levant un sourcil.

— Bon, il s'est passé quoi hier soir, hein ? C'est quoi tous ces regards ? demande Astrid.

— Lanae tu peux continuer ce que tu disais s'il te plaît ? demande ai-je en évitant sa question.

— On s'est embrassé ! balance Chris avec un large sourire.

— Félicitations les amoureux ! crie Lanae de toutes ses forces. Mais ce n'est pas le moment ! Écoutez moi c'est sérieux. L'Arche est en pierre. Vous ne pouvez vraiment pas la louper ! Et la lumière traverse la cascade qui s'y écoule.

***

Nous avons discuté jusqu'à l'arrêt de Lanae. Elle nous embrasse tous sans exception, et Chris ne manque pas de se racler la gorge quand vient mon tour. Nous sommes censés arriver dans deux heures. Nous retournons à nos sièges. Nous nous asseyons face à face, car il y a moins de monde dans le wagon.

— Alors comme ça... commence Irene.

— Stop ! Ça suffit ! On ne va pas en parler pendant des jours non plus. Laissons ça de côté, merci.

— Ça t'as pas plus en fait... dit Chris.

Je sais qu'il fait semblant pour m'embêter, encore. Mais je n'ai juste pas envie que cela devienne un sujet de conversation.

— Chris, arrête de faire semblant. Astrid, Irene vous êtes au courant, pas besoin d'en faire une actualité people !

— Oh ça va. T'es pas marrante ! me lance Astrid.

— Dites... C'est quoi notre point faible ? demande ai-je pour parler d'autres choses.

— Notre point faible ? Astrid tu ne lui as rien dit ? demande Irene.

— Je ne savais pas comment aborder le sujet. avoue t-elle.

— C'est une fleur. répond Chris.

— Une fleur ? Comme pour Cassian. marmonne ai-je.

— Son nom c'est l'Orchidée Fantôme. Elle est « censée » j'insiste bien sur « censée »... répète Irene. Être une fleur extrêmement rare !

— Alors comment ont-ils découvert que c'était notre point faible, si cette fleur est si rare ?

— Là où nous vivions avant, avec tous les autres Fenrir... commence Astrid.

— Certaines de ces fleurs se trouvaient à proximité, dans la forêt près de nos maisons. continue Irene.

— Et un jour, un jeune Fenrir a toucher cette fleur. Les effets sont différents d'un Fenrir à un autre. Pour ce petit, elle lui a brûlé la main. dit Chris. Ça lui a fait une cicatrice ! Un Fenrir avec une cicatrice, c'est pas vraiment courant comme tu t'en doutes.

— Le Kujo-Sha devait sans doute être dans les parages lorsqu'ils ont vu cet incident, parce qu'une semaine après ils sont arrivés à la maison. Les parents nous ont caché et nous ont dit de fuir. Ils ont tirés. La première balle... C'est Papa qui l'a reçu. dit Astrid difficilement. La balle l'a traversé. Je n'en croyais pas mes yeux. Après ça, je t'ai prise avec moi et nous sommes partis en courant avec l'aide de Maman. Elle essayait de les arrêter pendant qu'on fuyait. Mais certains nous ont vu, nous ont couru après et, ensuite tu es tombé...

— Astrid. dis-je en posant ma main sur la sienne et en versant une larme. Tout va bien, ok ? Tu n'es pas obligé de raconter tout ça, tu sais...

Elle hoche la tête et un silence prend part à la conversation. J'avais oublié pour Maman et Papa. Ces balles ils ont dû y mettre l'essence de cette fleur, ou ils en ont mis à l'intérieur, ou peut-être qu'ils ont frotté les balles sur ces fleurs... Il y a tellement de possibilités. Je me demande quels effets elle aurait sur moi, puisqu'apparemment je suis plus puissante que tous les autres. Je regarde par la vitre et me laisse bercer par toutes ces couleurs qui se reflètent dans le ciel. Certains souvenirs remontant à la surface.

***

Nous arrivons à la sphère Sangaku. Il fait nuit et on aperçoit les étoiles briller dans le ciel. Je m'apprête à descendre du train et à rejoindre les autres.

— C'est comme cela que l'histoire devait se dérouler. Ne croyez surtout pas que vous avez fait quelque chose de mal. En aucun cas. dit la vielle dame.

Je descends et l'a regarde avec incompréhension. Les portes du train se referment.

— Vous comprendrez en tant voulu. dit-elle au dernier moment.

— Qu'est-ce qu'il y a Fenrir ? demande Astrid.

— Rien. répondis-je en regardant le train s'éloigner. Allons-y. Un long chemin nous attend.

FENRIR TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant