CHAPITRE 25

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          Cela fait une semaine que nous sommes sur ce bateau. Chris tente toujours de se faire pardonner, mais j'y réfléchis encore. Les autres, et moi-même, aidons les marins avec leurs tâches autant que nous le pouvons. Et la relation que j'ai avec Cassian a énormément évolué en l'espace d'une semaine. Nous discutons tous les jours, de tout et de rien. De notre passé et autres... En bref, on trouve toujours un sujet de discussion.

          L'heure de manger est arrivée. Aujourd'hui j'aide au post de surveillance, dans le nid-de-pie. Pour l'instant c'est le calme plat. Le vent ne souffle pas, il n'y a aucun nuage à des kilomètres, la mer ne fait aucune vague... C'est le calme avant la tempête comme on dit. Je descends et rejoins les autres à table. Aujourd'hui, nous, les Fenrir, avons été convié à manger à la table du Capitaine et de son second. Le Lieutenant Cassian.

          — Servez vous ! Et mangez à votre faim les amis ! Bon appétit. nous dit le Capitaine.

          Nous le remercions avant de nous attaquer à ces plats, qui ont l'air d'être délicieux.

          — Comment trouvez-vous le voyage ?

          — Parfait ! Tout le monde est très sympathique sur votre navire, on ne s'ennuie pas avec vous ! répond Irene.

          — C'est réciproque très chère ! Vous êtes sympathique aussi. dit-il en riant. N'est-ce pas Lieutenant ?

          — Bien sûr Capitaine. Vous êtes tous, sans exception, devenue les amis des membres de cet équipage.

          J'entends Chris se racler la gorge, il s'excuse, puis se lève de table. Cela a assez duré ! Il est temps de prendre le taureau par les cornes, et de régler ce problème. Alors je m'excuse et sors de table aussi.

         — Chris, attend moi !

          — Tu n'es pas avec... commence t-il.

          — Pourquoi es-tu autant jaloux ? Je peux le savoir ? dis-je sans prendre de gants. Ce sont nos amis à présent, alors ce serait cool si tu arrêtais de te comporter comme...

          — Un enfant ? Mais bien sûr ! Je n'aime simplement pas te voir avec ce gars ! Ce n'est pas difficile à comprendre ! Et ces temps-ci tu es toujours avec lui, ou sinon il est toujours avec toi !

          — Tu n'as aucune raison d'être jaloux de lui je te l'ai déjà dit. Ce n'est qu'un ami. Vraiment.

          — ...

          — Chez les Géants des Marais, tu m'as avoué que tu m'aimais, et je t'ai répondu que moi aussi... alors c'est toi que... commence ai-je.

          Je m'approche de lui, et l'embrasse sur la joue.

          — Aie un peu confiance en moi. S'il te plaît. Il n'y a rien, et il n'y aura jamais rien. Je te le promets.

          Il ne me réponds pas et repart.
          Je saute et rejoins le nid-de-pie. Je soupire et me concentre sur ce que j'ai à faire. C'est-à-dire surveiller la mer. Le vent souffle à nouveau. J'alerte tout le monde pour que nous puissions continuer notre route.

***

          Cela fait des heures que je suis là-haut, assise sur le rebord. Je n'ai pas forcément l'envie de redescendre, et Cassian l'a bien compris.

          — Me voici, me voilà. dit-il en s'asseyant a côté de moi. À ce que je vois, ça ne va pas mieux.

          — En temps normal, j'aurai inventé un mensonge. dis-je en rigolant.

          — Je n'aurai jamais pensé devenir aussi complice avec l'un de vous quand vous êtes monté sur ce bateau.

          — Pareil pour moi ! Et j'espère que cela ne changera pas. avoue ai-je.

          — J'espère aussi. répond-il en souriant.

          Cassian et moi, sommes devenus tellement complice en si peu de temps, que nous pouvons nous comprendre sans un mot. Dès que l'un de nous a un quelconque problème, c'est comme si nous le ressentions. C'est plutôt moi qui en est en ce moment... Mais Cassian débarque toujours quand il faut !

          Il est toujours avec moi, à surveiller la mer. Mais quelque chose me préoccupe. Le ciel s'assombrit. Les nuages deviennent si sombres, qu'ils ne laissent entrevoir aucun rayon du soleil. J'entends le tonnerre gronder au loin, et quelques éclairs se font discrètement voir. Je me mets debout sur le rebord et regarde au-dessus de moi.

          — Fenrir ? dit Cassian.

          Ce n'est pas bon. Pas bon du tout. Comment le temps peut-il changer d'un seul coup ? C'est incompréhensible.

          — Capitaine ! hurle ai-je. Une énorme tempête approche !

          Il se met à pleuvoir. Des trompes d'eaux s'abattent sur le navire. La mer commence à s'agiter, et les courants deviennent de plus en plus fort. Un vent violent me fait glisser du rebord. Cassian tente de me rattraper, mais nos mains glissent. Je me rattrape sur le mât, et me laisse glisser jusqu'au pont.

          — Capitaine ! Nous n'arrivons plus à manœuvrer le bateau !

          — Que tout le monde garde son calme, et reste à son poste ! dit-il en se dirigeant vers les commandes.

          Quelques secondes à peine, après avoir prononcé ces mots, que des vagues se brisent sur le pont. Ce qui nous fait bien évidemment, perdre l'équilibre pour certains. Les bourrasques deviennent de plus en plus violentes. Le temps a changé si vite. C'est impressionnant dans un sens.

          — Fenrir ! Tu vas bien ? Tu n'es pas blessée ? me demande Chris.

          — Oui c'est bon. Et toi tu n'as rien ?

          Il me fait signe que tout va bien. Je vois Irene et Astrid qui aide certains marins. Je laisse Chris, et m'en vais rejoindre le Capitaine, pour savoir ce qu'il cloche.

          — Que se passe t-il ? Pourquoi continuons nous à aller tout droit ?

          Cassian et le Capitaine ont le regard perdu devant eux. Je jette un coup d'œil aussi et dans la main du Capitaine se trouve le gouvernail.

          — Oups. dit le Capitaine la main derrière la tête.

FENRIR TOME IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant