L'obscurité ne nous avait pas découragé à avancer. J'avais l'impression que nous marchions depuis une éternité. En réalité, il me semblait n'avoir jamais marché aussi longtemps de ma vie. Mon corps se fatiguait vite mais je me forçai à tenir la cadence, relativement élevée, que Erann nous imposait.
J'avais cessé de compter depuis combien de temps le soleil brillait à nouveau au-dessus de nos têtes. Cela faisait des heures et des heures et je commençai même à croire que nous allions marcher jusqu'à ce que la nuit tombe encore une fois. A mon grand soulagement, je finis par distinguer entre les arbres le petit village vers lequel nous avancions. Quelques dizaines de minutes plus tard, nous étions sortis de la forêt et progressions au milieu d'une vaste plaine. Erann finit par remarquer mes coups d'œil incessants vers le ciel.
- On y est bientôt, me promit-il.
- Où ça ? Dans ce village ? rétorquai-je d'un ton plus cinglant que je ne l'aurais voulu.
Je m'éclaircis la voix et repris moins sèchement :
- Qu'est ce qu'on va faire une fois là-bas hein ? Se cacher ? Ils nous trouveront.
- Je pense que l'on devrait commencer par manger quelque chose, affirma l'espion. Ensuite on avisera.
Il ajouta avec un sourire.
- Peut-être du côté de la plage ?
Je roulai des yeux, exaspérée. Comment pouvait-il plaisanter dans cette situation ? Alors que nous n'étions plus qu'à une centaine de mètres de l'arche qui marquait l'entrée, Narmarcil nous arrêta.
- On ferait peut-être mieux de se séparer non ? Il doit y avoir des soldats partout et on nous recherche.
- Il n'a pas tord, le soutins-je. On ne devrait pas rentrer tous ensemble. On serait trop visibles.
- Alors on se retrouve sur la plage dans une heure, proposa Narmarcil.
- Je vais aller avec ces trois-là, déclara Erann en désignant Dovahkiin, Lenwë et Atheleen.
- Je préférerai partir avec Aslann, s'opposa cette dernière.
L'espion la jaugea quelques instants avant de jeter un regard à l'intéressé et affirma :
- D'après ce qu'il m'a dit, tu te bats mieux que personne. Je pense que c'est mieux de répartir un peu les points particulièrement forts de ce groupe. Eärwen d'un côté et toi de l'autre.
- Comment tu connais mon... m'étonnai-je.
- J'écoute, me coupa-t-il. J'écoute ce qu'il se passe autours de moi. Et j'apprends.
Malgré mon intervention, la jeune fille ne répondit pas, visiblement troublée par la réponse que l'homme lui avait offerte. Puis, elle tourna la tête et lança un regard noir à Aslann qui haussa les épaules.
- Prend ça, m'ordonna Erann en fouillant rapidement dans sa poche.
Je fronçai les sourcils et il tendit quelques pièces en argent.
- Trouvez-vous quelque chose à manger et si possible, changez vos vêtements, s'expliqua-t-il.
Il jeta un regard inquiet vers le ciel.
- Aller, déclara-t-il finalement. Il est temps d'y aller.
Après avoir acquiescé, je m'avançai vers l'arche, suivie de près par Narmarcil, Aslann et la jeune fille rousse qui avait tenté de rassurer Dovahkiin. A peine avions-nous passé l'entrée que la foule nous happa. Mon regard demeurait vissé sur les dizaines de boutiques qui bordaient la rue. Cela ressemblait à un marché.
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Eärwen : Les cendres du ciel
FantasíaLa nouvelle loi est claire : Désormais, les Cendres sont considérés comme dangereux. Ceux qui ne livrent pas ces enfants doués de magie au gouvernement risquent la peine de mort. Comme beaucoup d'autres, mes parents ont refusé d'obéir mais l'armée a...