Cela faisait plusieurs heures que nous volions au-dessus de l'eau. Le temps était long et je j'avais finis par céder à la fatigue qui me tiraillait. Lorsque j'avais ouvert les yeux, le soleil commençait à poindre derrière la ligne de l'horizon et le ciel s'était teinté d'un orange vif et apaisant.- On a passé la frontière, m'avait assuré le capitaine Celeborn. Ce n'est plus Apolyx en-dessous de nous. C'est la Mer de Valyria.
Moins d'une heure plus tard, le vaisseau avait viré à gauche et la terre avait remplacé la mer. Mon regard était fixé sur la vitre, contemplant les arbres et les plaines qui défilaient à une vitesse folle. Au bout d'un moment, quelque chose se dessina au loin. Cela ressemblait un peu à des piques, des gigantesques piques argentées plantées au milieu d'une vaste étendue d'herbe. Au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient, les formes se précisèrent. C'était des tours. Des tours de fer construites à l'entrée d'une immense ville. Comme si elles servaient de sentinelles.
- Bienvenue à Emoria, me glissa Celeborn avant de se lever. Arenwë, on va à la B1.
Le pilote acquiesça et vira à droite. L'appareil passa tout près des colonnes de métal et continua sa route un peu plus loin passant au-dessus de la ville. La première chose qui attira mon attention fut l'arbre colossal aux allures féériques qui s'épanouissait fièrement sur une grande place, juste en face des portes principales. Son épais feuillage d'un inhabituel rose tendre et scintillant recouvrait les branches.
- L'arbre Incarnadin, m'expliqua Arik en s'approchant un peu de la vitre.
Je fus forcée d'en décrocher mon regard lorsqu'un immeuble passa devant mes yeux. Le pilote finit par s'aligner avec une plateforme de béton reliée à un immeuble vitré. Il amorça calmement la descente et finit par se poser en douceur. Le moteur s'arrêta et le capitaine Celeborn se tourna vers ses soldats.
- Occupez-vous de ceux-là, ordonna-t-il en désignant les deux militaires ennemis inconscients.
Il regarda pensivement les trois hommes exécuter ses ordres et se ravisa.
- Non, pas toi Arik, déclara-t-il finalement en me désignant du menton. Tu vas rester avec elle.
Le jeune homme hocha la tête et laissa ses équipiers se charger de l'équipage.
- Emmène-là à l'infirmerie avec tous les autres, ajouta son supérieur avant de quitter le vaisseau.
- Allons-y, déclara Arik en me laissant passer devant.
Je descendis de la cabine avec précaution, prenant soin de bien retomber sur mes deux pieds. En relevant la tête, mon cœur rata un battement. Le spectacle qui se déroulait devant mes yeux était incroyable. La ville était d'une blancheur éclatante et les rues en contrebas ressemblaient à de véritables fourmilières. Le soleil brillait par-dessus les maisons et le vent soufflait sur mon visage, me procurant une sensation enivrante.
Tout était si différent de Nymphe. La ville-centre de la 1ère Terre était bien moins éblouissante et les rues n'étaient pas aussi propres qu'ici. « Si seulement les gens d'Argedhen savaient ce qu'il y a de l'autre côté, songeai-je. Ils quitteraient tout pour venir s'y installer. »
- C'est beau hein ? me demanda Arik en souriant.
- C'est magique, murmurai-je en contemplant les quartiers qui s'alignaient à perte de vue devant nous.
Le jeune homme passa la porte du bâtiment à mes côtés. L'intérieur était tout aussi lumineux que l'extérieur. Les grandes baies vitrées qui servaient de murs laissaient entrer la lumière du soleil et le sol immaculé renforçait cet effet éclatant.
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Eärwen : Les cendres du ciel
FantasiaLa nouvelle loi est claire : Désormais, les Cendres sont considérés comme dangereux. Ceux qui ne livrent pas ces enfants doués de magie au gouvernement risquent la peine de mort. Comme beaucoup d'autres, mes parents ont refusé d'obéir mais l'armée a...