Un instant de silence horrifié plana sur la salle avant qu'une voix rauque ne vienne vibrer dans mes oreilles :« Il y a des causes pour lesquelles il faut se sacrifier. Un tribut, contre la liberté. Votre dette est payée. Prenez ces pierres et partez. »
La confusion planait sur les visages et je tendis le bras vers le corps inerte de Narmarcil. Contre toute attente, ma main ne se heurta pas au mur invisible et fouilla librement l'air. Je me redressai vivement pour me précipiter vers le jeune homme. Calia bondit après moi et, arrivée à sa hauteur, l'examina rapidement avant de plaquer ses deux mains sur son torse. Une intense lumière illumina ses paumes un instant et enveloppa le corps. Lorsque le halo se résorba, les lèvres de Narmarcil tremblèrent et sa poitrine se souleva d'un coup sec. Il ouvrit brusquement les yeux et chercha confusément à inspirer de l'air. Je ne bougeai plus, incapable de dire quoi que ce soit.
- Eä...r...wen, articula-t-il douloureusement.
- Je suis là, murmurai-je en sentant une vague de soulagement inonder ma tête. Je suis là...
Sa main tremblante chercha la mienne et je serrai ses doigts entre les miens avec tendresse.
- Calia ! hurla Jarod de l'autre côté de la salle. Je t'en pris fais quelque chose...
Le Cendre était agenouillé auprès du corps immobile d'Andera et des larmes horrifiées glissaient le long de ses joues. Calia se releva pour s'approcher du corps. Elle considéra un instant le visage livide de la jeune fille, chercha un rythme cardiaque dans sa gorge et finit par secouer tristement la tête.
- Qu'est ce que tu attends ? implora Jarod. Fais quelque chose !
- Il n'y a plus rien à faire Jarod...
- Mais tu as réveillé l'autre... Fais quelque chose, n'importe quoi !
- Je suis désolée... souffla la jeune Cendre.
- Non... pleura le jeune homme. C'est impossible...
Il serra le corps inanimé de son amie contre lui et sanglota longuement.
- Tu ne peux pas être morte... l'entendis-je murmurer. Il faut que tu vives... Pour moi...
Mon regard se posa sur Eressëa qui aidait Narmarcil à se redresser lentement. Le visage de la jeune fille était crispé par une sorte de douleur fantôme et je compris que la peine de Jarod se répercutait dans tout son être comme s'il s'agissait de la sienne. Atheleen était restée debout et un vague sourire soulagé traversa son visage lorsque Narmarcil lui adressa un regard emplit d'affection. Il serra ensuite longuement Dovahkiin dans ses bras et étreignit Lenwë avec amitié. Lorsque ce dernier se retira, je le vis s'approcher d'Asben qui contemplait Jarod avec tristesse, ayant visiblement choisi de laisser à son ami ces précieux instants auprès d'Andera. Je sentais le regard de Narmarcil glisser le long de mes traits et me tournai à nouveau vers lui. Il tendit lentement la main vers moi et effleura ma joue du bout des doigts.
- Je... murmura-t-il en approchant son visage du mien. Eärwen je...
Il ne termina pas sa phrase et ses lèvres se posèrent sur les miennes avec douceur. Cela ne dura qu'un instant mais le monde s'effaça autours de nous et tout devint sans importance. Lorsque nos bouches se séparèrent, il plongea ses yeux dans les miens.
- Je t'aime... chuchota-t-il.
Un vague sourire se dessina sur mon visage et pour toute réponse, je l'embrassai à nouveau. Je m'écartai lentement en entendant les pas hâtifs de Celeborn résonner dans le couloir. Le capitaine apparu dans l'entrée avant de se figer net en constatant la scène.
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Eärwen : Les cendres du ciel
FantasíaLa nouvelle loi est claire : Désormais, les Cendres sont considérés comme dangereux. Ceux qui ne livrent pas ces enfants doués de magie au gouvernement risquent la peine de mort. Comme beaucoup d'autres, mes parents ont refusé d'obéir mais l'armée a...