Chapitre 7

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Le bruit de mes pas dans le sable et celui des vagues qui s'écrasaient contre les rochers résonnaient en écho dans ma tête. Plus les secondes passaient et plus les battements de mon cœur accéléraient.

- Arrête de tourner en rond, m'ordonna Narmarcil en soupirant.

- Ils devraient déjà être là depuis un moment, la nuit est pratiquement déjà tombée.

- Laisse-leur encore un peu de temps, insista-t-il.

Il jeta un regard amusé à Aslann avant d'ajouter :

- Tu sais, ils ont peut-être trouvé des tonnes de tartes et ils n'arrivent pas à tout transporter.

Je m'immobilisai et lui lançai un regard exaspéré.

- Sérieusement, je ne trouve pas ça drôle, déclarai-je.

Il se releva et contempla un instant mon visage.

- Ils vont arriver, affirma-t-il doucement.

- J'espère juste que...

Quelque chose siffla à quelques mètres de moi. Je fis volte-face et plissai les yeux pour distinguer ce qui bougeait dans la pénombre. Je finis par reconnaître Erann qui accourait dans notre direction, suivit de près par le reste de son groupe. Des cris retentirent. Presque immédiatement, mes traits se figèrent dans une expression d'horreur.

- Partez ! hurla l'espion. Ils arrivent.

J'eus un instant d'hésitation, ne comprenant pas de quoi il parlait. Puis, les coups de feu se multiplièrent. Les balles ricochaient autours de moi comme une pluie mortelle.

- Eärwen couche-toi ! s'affola Narmarcil.

Malgré l'urgence de la situation, mon regard restait fixé dans l'ombre, là d'où provenaient les tirs. Un rayon rouge passa devant mes yeux, m'aveuglant pendant une seconde, puis se planta sur ma poitrine. Lorsque je compris de quoi il s'agissait, il était déjà trop tard pour que je réagisse. Instinctivement, mes paupières se refermèrent et mon corps se raidit pour minimiser l'impact. Au lieu de la douleur à laquelle je m'attendais, ma tête frappa durement le sol et la balle siffla au-dessus de moi pour aller se ficher dans un arbre. Lorsque je relevai la tête, le visage indistinct de Narmarcil me fixait avec affolement.

- Je ne comprends pas, articula-t-il. On dirait que les tirs viennent de tous les côtés. Pourtant il y a l'océan derrière nous. Peut-être qu...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Ses traits se déformèrent sous la douleur et il hurla. Machinalement, il se contracta et porta la main à sa jambe droite.

- C'est pas vrai, grogna-t-il d'une voix rauque.

Il fixa ses doigts recouverts de sang et inspira profondément.

- Regarde derrière toi, haleta-t-il avec difficulté. Regarde...

Je le vis mordre brusquement sa lèvre pour retenir un cri de douleur.

- Sur les vagues... Il y a... Il...

Je tournai la tête et contemplai l'obscurité quelques instants. Un bref éclat de lumière au-dessus de l'eau suffit à me faire comprendre ce que le jeune homme voulait dire. Un bateau. Il y avait un bateau. Et ils nous avaient pris en tenaille.

- Qu'est ce qu'on est censés faire, murmurai-je en rampant pour me rapprocher de lui.

- Répliquer, affirma-t-il douloureusement. Mais cette fichue blessure m'empêche de me concentrer pour utiliser mon pouvoir.

Il jeta un coup d'œil autours de lui et contempla les autres qui tentaient de s'abriter des tirs.

- Ils ne peuvent pas vraiment nous aider, ajouta-t-il. Il faut que tu le fasses, toi.

Eärwen : Les cendres du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant