Chapitre 13

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J'ouvris brusquement les yeux. J'étais allongée sur le sol d'une petite pièce dotée d'une seule et unique fenêtre. Tout était blanc autours de moi. Blanc et glacé. Discrètement, je posai une main sur ma veste et constatai avec satisfaction que les pierres étaient toujours là.

Je me levai péniblement, mes jambes me faisaient souffrir et ma tête était lourde. Je m'approchai du hublot et découvris, à mon grand désarroi, que nous étions dans le ciel, à plusieurs centaines de mètres du sol. Sous mes pieds, je sentais l'acier vibrer et grincer à cause du moteur. Un autre appareil vint se placer devant ma fenêtre, m'empêchant de regarder plus loin. La machine portait l'inscription « EIDA » mais j'ignorai toujours la signification de cet acronyme. Je finis par m'avancer vers la porte de fer qui fermait la pièce.

- Il y a quelqu'un ? criai-je en frappant contre le métal. Sortez-moi d'ici !

Alors que je m'apprêtai à redonner un coup, une voix synthétique s'éleva dans la cabine. Surprise, je fis un pas en arrière.

- Je suis la commandante Rae. Vous et vos amis êtes des fugitifs hautement recherchés et j'ai été chargée de vous livrer au gouvernement. Vous serez jugée par les autorités une fois que nous serons arrivés à la ville-centre.

- Vous feriez mieux de me tuer maintenant ! hurlai-je. Ce serait plus facile !

- Vos aptitudes ont été jugées susceptibles de servir la science et, de ce fait, la loi nous oblige à vous livrer au gouvernement.

- Vous n'avez jamais pensé à un malheureux accident ? fulminai-je.

- Vous êtes classée comme étant un danger considérable pour le gouvernement. La sécurité est renforcée et nous n'avons pas d'accident avec des individus comme vous.

- Ah bon ? Vous êtes sûre ? ricanai-je en repensant à notre fuite des Laboratoires.

- Aucun rapport ne mentionne d'accident avec des Cendres.

- Evidemment, soupirai-je en retournant vers la fenêtre. C'est un coup dur pour leurs égos.

Au bout d'un moment, un petit compartiment de la taille de mes mains s'ouvrit dans le mur, me faisant sursauter. La voix de la commandante Rae s'éleva à nouveau dans la pièce.

- Veuillez insérer vos avants bras dans les cylindres.

- Et puis quoi encore ? Allez vous faire voir !

- Si vous ne coopérez pas, je serais contrainte d'utiliser un sédatif pour vous y obliger.

Je m'approchai du dispositif et fixai les deux cavités avec méfiance.

- Qu'est ce que vous allez me faire ? demandai-je alors.

- Veuillez obtempérer immédiatement, m'ordonna-t-elle en prenant soin d'ignorer ma question.

Sachant pertinemment que ma résistance était vaine, je m'exécutai à contre-cœur et introduis lentement mes mains, puis mes avant-bras dans les compartiments. Lorsque mes bras furent entrés jusqu'au coudes, deux anneaux de fer, larges d'au moins huit centimètres se refermèrent sur mes poignets dans un claquement sec. Mon cœur se mit à frémir brusquement dans ma poitrine et un flot de panique s'empara mon cerveau. Je voulus parler mais, à la place, une douleur vive traversa ma main gauche. Je sentis quelque chose se déverser dans mes veines, embrasant ma peau. Ma vision devint floue.

- Arrêtez... murmurai-je, blanche. Laissez-moi tranquille.

Sans surprise, il n'y eut aucune réponse. J'attendis quelques minutes en silence, essayant d'oublier le feu qui se propageait lentement dans mon corps. Lorsque ma vue redevint à peu près normale, les anneaux qui enserraient mes poignets se retirèrent dans un bruissement métallique. J'ôtai mes avant-bras du compartiment qui se referma sans laisser la moindre trace de son passage.

Eärwen : Les cendres du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant