A l'instant où Rosa s'etait assise à ses côtés dans la voiture, Paul ne s'etait plus posé aucune question et avait agi naturellement. La présence de la jeune fille à ses côtés le faisait se sentir une toute autre personne. Gais, souriant, ils discutèrent tous deux durant le trajet. Monsieur Alexandre fut ravi de voir que son élève avait de la discussion et de la culture, qu'elle n'était qu'un simple spectateur de la vie.
Rosa montrait un intérêt certain pour toutes les choses nouvelles qu'elle découvrait. D'abord, en pénétrant dans la maison, elle balada curieusement son regard sur la decoration de son professeur, puis ses yeux furent attirés vers l'immense bibliothèque du salon. Paul la regardait examiner tous les titres, la tête penchée, passant délicatement son index sur les tranches des ouvrages, approuvant certains auteurs, fronçant les sourcils face à d'autres.
A quelques pas d'elle, l'homme la regardait avec bienveillance, observant toutes ses mimiques, tous ses mouvements. Son corps se rapprocha de lui-même vers celui de la jeune fille, attiré. Seuls quelques centimètres les séparaient désormais, le souffle lourd de Monsieur Alexandre dans sa nuque faisait agréablement frissonner Rosa.
« Vous avez de très bons goûts, chuchota-t-elle »
Avec tout la délicatesse du monde, Paul plaça toute la chevelure de la blonde sur son épaule droite, dégageant ainsi sa peau d'un pâle éclatant. Du bout de ses doigts, il caressa cette douce peau sur laquelle son souffle s'échouait chaque seconde. Puis, il la frôla de ses lèvres, ressentant tous les frissons de la jeune fille. Elle se retourna pour lui faire face. Le contact visuel se fit aussitôt. Cette fois, la proximité les plongèrent dans l'intimité la plus total. La grande main chaude de Paul serra la hanche de Rosa. Leurs corps n'étaient pas assez près. Tous deux ressentaient ce besoin vital de se rapprocher d'avantage. L'homme la pressa contre lui, toujours concentré sur ses prunelles noisettes. Leurs souffles se mêlèrent, se cofondèrent. Mais ils leur fallait plus, encore plus, leurs corps se réclamaient. Ils ne tenaient plus, leurs lèvres se cherchèrent quelques instants pour finalement se trouver et fusionner. Leur baiser fut emplit de passion, de sentiments refoulés et d'interdit. Il eu le goût de la victoire sur le monde, de la liberté et de l'amour.
« Rosa, souffla-t-il »
Elle leva les yeux en sa direction, lové au creux de ses bras, et son regard avait donné à Paul toutes les réponses. Il n'avait pas fait une erreur. Il lui rendit son sourire et la serra dans une étreinte encore plus forte comme s'il avait peur qu'on lui arrache sa belle des bras. Les yeux fermés, ils profitèrent un moment de ses instants incroyablement délicieux.
Ils leur fallut tout de même s'arracher à cette bulle pour revenir réalité.
« Et si on se mettait au travail ? Proposa Rosa
- Je suis plus que d'accord. J'ai vraiment envie de voir ce que tu as fait ! »
Rosa sortit de son sac un petit tas de feuilles manuscrites et s'installa autour de la table basse sur l'épaisse moquette. Paul s'assit à ses côtés et naturellement, l'auteure en herbe posa sa tête sur son épaule alors qu'il se plongeait dans sa lecture.
De très nombreuses expressions passaient sur le visage de Monsieur Alexandre quand il lisait. Et cette fois-ci, il fronça énormément les sourcils, dérangé par un grand nombre de choses, pourtant, il n'émit aucun son. L'attente fut longue pour Rosa qui n'avait aucune confiance en ses écrits.
« C'était si horrible que ça ? Vous n'avez fait que des grimaces, assura-t-elle lorsqu'il posa la dernière page.
- Horrible certainement pas, je dirais plutôt confus. Sérieusement Rosa, tu as énormément de potentiel, mais là c'est très brouillon. Tu parles de beaucoup de choses mais superficiellement et tu t'emmêle les pinceaux. Ca va d'une chose à une autre sans qu'il n'y ai de logique.
- C'est des choses qui s'arrangent ?
- Tu as déjà entendu parlé de trame ?
-Je ne pense pas, qu'est-ce ?
- Exactement ce qu'il te faut. »
Et l'après-midi passa ainsi : Paul expliqua méticuleusement à son élève comment élaborer sa trame, c'est-à-dire, poser ses idées, les ranger pour structurer son récit. Il l'aida à formuler ses idées, à leur trouver des liens, à les assembler pour que le tout forme un récit construit. Ils travaillèrent sérieusement durant deux heures, Rosa échafaudait sur une feuille le plan de son récit jusqu'à ce que son ventre ne se fisse entendre.
« Une pause s'impose ! déclara Paul. Je vais aller chercher de quoi grignoter, moi aussi je suis affamé. »
Le célibataire grimaça en ouvrant ses placards, désespérément vides. Il n'avait pas l'habitude de recevoir et ne mangeait que par besoin vital. Il dénicha tout de même une boite de biscuits secs sur lesquels il lança un regard critique, n'ayant aucun souvenir de leur existence. Après un regard sur la date indiqué par le paquet il fut surpris de voir qu'ils étaient encore bon. Il mis également la main sur une brique de lait en se promettant d'aller faire les courses.
Il s'arrêta à l'entrée du salon pour admirer la blonde, ses cheveux couraient dans son dos, elle était penchée sur sa feuille, méditant sur les mots qu'elle couchait sur le papier. Elle rayonnait dans son salon et enfin, Paul eu la sensation d'entendre sa maison respirer à nouveau. Rosa avait amené avec elle son enthousiasme et sa vivacité. Son sourire n'avait pas seulement illuminé le cœur de son professeur il avait également redonner un nouveau souffle a cette cabane. Alors, en la regardant ainsi travailler, Monsieur Alexandre s'imagina les soirées qu'ils passeraient tous les deux dans ce salon, dans la cuisine ou bien dans sa chambre.
« Voilà princesse ! s'exclama-t-il en posant ses trouvailles sur la table.
- Qu'est-ce que vous pensez de cette idée ? Je ne suis pas sûre qu'elle s'intègre dans l'histoire, mais ca me tient à coeur. »
Rosa leva les yeux vers son mentor, espérant y trouver la réponse à sa question. Mais, en plongeant ainsi son regard dans celui de l'homme en face d'elle, elle s'égara. Cette fois, leur baiser fut moins timide, plus fougueux. Leurs corps se rapprochèrent, ils se pressèrent l'un contre l'autre, mais ca ne suffisait pas. Il fallait plus. La jeune fille fit le premier pas, se laissant porter par une vague de folie. Elle déboutonna fiévreusement la chemise de son professeur. Il eu un moment d'hésitation, il la regarda dans les yeux, lui posant silencieusement une question. Elle hocha la tête et il ôta son haut.
Leur peau se touchèrent alors leur laissant une agréable sensation de brûlure à chaque contact. Les grandes mains de l'homme glissaient sur le corps de l'adolescente, explorant chaque millimètre de son corps.
Ils étaient tous les deux, le monde n'existait plus autour d'eux. A moitié nus, ils s'aimaient sur le tapis du salon. Alors que presque toutes leurs barrières étaient tombées, qu'ils allaient bientôt ne faire plus qu'un, Rosa se stoppa. Elle poussa les mains de Paul et se dégagea de son emprise. Il la regarda sans comprendre, elle ramassait frénétiquement ses habits, ébetée, le souffle court.
« Rosa que se passe-t-il ? Tu vas bien ? »
La jeune fille ne répondis pas, elle s'était entièrement revêtue et ramassait maintenant ses affaires. Paul se leva et l'attrapa pour la prendre dans ses bras.
« Ecoute-moi. Je suis désolé. J'aurais pas du, c'est débile de ma part. Je me suis laissé emporter, ca ne recommencera plus.
- Ramenez moi chez moi s'il vous plait. »
Sa voix tremblait. Paul n'eut pas d'autre choix que de se rhabiller en vitesse et de conduire Rosa chez elle. Durant le trajet, il essaya de parler à sa protégée, mais rien n'y faisait, elle restait murée dans un silence horripilant en fixant les paysage.
« Encore désolé Rosa. Ça ne recommencera plus, crois-moi, je ne voulais pas te faire de mal, s'excusa-t-il lorsqu'ils furent arrivés. »
Elle ne répondit pas, mais son petit sourire en sortant de la voiture laissa à Monsieur Alexandre un espoir. Aussi léger fut-il il s'y accrocha de toutes ses forces.
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Cher professeur.
RomanceTout commence par leur passion pour l'écriture. Monsieur Alexandre enseigne pour la première année lorsqu'il croise sur sa route une merveilleuse élève : Rosa. Mais qui pourrait comprendre leur amour ? **** Merci a @MarieBoulet pour cette magnifiq...