Aux aurores, après une nuit entière d'insomnie, Paul était allé chercher Rosa. Mais dès qu'elle était monté en voiture, il avait sentit qu'il y avait un problème : son sourire semblait faux et sa joie de vivre était aux abonnés absents.
Alors qu'il lui avait prêté son ordinateur pour qu'elle puisse déverser sa créativité, Rosa restait les yeux fixés sur l'écran, l'air ailleurs. Inquiet, Paul s'assit derrière elle et la pris dans ses bras.
« Mon coeur, dis moi ce qui ne va pas. Je vois bien qu'il y a un soucis.
- Ca va, ne t'en fait pas pour moi. Ca va... »
Alors qu'elle tentait d'afficher une énième sourire triste sur son visage, une première larme roula le long de sa joue, très vite suive par une dizaine d'autres.
« Rosa, Princesse, s'il te plait ne pleure pas je suis là. Chut, je suis là princesse. »
Paul releva son élève et l'installa sur le sofa dans ses bras.
« Regarde moi. Respire doucement et arrête de pleurer. Voilà. Et quand tu seras bien calme, tu pourras me parler. Vas-y respire princesse. »
Les sanglots de l'adolescente se turent petit à petit et sa respiration se calma. Ses yeux rouges croisèrent ceux inquiets de son amant. Ne pouvant pas mettre de mot sur ce qu'il lui faisait si mal, elle décida de le montrer. Sans que Paul ne comprenne, elle retira son pull dévoilant ainsi sa peau recouverte d'énormes hématomes. Son corps avait de larges traces bleuâtres au niveau du ventre, des côtes et du dos.
Du bout de ses doigts l'homme frôla les marques, Rosa grimaça. Alors, sans rien dire, il la pris dans ses bras et la serra en faisant bien attention de ne pas appuyer sur ses blessures. L'étreinte silencieuse dura jusqu'à ce que ce soit Rosa qui parle.
« C'est pour ça que je ne suis pas venue hier soir.
- Qui a fait ça ? Demanda Paul qui connaissait déjà la réponse.
- Ma mère. Hier après-midi, quand je suis rentrée, elle n'était pas au travail. Elle m'a dit qu'elle s'était fait viré, et je crois qu'elle avait bu. Ça sentait l'alcool. Je lui ai dit que je sortais et c'est là qu'elle m'a frappé.
- C'est la première fois ?
- Elle avait arrêté. Avant elle était alcoolique, comme mon père. A cet époque il leur arrivait de s'énerver contre moi de temps à autre. Et de me frapper. Mais quand papa est mort d'un accident de la route parce qu'il avait trop bu, maman a eu un déclic et n'a plus touché un goutte d'alcool, jusqu'à hier du moins. C'est parce qu'elle a perdue son boulot.
- Rosa, on doit faire quelque chose, je ne te laisserais pas retourner avec ta mère, c'est trop dangereux. On devrait aller voir la police.
- Non, pas la police ! S'il te plait, ma mère n'est pas une mauvaise personne.
- Elle t'a frappée.
- Si on va voir la police, je vais être placé dans une famille d'accueil. Cela signifie que je ne pourrais plus jamais venir te voir. Et j'ai besoin de toi dans ma vie. Je t'aime.
- Je t'aime aussi, c'est pour ça que je veux te protéger. Laisse moi quelques jours et je vais trouver une solution, je ne veux pas que tu restes avec une femme aussi dangereuse princesse. Et ce soir, tu dors ici, c'est non négociable. »
Rosa serra plus fort l'homme dans ses bras. Elle l'aimait tellement. Et lui aussi. Voir son corps autant mal traité, lui faisait vraiment mal, il avait la sensation de ne pas avoir agit comme il le fallait, de ne pas avoir su la protéger, et c'était son rôle. Il se promis de faire son possible pour trouver une solution et pour ne plus jamais faillir à son rôle de protecteur.
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Cher professeur.
Roman d'amourTout commence par leur passion pour l'écriture. Monsieur Alexandre enseigne pour la première année lorsqu'il croise sur sa route une merveilleuse élève : Rosa. Mais qui pourrait comprendre leur amour ? **** Merci a @MarieBoulet pour cette magnifiq...