Cher professeur.

Mercredi 21 novembre 2012

« Quel est votre lien avec Monsieur Alexandre ? »

Il était encore tôt mais l'inspecteur Montgomery était déjà au travail. Il voulait en finir avec cette enquête qui l'empêchait de dormir et qui agitait les médias.

« C'était mon fils. Mais je n'ai jamais pu le déclarer. Vous n'avez qu'à faire un test de paternité.

- Que savez-vous sur la relation qu'entretenait Monsieur Alexandre avec son élève, Rosa Maulin ?

- Je n'en savais rien jusqu'à il y a à peu près trois jours. Je n'étais plus en contact avec Paul depuis des années. Il m'a appelé parce qu'il avait des problèmes. Je me suis rendu au chalet et j'ai découvert que Rosa ét ait avec lui. Je savais que la petite avait disparu, je l'avais lu dans les journaux.

- Pourquoi vous a-t-il appelé ?

- Rosa n'allait pas bien. Elle a fait une fausse couche, elle a perdue énormément de sang. Alors, je lui ai dit qu'il fallait appeler les secours. Là, il a sortit une arme. J'étais sous la menace, je ne pouvais rien faire, alors j'ai procuré des soins à Rosa. J'ai essayé de stopper les saignements mais elle en perdait tellement, je ne savais pas ce qu'il s'était passé pour qu'elle soit dans cet état.

- Ensuite, que s'est-il passé ?

- La nuit a passé, et la petite n'a pas survécu. C'était vraiment triste, si Paul avait accepté d'appeler les secours, peut-être que les choses auraient été différentes.

- Vous confirmez donc que Rosa Maulin est décédée ?

- Oui, d'une hémorragie suite à une fausse couche.

- Que s'est-il passé durant les deux jours suivant ?

- Paul est devenu fou. Il ne supportait pas l'idée de savoir que Rosa soit décédée. Il m'a dit que la police le recherchait et il a commencé à répéter qu'on devait s'enfuir tous les deux. Il m'a emmené à la banque pour que je retire tout l'argent de mes comptes.

- Pourquoi n'êtes vous pas parti ? »

Le docteur Laroche releva les yeux vers l'inspecteur Montgomery. Il était calme, il parlait d'une voix posée et extérieur.

« Paul était devenu totalement fou. Hier, il m'a menacé avec un couteau, il voulait me tuer pour se débarrasser du témoin gênant. Je me suis dis que je pourrais le raisonner donc j'ai fait ce qu'il me disait. De toute manière, je n'avais pas vraiment le choix. Après on est rentré au cabanon. Et puis, c'est là qu'il a tenté de me tuer. Quand je suis sorti de la chambre, il m'attendait pour me poignarder dans le dos. Il s'était caché derrière le mur. Mais je l'avais anticipé, parce que la maison était trop silencieuse. Alors on s'est battu, et dans la bataille, le couteau est atterri dans son ventre. Je l'ai vu s'effondrer au sol, il faisait une hémorragie, je crois que j'ai touché une artère importante. En quelques minutes il était vidé de son sang. C'était de la légitime défense.

- Pourquoi ne pas avoir appelé la police après cela alors ?

- Parce que je n'ai pas envie de mourir en prison. Je suis vieux, j'ai passé ma vie entière à travailler avec acharnement pour pouvoir jouir d'une belle retraite et je ne voulais pas que tout soit gâcher par ce fou.

- Monsieur Laroche, où avez-vous caché les corps de Rosa Maulin et de Paul Alexandre ?

- Là où ils pourront être en paix jusqu'à la fin de leur jours. Ils sont quelque part, réunis pour l'éternité. »

L'inspecteur Montgomery fit signe à un de ses collègue pour lui signaler qu'il était temps de remettre le détenu dans sa cellule. Il se retrouva seul avec l'agent Fritz.

« Cette affaire semble enfin toucher à sa fin, soupira-t-il de soulagement.

- Il faut encore que l'on retrouve les corps ; c'est primordial, rappela la femme. Ne serait-ce que pour la mère de la petite. »

Des équipes de policiers furent déployés sur tout le secteur autour du cabanon. Des hommes et des chiens fouillèrent les champs et la forêt de fond en comble pendant près d'une semaine. La maison du docteur fut également retourné ainsi que les jardins alentour. Un jour, un des chiens se rapprocha d'une maison. Les espoirs de son maître s'envolèrent quand il constata que seul un gros chat gris l'avait attiré.

Les journaux classèrent l'affaire aussi vite qu'ils s'en étaient emparés, passant à d'autres faits-divers. Les corps ne furent pas retrouvés mais le procès eut lieu. Le docteur Laroche fut sanctionné d'une peine de cinq ans ferment d'emprisonnement pour l'homicide involontaire de Paul Alexandre. Faute de preuve, la disparition de Rosa Maulin resta sans sanction.

Au lycée Paul Eluard, la nouvelle eu l'effet d'une bombe. Bien que Monsieur Alexandre fut bien vite remplacé par un vieux professeur, les stigmates de sa présence étaient encore présents. Ses collègues n'arrivaient toujours pas à comprendre ni à croire les informations que donnaient les journaux. Sebastian avait été abasourdi, il ne croyait pas que son ami ait été capable de lui cacher tant de choses, il ne pouvait pas le croire. Paul était pourtant venu à sa fête le jour d'Haloween, il était même revenu le lendemain pour lui rendre son costume. Comment avait-il pu être si serein après avoir enlevé une de ses élèves ? L'avait-il vraiment enlevé, rien n'était vraiment sûr après tout.

Aline, elle se sentait totalement vide. Elle avait subit une terrible désillusion, et il lui était pénible de revenir à la réalité. Durant tout ce temps, elle avait l'espoir que cet homme qu'elle avait tout de suite désirée ressente les mêmes sentiments qu'elle. Et elle avait naïvement cru qu'elle se rapprochait du but. Apprendre qu'une élève avait réussit là où elle avait échoué la faisait se sentir terriblement mal. Lentement elle s'enfonçait dans une bulle de malheur. L'envie de voir du monde, de s'amuser, de rire, d'être heureuse lui était passé. Toute la journée, elle méditait, cherchait e qu'elle aurait pu faire, ce qu'elle aurait du dire pour que les choses se passent autrement. Pour que Paul est de l'intérêt pour elle. Rapidement elle se mit en tête que son physique était la cause. Et c'est ainsi qu'elle sombra dans un tourbillon infernal qui emporta toute once de joie avec lui. Aline avait disparue, remplacée par son propre fantôme.